10.000 arrestations pour port d’armes blanches et agressions

Depuis l’entrée en vigueur de l’Ordonnance n° 20-03

Depuis la création de la Commission nationale de prévention contre les bandes de quartiers et depuis l’entrée en vigueur en août 2020 de la nouvelle Ordonnance n° 20-03 relative à la prévention et à la lutte contre le phénomène des bandes de quartiers et du port et de l’agression à l’arme blanche prohibée, promulguée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et publiée dans le 51e numéro du Journal officiel, plus de 10.000 personnes sont déjà derrières les barreaux.

Entre janvier 2021 et juillet 2022, soit depuis l’entrée en application de nouvelles lois pénales contre le phénomène du port et de l’agression à l’arme blanche prohibée, la lutte contre ce phénomène a battu tous les records.
Depuis le durcissement des lois pénales contre le phénomène du port et de l’agression à l’arme blanche (pouvant atteindre jusqu’à 30 ans de prison ferme et 2 millions de dinars d’amende), les services de sécurité ont déjà traité près de 10.000 affaires relatives au port et à l’agression à l’arme blanche dans les milieux urbains, entraînant l’arrestation de plus de 10.000 auteurs.
Le 3 août 2020, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et lors de sa présidence d’une réunion du Conseil des ministres s’est montré intransigeant face au phénomène du port et de l’agression à l’arme blanche qui a pris des proportions alarmantes dans les milieux urbains.
« Lutter sans relâche contre le phénomène du port d’arme et de bandes criminelles de quartiers qui ont connu un pullulement ces dernières années, notamment dans les grandes villes à la faveur de la faiblesse de l’autorité de l’Etat, d’où l’impératif renforcement des mesures coercitives en vue de protéger les citoyens et leurs biens, de ces bandes criminelles qui sèment le chaos, terrorisent les citoyens et s’adonnent au trafic de drogue en se servant de l’argent sale », avait exigé le premier Magistrat du pays lors de son intervention devant le Premier ministre et les autres membres du Gouvernement.
Sur le terrain, le phénomène du port et de l’agression à l’arme blanche qui a pris des proportions alarmantes durant ces cinq dernières années est loin d’être anéanti, malgré les multiples arrestations réalisées par les services de sécurité, notamment par la Police judiciaire relevant de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Le 3 août 2022, un bilan trimestriel a été publié par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) concernant la lutte contre le phénomène du port et de l’agression à l’arme blanche prohibée en milieux urbains, dans lequel elle a annoncé « l’arrestation de 8.117 personnes à travers le traitement de 7.723 affaires liées au dit phénomène », a rapporté la Sûreté nationale.
« Dans le cadre des efforts des forces de Police pour lutter contre diverses formes de délinquance, notamment la lutte contre les gangs de quartier, et dans le cadre de la lutte contre le phénomène du port et de l’agression à l’arme blanche, les services relevant de la Police judiciaire ont arrêté 8.117 suspects au cours du deuxième trimestre 2022, à travers le traitement de 7.723 dossiers sur l’ensemble du territoire national. Les 8.117 suspects ont été présentés aux autorités judiciaires compétentes », a rapporté le communiqué de la DGSN.

420 bandes de quartier démantelées
Depuis la promulgation de l’Ordonnance n° 20-03 en août 2020, la lutte contre le phénomène des bandes de quartier a battu tous les records.
En chiffres, plus de 420 bandes de quartier ont été démantelées et près de 2.000 individus ont été arrêtés depuis le durcissement des lois punitives contre les porteurs et les agresseurs à l’arme blanche. De multiples opérations et descentes ont été menées au cours de ces dix-huit mois passés

