La politique officielle du Makhzen est depuis toujours basée sur la répression

Maroc

L’ex-ministre marocain des droits de l’Homme et avocat, Mohamed Ziane, a fermement condamné le traitement brutal réservé à des migrants africains par la police du Makhzen, tuant au moins 23 d’entre eux, alors qu’ils tentaient de franchir la frontière vers l’enclave espagnole de Melilla, affirmant que la politique officielle du régime est depuis toujours basée sur la «répression». Dans une déclaration à des médias locaux partagée sur les réseaux sociaux, l’ex-ministre a souligné que «la répression brutale de migrants africains par la police marocaine ne doit pas choquer, étant donné que la politique officielle du régime est depuis toujours basée sur la violence et la répression». «La répression des migrants africains ne fait en réalité que confirmer la tendance viscérale du régime marocain à la violence et la brutalité», a indiqué M. Ziane, s’interrogeant sur «si la tentative de franchir une frontière est un crime ?».
Avant d’ajouter : «Et puis même si c’est un crime, de quel droit se permet-on une telle violence ? De quel droit ôte-t-on la vie à une personne ?», s’est-il indigné, soulignant que «le comportement de la police marocaine est une honte et une catastrophe majeure». Mohamed Ziane a appelé les autorités marocaines «à se rendre compte et à réaliser que le problème n’est pas sa personne, mais la répression sanglante de migrants africains» qui a terni l’image du Maroc. «Qu’on cesse de croire que Mohamed Ziane est un problème pour le royaume ! Le véritable problème pour le pays est le traitement sanglant et inhumain réservé à des migrants africains, dont le seul tort est d’avoir tenté de franchir la frontière, en quête d’une vie meilleure», s’est-il insurgé, soulignant qu’il est «prêt à céder toute sa maison aux services de sécurité sous condition qu’ils reconnaissent leur crime à l’égard de migrants africains, dont le nombre dépasse les 100 morts». Mettant en garde, par ailleurs, le régime marocain contre une condamnation internationale de la part des Nations unies et du Conseil de sécurité, l’ex-ministre et défenseur des droits de l’Homme a appelé les autorités marocaines à rectifier en urgence le tir. Il est à rappeler que Mohamed Ziane, âgé de 79 ans, a été condamné récemment par le tribunal de première instance de Rabat à trois ans de prison ferme et à une amende d’environ 530 dollars. Il est accusé de 11 chefs d’inculpation «montés de toutes pièces», selon sa défense.
Sa condamnation a suscité une large réprobation auprès des militants des droits humains au Maroc et ailleurs, lesquels ont souligné qu’il ne s’agit «que d’une vengeance à l’endroit d’un homme qui ose dire la vérité et défendre ses positions».