«Le risque dans le monde était relativement modéré à part l’Europe où il est élevé»

L’OMS à propos de la variole du singe :

L’augmentation des cas de variole du singe dans plusieurs pays, inquiète le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « L’épidémie de variole du singe constitue une urgence sanitaire mondiale », a-t-il indiqué, jeudi lors de l’ouverture de la réunion du Comité d’urgence, demandant conseil aux experts avant de trancher sur l’accession au plus haut niveau d’alerte de l’organisation.
Pour tenter de juguler la flambée de variole du singe, qui a frappé près de 17.000 personnes dans 74 pays, a poursuivi Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, l’Organisation mondiale de la santé a déclenché, aujourd’hui (avant-hier samedi, ndlr), son plus haut niveau d’alerte. A même de faciliter une réaction internationale coordonnée, son financement et une collaboration internationale sur le partage des vaccins et des traitements. J’ai décidé, a-t-il dit lors d’un point de presse, de déclarer une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), utilisée dans des situations graves, soudaines, inhabituelles ou inattendues et définie par l’OMS comme un évènement extraordinaire dont la propagation constitue un risque pour la santé publique dans d’autres Etats et pouvant nécessiter une action internationale coordonnée.
Précisant que le risque dans le monde était relativement modéré, à part l’Europe où il est élevé, le directeur général de l’OMS a fait remarquer que le comité d’experts n’avait pas réussi à atteindre un consensus, restant divisé sur la nécessité de déclencher le plus haut niveau d’alerte. In fine, a-t-il poursuivi, c’est au directeur général de trancher. « C’est un appel à l’action, mais ce n’est pas le premier », a fait savoir Mike Ryan, le responsable des situations d’urgence de l’OMS, qui dit espérer que cela va mener à une action collective contre la maladie.
Ce Comité d’urgence, a observé Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, se chargera d’évaluer les indicateurs épidémiologiques, alors que la situation s’est aggravée ces dernières semaines avec désormais plus de 15.300 cas recensés dans 71 pays, selon les derniers chiffres des autorités sanitaires des Etats-Unis (CDC), les plus à jour. Lors d’une première réunion le 23 juin, la majorité des experts avaient recommandé au Dr Tedros de ne pas prononcer l’urgence de santé publique de portée internationale. Détectée début mai, la recrudescence inhabituelle de cas de variole du singe en dehors des pays d’Afrique centrale et de l’ouest où le virus est endémique, s’est depuis étendue dans le monde entier, avec comme épicentre l’Europe.
Décelée pour la première fois chez l’humain en 1970, la variole du singe est moins dangereuse et contagieuse que sa cousine la variole, éradiquée en 1980, rappelle-t-on.
Vendredi, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a indiqué avoir approuvé l’utilisation d’un vaccin contre la variole humaine pour étendre son utilisation contre la propagation de la variole du singe. Ce vaccin est déjà utilisé dans plusieurs pays, dont la France. R. M.