Les soldats de feu face à un été «torride»

Incendies urbains, noyades et feux de forêts

Sur mer, terre ou air, les secouristes relevant de la Direction générale de la Protection civile (DGPC) sont présents partout. Sauver la vie des personnes, combattre les feux de forêts et urbains, sauvegarder la biodiversité du pays et protéger l’économie nationale, telles sont les nobles missions destinées aux unités d’intervention et de sauvetage de la Protection civile. Un métier dur et à hauts risques à la fois, un devoir national, un acte humanitaire et patriotique aussi. La détermination des soldats de feu est à son comble.

Chaque jour qui passe, les sapeurs-pompiers relevant de la Direction générale de la Protection civile (DGPC) sont confrontés à de multiples formes de dangers et risques, notamment à des incendies qui ravagent les récoltes, maquis et forêts par hectares, d’autres qui ruinent des habitations, commerces ou usines, tandis que d’autres soldats de feu mettent les bouchées doubles pour faire face aux multiples cas de noyade en mer, lacs et barrages d’eau sans oublier d’autres sapeurs-pompiers qui font face au « terrorisme » routier en pleine saison estivale. Des interventions, par milliers, sont recensées chaque jour sur le territoire national et où les éléments de la Protection civile font preuve de beaucoup de sacrifice.
En pleine saison estivale qui vient de débuter il y a moins d’une semaine, la Protection civile est déjà confrontée à un été « torride », où les risques de catastrophes naturelles ou autres actes criminels deviennent plus intensifs. Incendies urbains, feux de forêts, noyades en mer, lacs, barrages d’eau et oueds, la Protection civile fait face à une saison estivale où les risques sont plus nombreux.
La période de l’été 2022 s’annonce très rude pour les sapeurs-pompiers mais la détermination des sentinelles de la Protection civile est plus forte. Dans les autres périodes saisonnières, le nombre des interventions quotidiennes effectuées par les Unités de la Protection civile tourne autour des 2.500 opérations, cependant ce nombre est beaucoup plus considérable dans les périodes estivales, il dépasse les 5.200 interventions par jour, sans compter les pertes de vie qui deviennent plus élevées.
Les incendies urbains ou dans les zones rurales deviennent plus nombreux lors de chaque saison estivale, et pour cette année la DGPC a déjà recensé la destruction de près de 300 hectares à travers 60 foyers de feu, tandis que le plus important foyer a été recensé dans la wilaya de Skikda où deux personnes sont mortes.
Il s’agit d’un premier bilan de l’été en cours constaté jusqu’à présent par la DGPC, la lutte contre les incendies de forêts s’annonce déjà difficile pour cette année.
En juin 2017, l’Algérie était confrontée à une vague de chaleur sans précédent qui avait dépassé, lors de cette période, les 42 degrés, des températures anormales qui avaient coûté la vie à plus d’une centaine d’Algériens, notamment des personnes âgées, un nombre de décès qui aurait été beaucoup plus dramatique si ce n’est l’intervention énergétique des secouristes de la Protection civile.
Puis, en été 2021, les feux de forêts ont coûté la vie à une centaine de personnes lors des incendies provoqués par des criminels dans les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira, un bilan qui aurait été plus lourd si ce n’est l’intervention énergétique et titanesque des secouristes de la Protection civile. Durant chaque été, les éléments de la Protection civile font une moyenne de 3.500 interventions quotidiennes pour procéder à l’extinction des incendies urbains, forestiers, industriels et autres déclarés. Plusieurs centaines d’hectares de blé et d’orge, de forêts, de maquis, ainsi que des récoltes avaient été ravagés par les flammes, tandis que des milliers d’arbres fruitiers avaient été entièrement abimés par les feux.
En moyenne, quelques 30 incendies de forêts, une vingtaine feu de maquis et une dizaine d’incendies de récoltes sont signalés, chaque jour, au niveau de la DGPC.

