Les Françaises vont-elles enfin dépasser les quarts de finale ?

Euro-2022

,Après avoir terminé première de leur groupe (D), les Bleues affrontent samedi en quarts de finale les Pays-Bas. Malgré les huit buts inscrits lors de la phase de poules, les joueuses de Corinne Diacre ont montré certaines failles et vont devoir se passer de leur attaquante vedette Marie-Antoinette Katoto, blessée. Après avoir été stoppées en quarts de finale lors de leurs cinq derniers tournois majeurs, les tricolores doivent enfin briser la malédiction. Quarts de finale. Des mots qui suffisent à faire trembler n’importe quel supporteur de l’équipe de France féminine. Alors que les Bleues s’apprêtent à affronter, samedi 23 juillet, les Pays-Bas lors du prochain tour de l’Euro, le souvenir des précédentes éliminations en quarts de finale est dans tous les esprits.
L’équipe tricolore s’est en effet inclinée à ce stade de la compétition lors de six tournois majeurs. Les Françaises sont rentrées chez elle après les quarts de finale lors des Jeux olympiques 2016, des Mondiaux 2015 et 2019, mais également lors des trois derniers Euro (2009, 2013 et 2017).
Lors du dernier Mondial organisé en France, les Bleues n’avaient pas eu forcément de chance en affrontant dès les quarts de finale les futures championnes du monde, les Américaines. En 2009 à l’Euro, elles s’étaient hissées pour la première fois en quarts, mais avaient chuté face à ces mêmes Pays-Bas aux tirs au but (0-0, 5-4 t.a.b). Quatre ans plus tard, l’aventure s’était de nouveau arrêtée au même stade face au Danemark (1-1, 4-2 t.a.b). Puis en 2017, c’est l’Angleterre qui avait barré la route à la France (0-1).
Occulter la barrière des quarts de finale
Les joueuses n’ont donc pas manqué d’être interrogées sur le sujet. «On sait, ça fait des années que vous nous le rabâchez : on s’arrête aux quarts, on s’arrête aux quarts… Forcément, on va y avoir droit les prochains jours, mais c’est comme ça. Il ne faut pas faire un focus là-dessus», a toutefois relativisé en zone mixte la capitaine Wendie Renard après le match nul contre l’Islande.
Avant même le début de cette édition 2022 du Championnat d’Europe, la sélectionneuse Corinne Diacre avait aussi balayé la question. «On se plaint de ne faire que des quarts de finale, mais il y a quand même des quarts de finales», avait-elle répondu en octobre dernier à l’AFP, avant d’ajouter que ses ambitions étaient plus grandes : «Cette barrière des quarts de finales, il faut qu’on l’occulte. Notre objectif, c’est clairement, avec cette équipe et ce groupe [de joueuses], d’aller au moins en finale. Et on va se donner les moyens pour y arriver».
Malheureusement, ses joueuses n’ont pas forcément donné de signaux très rassurants pour espérer aller jusqu’en finale. Après un premier match tonitruant face à l’Italie (5-1), les Françaises ont récolté un succès beaucoup plus étriqué contre la Belgique (2-1). «On a un peu baissé de rythme à un moment donné et on n’a pas su concrétiser nos temps forts pour faire le break et donc du coup l’égalisation belge est intervenue. On n’a pas l’habitude d’être malmenées on va dire», avait alors commenté Corinne Diacre sur Canal +.
Lors de cette rencontre, les Bleues ont surtout perdu leur attaquante vedette Marie-Antoinette Katoto qui s’est gravement blessée au genou. Arme offensive numéro 1 de la sélection avec ses 26 buts en 32 capes, la Katoto-dépendance s’était manifestée jusque-là par une titularisation à chaque match.
En quelques heures après le forfait de leur coéquipière, les Françaises ont dû revoir leur plan. «On est rapidement passé à autre chose à la demande de Marie-Antoinette qui nous a demandé de continuer à faire les efforts et surtout d’aller au bout, pour ce groupe-là qui vaut le coup», a admis la sélectionneuse.
Faire sans Marie-Antoinette Katoto
C’est donc avec les meilleures intentions possibles qu’elles ont débuté leur dernier match de poules face à l’Islande (1-1). Titulaire en l’absence de Marie-Antoinette Katoto, la jeune Melvine Malard n’a pas tremblé et a inscrit un but dès la 43e seconde. La joueuse lyonnaise a d’ailleurs célébré sa réalisation en dessinant la lettre «M» avec ses doigts et en criant «Marie» face aux caméras, un hommage appuyé à l’attaquante star des Bleues rentrée en France. Sa prestation a donné satisfaction et a rassuré pour la suite, mais les Françaises ont quand même été accrochées en fin de match avec un pénalty concédé dans les dernières secondes. Des failles ont aussi été bien visibles en défense. Aïssatou Tounkara, encore préférée à Griedge Mbock, s’est ratée sur une relance (36e) et au duel (77e), et sa partenaire dans l’axe Wendie Renard n’a pas toujours été impériale. La gardienne Pauline Peyraud-Magnin a certes gratifié le public d’une superbe envolée (56e), mais son placement hasardeux (41e, 59e) a donné des sueurs froides aux quelques supporters français présents.
Des Néerlandaises
sans éclat
Les Néerlandaises font aussi un peu moins peur qu’il y a cinq ans. Elles ont terminé à la deuxième place du groupe C. Même s’il elles n’ont pas perdu (1-1 contre la Suède, une victoire 3-2 contre le Portugal et 4 à 1 contre la Suisse), elles apparaissent diminuées. Les Pays-Bas ont perdu dès la première rencontre, leur gardienne et capitaine Sari van Veenendaal, blessée à l’épaule. Elles vont devoir aussi se passer de leur vedette Lieke Martens, récemment recrutée par le PSG, qui s’est blessée au pied lors du match face à la Suisse et qui est forfait pour le reste de la compétition. Elles devraient toutefois récupérer leur autre star l’attaquante Viviane Miedema, testée positive au Covid avant le deuxième match.n