La Syrie reconnaît l’indépendance de Donetsk et Lougansk

La Syrie, alliée de la Russie, a annoncé ce mercredi 29 juin 2022 reconnaître l’indépendance des Républiques pro-russes de Donetsk et de Lougansk, devenant ainsi le premier pays étranger à le faire. Jusqu’à présent seul Moscou avait reconnu en février 2022 l’indépendance de ces deux régions, situées dans l’est de l’Ukraine confronté à l’opération Russe. «Conformément à la volonté et au désir commun d’établir des relations dans tous les domaines, la Syrie a décidé de reconnaître l’indépendance et la souveraineté de la République populaire de Lougansk et de la république populaire de Donetsk», a indiqué le ministère syrien des Affaires étrangères citée par l’agence de presse officielle syrienne Sana. Des responsables des «deux pays vont se mettre en contact pour convenir des cadres de renforcement des relations, y compris l’établissement de relations diplomatiques, conformément aux règles», ajoute la même source. A ce sujet, il faut savoir que ce n’est pas la première fois que la Syrie exprime son soutien à des territoires reconnus par la Russie comme indépendants. En 2018, Damas avait reconnu l’indépendance des régions prorusses d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud en Géorgie. La Syrie et la Russie sont alliées depuis des décennies mais les liens se sont sensiblement renforcés à la faveur du conflit syrien et de l’intervention militaire de Moscou à partir de 2015 au côté de Damas, face aux terroristes soutenus par les Occidentaux. Le sommet de l’Otan à Madrid démontre l’agressivité de l’Alliance à l’égard de la Russie, a estimé mercredi 29 juin le vice-ministre russe des Affaires étrangères, qualifiant en outre l’élargissement à la Finlande et à la Suède de profondément déstabilisateur. «Le sommet de Madrid consolide le cap d’un endiguement agressif de la Russie par le bloc atlantique», a dit aux agences russes le vice-ministre Sergueï Riabkov. Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a dit mercredi considérer la Russie comme une menace directe pour la sécurité de la coalition militaire occidentale.

L’OTAN veut élargir
son cercle
Le président américain Joe Biden a d’ores et déjà annoncé que les États-Unis allaient renforcer leur positionnement militaire en Europe. Les Occidentaux ont décidé de renforcer leurs moyens militaires parce que la Russie a lancé en février une opération militaire contre son voisin, l’Ukraine. Cette opération a aussi conduit la Finlande et la Suède à demander à entrer dans l’Otan, des adhésions qui doivent être actées au sommet de Madrid, renforçant l’Alliance aux frontières russes. «Nous considérons l’élargissement de l’alliance comme étant profondément déstabilisateur pour les affaires internationales. Cela ne renforce ni la sécurité de ceux qui élargissent, ni celle de ceux qui adhèrent, ni celle encore de ceux qui considèrent l’alliance comme une menace», a estimé Sergueï Riabkov. L’assaut russe contre l’Ukraine a notamment été justifié en Russie par la nécessité de repousser l’influence de l’Otan de ses frontières. Aujourd’hui, les pays de l’alliance arment Kiev pour combattre l’armée russe. D’après le conseiller de Vladimir Poutine, la Russie a reçu une invitation officielle à participer au prochain G20 prévu en Indonésie. Toutefois, il a précisé que la pression exercée par les pays occidentaux pourrait compromettre cette venue. Interrogé par des journalistes le 27 juin 2022 à Moscou, Iouri Ouchakov, conseiller du Président russe Vladimir Poutine, a fait savoir que ce dernier comptait bien se rendre en Indonésie au prochain sommet du G20 qui sera organisé les 16 et 17 novembre prochains. Confirmant qu’une invitation officielle avait bien été transmise à la Russie, Iouri Ouchakov a précisé que : «Nous avons répondu par l’affirmative. Nous avons dit que nous serions intéressés à participer.» Il a néanmoins ajouté qu’il restait beaucoup de temps avant la tenue du sommet, expliquant que le format de la participation russe pourrait être modifié. L’invitation destinée à la Russie était basée sur une participation en personne. Lors du dernier sommet du G20, qui s’était tenu les 30 et 31 octobre 2021 à Rome, le Président russe avait pris part à la réunion par visioconférence en raison de la pandémie de Covid-19. Iouri Ouchakov a ajouté que : «C’est très important, étant donné la pression exercée sur les Indonésiens par les pays occidentaux. Tout cela sera également discuté le 30 juin.» Et pour cause, la participation russe au G20 2022 est loin d’être garantie. Malgré l’invitation indonésienne, certains pays occidentaux, Etats-Unis en tête, tentent de mettre la pression sur Jakarta, qui assure la présidence tournante du G20, afin d’exclure la Russie des discussions en raison de l’opération militaire qu’elle mène en Ukraine. Mais le Président indonésien, Joko Widodo, ne semble pour le moment pas décidé à se laisser dicter sa conduite par certaines puissances occidentales. Le chef d’Etat indonésien a prévu une visite en Ukraine cette semaine, mais prendra également la direction de Moscou le 30 juin où il rencontrera Vladimir Poutine. Il sera d’ailleurs le premier dirigeant d’un pays asiatique à se rendre dans les deux pays depuis le début du conflit en Ukraine. En tant que président du G20, Joko Widodo a également convié l’Ukraine à participer au sommet en tant que pays invité. Le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait répondu par l’affirmative, précisant qu’il y prendrait part, au moins par visioconférence, informe-t-on encore de même source.
Par Oki Faouzi