Zeghdar : relance de l’activité de 15 groupes avant la fin de 2022

Réforme du secteur public marchand

« L’Etat n’abandonnera pas ces groupes industriels », a indiqué, jeudi dernier, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar dans une déclaration à la presse en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Tipasa.Il a annoncé dans ce cadre la reprise de l’activité de « quinze (15) entreprises industrielles publiques avant la fin de l’année en cours, suite à l’adoption de plans nationaux de redressement approuvés par le Conseil de participation de l’Etat », mettant ainsi en avant les efforts des autorités dans la mise en œuvre accélérée de la réforme du secteur public marchand. Désormais, les pouvoirs publics limitent leur mission à l’accompagnement des groupes industriels.
Dans son programme de réforme, le ministère prévoit la relance, pour rappel, de « 51 entreprises économiques publiques en partenariat avec des opérateurs nationaux ou étrangers ».
« L’Etat n’abandonnera pas ces groupes industriels, conformément à une feuille de route basée sur l’efficacité économique et financière, dans le cadre d’un accompagnement du Gouvernement qui leur permettra de surmonter les obstacles, tout en les incitant à se repositionner sur le marché local et régional, voire même mondial », a affirmé
M. Zeghdar, réitérant ainsi l’engagement des autorités en vue de reconstruire ces entreprises sur de nouvelles bases pour devenir plus performante et plus efficaces, avec un cadre de développement de partenariat compétitif.
Le ministère travaille en collaboration avec d’autres départements ministériels, différents organismes et organisations patronales afin de trouver des solutions aux préoccupations des investisseurs, dont la facilitation du processus d’obtention des crédits bancaires ainsi que l’accès au foncier industriel.
Plus de 2.000 hectares, dont « des terres agricoles accordées précédemment dans un cadre illégal, alors que d’autres ont été affectées à des projets fictifs, ont été récupérés par les commissions locales présidées par les walis de la République, chargées de l’assainissement du foncier industriel a fait savoir le premier responsable du secteur qui, depuis plusieurs mois, lutte contre les « faux investisseurs «.
« Nous poursuivront la récupération des assiettes foncières inexploitées, parallèlement à l’approbation, par le Conseil des ministres, de la nouvelle loi sur l’investissement, qui sera présentée devant les deux chambres du Parlement », a-t-il averti, affirmant que « l’investissement ne sera réservé qu’aux opérateurs sérieux et réels ».
« L’Algérie fait l’objet d’importantes demandes d’investissement, tant de la part d’investisseurs nationaux qu’étrangers, de pays du Golfe, européens, la Turquie et l’Italie, entre autres », a-t-il ajouté. L’Etat réaffirme son soutien à l’investissement national et étranger, mais aussi aux entreprises nationales en difficultés financières depuis des mois. Les autorités ont déjà recensé les entreprises nationales publiques à soutenir afin de surmonter leur crise de trésorerie. Les autorités ont mis en place un Plan d’action pour sauver le complexe industriel du papier « Tonic-emballage » et pour sauver les « 1.800 employés du groupe ». Il sera procédé bientôt à « un changement radical des gestionnaires après confirmation de leur inaptitude à concrétiser, précédant le plan de faisabilité, outre le lancement d’une expertise économique qui sera fin prête au mois de juin prochain, avant sa présentation devant le Conseil de participation de l’Etat, pour garantir le financement bancaire des investissements et le paiement des salaires des travailleurs », a précisé le ministre, soutenant que « le rôle des pouvoirs publics se limitera à l’accompagnement des groupes industriels ».
Le ministre prévoit aussi « un relèvement à 10% des capacités de production du Groupe Tonic-emballage, actuellement estimé à 4% une fois ses unités opérationnelles ».
Il est prévu dans la même perspective la restructuration de plusieurs autres groupes industriels, en difficultés financières. C’est le cas du Groupe Africaver de Jijel, de l’entreprise de détergents de Sour El-Ghozlane (Bouira), et du complexe des Pâtes alimentaires de Bouchekouf de Guelma, etc.
Au cours de cette visite de travail, M. Zeghdar a exhorté « les responsables des complexes industriels publics à s’engager dans un partenariat national, prenant en compte les intérêts supérieurs du pays et respectant la règle gagnant-gagnant ».
Samira Takharboucht