« GORGEX 2018 » et « Seimex 2018 »,
la DGPC s’y prépare
Consciente des changements climatiques qui se produisent sur la planète et qui peuvent provoquer d’importantes catastrophes naturels et engendrer des dégâts considérables au pays, la Direction générale de la Protection civile s’y prépare depuis des années à travers l’intensification des manœuvres opérationnelles, l’accélération de la formation des éléments secouristes, l’acquisition des moyens et matériels modernes et l’élargissement de la coopération internationale.
Quatre grands et importants volets auxquels la DGPC travaille dur comme fer pour arriver à les traduire en réalité. Ainsi, de grands manœuvres avaient été organisés en Algérie, des exercices simulant des séismes, feux de forêts et inondations. Après la grande manœuvre internationale « Seimex 2018 » organisée en avril 2018 simulant un grand séisme frappant l’Algérie, la Protection civile avait lancé en décembre 2018 un autre exercice important « Gorgex 2018 » sur les feux de forêts, avec la participation des secouristes français et espagnols.
L’évaluation de la capacité des unités d’intervention et leur préparation contre des catastrophes majeures faisaient parties des objectifs de ces grandes manœuvres. C’est à l’Ecole nationale de la Protection civile de Bordj El-Bahri qu’un exercice international appelé « Gorgex 2018 » sur les feux de forêts, avait été lancé par la DGPC avec la participation des secouristes français et espagnols.
La zone choisie par la DGPC avait été portée sur le Centre du pays, là où le taux des feux de forêts et urbains sont les plus élevés.
Aussi, l’objectif général de ces exercices est d’évaluer la réponse capacitaire logistique et opérationnelle de chaque wilaya du pays mais, également, d’évaluer la coopération inter-wilaya et la coordination interservices dans le cas de survenance d’une catastrophe naturelle. De véritables tests pour constater le niveau du mécanisme de renfort inter-wilaya au cas d’une catastrophe naturelle.
Pour ce qui est des manœuvres internationales avec des homologues étrangers, la DGPC vise à évaluer la coordination interservices (mobilisation, partage d’information et compte-rendu) entre les différentes équipes de la Protection civile. Grâce aux manœuvres tels que « Gorgex 2018 » ou encore « Simex 2018 », la DGPC avait eu l’occasion de tester et démontrer à la fois la complémentarité de la réalité vraie (terrain), de la réalité virtuelle (simulateur) et de la réalité augmentée (salles de crise) qui sera produite par ses unités d’intervention dans de nombreuses wilayas du pays. Aussi, ces exercices ont permis à la DGPC de développer ses connaissances dans le domaine de la gestion des crises des feux de forêts et séismes, en impliquant d’autres services concernés tels que les collectivités locales, les institutions de sécurité et bien d’autres services.
Mieux encore, ces manœuvres de simulation ont permis à la DGPC de mettre en place les premiers supports cartographiques 3D modélisés des 200 km² du territoire national, dont la livraison et l’installation des cartographiques ont été réalisées le 9 décembre 2018, par la société CRISIS simulation engineering. La réalisation de ces nouvelles cartographiques (cartes géographiques et géologiques du territoire national) permettra, désormais, à la DGPC de mieux contrôler les zones à hauts risques des feux de forêts et ce, en temps réel.

Le grand et long combat
contre la Covid-19
Dès que les premiers cas de la pandémie du Covid-19 ont fait leur apparition en mars 2020 en Algérie, la Protection civile a rapidement déclenché un plan spécial à travers lequel des dizaines de milliers de secouristes relevant des Unités d’intervention et de grands moyens avaient été mobilisés.
Un travail titanesque et beaucoup de sacrifices auxquels la DGPC avait livré durant toute une période de deux ans. Des dizaines de milliers d’opérations de désinfections des lieux, structures, rues, boulevards, institutions, établissements scolaires, universités et places publiques touchés par la Covid-19, avaient été menées par la DGPC dans le cadre de la lutte contre la Covid-19.
En moyenne, plus de 4.600 sapeurs-
pompiers, tous grades confondus, avaient été déployés sur l’ensemble du territoire national pour de grandes opérations de désinfections à caractère préventif. Dotés d’équipements et matériels d’intervention adéquats, composés essentiellement de 802 ambulances et 667 engins d’incendies, les milliers de soldats de feu de la Protection civile avaient mené, chaque mois pendant la grande traversée de la pandémie, 1.500 opérations de désinfection générale sur plusieurs installations et structures publiques et privées, en particulier, les unités de la Protection civile, les établissements hospitaliers, les maisons de vieillards, les pouponnières, bureaux de poste, les places publiques, les rues et d’autres lieux, afin de limiter la propagation de la pandémie.
Et pour consolider la lutte contre la pandémie du Covid-19, la DGPC avait également effectué, chaque mois, une moyenne de 900 opérations d’information et de sensibilisation au profit des citoyens portant sur les mesures sanitaires pour contrer la propagation de la pandémie du Covid-19.
Ces efforts titanesques conjugués par la Protection civile avaient permis à faire diminuer la propagation de la pandémie mortelle du Covid-19.
Sofiane Abi