par les services de sécurité contre les bandes de quartier, permettant la restauration de l’ordre publique dans certains quartiers, où le retour de la paix urbaine a été vécu et ressenti par la population locale.
Côté DGSN, plus de 10.000 opérations et descentes policières ont été exécutées, entre janvier 2021 jusqu’à juillet 2022, par les forces de Police visant les territoires des bandes de quartier, ces opérations ont permis de démanteler près de 300 bandes de quartier et d’arrêter 1.343 individus sans compter les centaines d’armes blanches saisies. Pour sa part, le Commandement de la Gendarmerie nationale (CGN) a frappé fort contre le phénomène des bandes de quartier. En attendant l’entrée en action de la nouvelle Brigade de sécurité et d’intervention (BSI), prévue spécialement pour lutter contre le phénomène des bandes de quartier, la CGN a mobilisé deux de ses Sections spéciales respectivement la Section de sécurité et d’intervention (SSI) et le Détachement spécial d’intervention (DSI) pour restaurer l’ordre public dans les milieux urbains. Les deux dites Sections spéciales sont considérées comme une force de frappe majeure et capable d’instaurer la tranquillité publique et mettre un terme aux agissements criminels des bandes de quartiers. Ainsi, ces deux entités (DSI et SSI) ont été engagées à travers des missions de patrouilles de jour comme de nuit dans les endroits suspects et qui peuvent constituer des foyers de criminalité. Ces opérations menées durant l’année 2021 ont permis de mettre fin aux activités de 120 bandes de quartier et d’arrêter 621 individus et la saisie de trois véhicules, 233 armes blanches, deux armes à feu, sept chiens dressés et une quantité de comprimés de psychotropes.

Des caméras pour lutter contre les bandes de quartier
Pour contrer la criminalité urbaine dans toutes ses formes, notamment contre l’émergence des bandes de quartier, des actes de cambriolage des maisons, vols par effraction à l’intérieur des magasins, vols de véhicules, atteintes aux personnes, aux biens, l’altercation sur la voie publique, les tentatives de suicide et pour permettre des interventions plus rapides, les services de sécurité ont été contraints de renforcer la surveillance numérique de la capitale.
Ainsi, le nombre des caméras de surveillance a augmenté durant ces dix dernières années, il est passé à près de 5.000 appareils de télésurveillance en 2020 à prés de 15.000 en 2021. Pour leur part, les services de sécurité ont installés plusieurs caméras de télésurveillance infrarouge dans certains quartiers d’Alger afin de mieux surveiller les mouvements des personnes dans les principales artères d’Alger. Capables de décrypter les lieux à une portée de 4 kilomètres et ce, même durant la nuit, ces caméras de télésurveillance ont déjà donné de très bons résultats sur le terrain. L’émergence du phénomène des bandes de quartier et la hausse des actes d’agressions à l’arme blanche commis par des gangs dans certains quartiers d’Alger, tels qu’Ouled Fayet, Zéralda, Baraki, El Harrach, Bab El Oued et Baba Ali, avaient poussé les services de sécurité à implanter de nouvelles caméras infrarouges afin de détecter et d’identifier les personnes qui sont derrières les actes d’agression.

8.000 interventions grâce aux caméras de surveillance
La présence des caméras de surveillance est devenue une nécessité absolue pour arriver à une bonne équation sécuritaire. Sans l’apport des caméras de surveillance, il serait difficile de démasquer ou d’identifier en un laps de temps court les auteurs des actes de crime. Conscients de l’importance des caméras de surveillance dans la lutte contre la criminalité urbaine et le phénomène des bandes de quartier, les services de sécurité font de plus en plus appel à ces appareils modernes en les plaçant partout dans les villes et même à travers des rues et ruelles. Chaque année, une moyenne de 8.000 interventions anti-criminalité sont exécutées par les services de sécurité grâce aux caméras de surveillance. Durant le premier trimestre de l’année 2021, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) avait procédé à l’exécution de 2.384 interventions grâce aux caméras de surveillance installées au niveau des wilayas d’Alger, Oran, Blida, Constantine, Sétif, Annaba et Ghardaïa. Le suivi en temps réel depuis les salles des opérations de Sûreté de wilayas en coordination avec les services opérationnels a permis l’identification et l’arrestation de 632 mis en cause dans des affaires de consommation et de trafic de drogue et de détention d’armes blanches.
Grâce à la contribution des caméras de surveillance, 284 vols ont été mis en échec, 451 altercations sur la voie publique ont été maîtrisées, 38 tentatives de suicide ont été déjouées et 198 personnes en danger physique et moral ont été secourues. C’est dire combien est importante la présence des caméras de surveillance dans nos villes. Elles sauvent des vies.
Sofiane Abi