La série noire sur les routes a déjà causé 400 morts

Deux mois après le début de la saison estivale 2022

En attendant l’application officielle du permis de conduire à points prévue d’ici la fin de l’année en cours et supposé d’être la solution tant attendue face au phénomène des accidents de la circulation, sur les routes, ici la série noire des accidents mortels a défrayé la chronique. Presque chaque jour un macabre accident sur les routes est enregistré faisant de nombreuses victimes.
Qui peut arrêter le massacre sur les routes ? Rien ne peut arrêter l’hémorragie des accidents graves qui sévit sur les réseaux routiers du pays depuis le lancement de la saison estivale. En effet, depuis le 21 juin dernier, date du début officiel de la saison estivale, la fréquence sur les routes a connue une croissance considérable avec une hausse du nombre des déplacements en voitures. La saison estivale 2022 a été l’une des saisons les plus meurtrières sur les routes.
Elle a déjà engendré la mort de plus de 400 personnes suite aux nombreux accidents de la circulation, dont les plus mortels ont été enregistrés dans les wilayas d’Illizi, Tindouf et Tiaret.
Moins d’une semaine après le drame routier vécu dans la wilaya de Tindouf et qui avait coûté la vie à six personnes, un nouveau grave accident de la circulation s’est produit dans la nuit de samedi à dimanche passé au niveau de la Route nationale (RN3), dans la commune de Bordj Omar Driss (wilaya d’Illizi) causant la mort de neuf personnes et six autres ont été blessées, c’est ce qu’a annoncé hier dimanche la Protection civile. L’accident de la route est survenu suite à une collision entre un minibus assurant le transport des travailleurs d’une société de la région et un camion citerne qui transportait du carburant dans la wilaya d’Illizi, a précisé la même source. Au total, la collision entre les deux engins a provoqué la mort de neuf personnes, leurs corps complètement calcinés ont été déposés par les éléments de la Protection civile à la morgue de l’hôpital de Bordj Omar Driss, alors que les blessés ont été évacués vers l’établissement hospitalier de Hassi-Messaoud, a ajouté la Protection civile. Ce nouveau drame sur les routes d’Illizi intervient quelques jours seulement après le carnage qui s’est produit le 14 août passé sur la Route nationale (RN50), plus précisément à 500 km du chef-lieu de Tindouf et 50 km de la localité d’Hassi Khebbi et ce, suite à une collision entre un bus de transport de voyageur et un camion semi-remorque, causant la mort de six personnes, dont une femme enceinte et 16 autres blessées.
Avant les deux graves accidents de la circulation, un autre drame avait eu lieu dans la wilaya de Tiaret, à l’Ouest du pays, lorsque quatre personnes avaient trouvé la mort et 37 autres ont été blessées suite au renversement, le 22 juillet dernier, d’un bus de passagers survenu à une nuit tardive dans la commune de Guertoufa (wilaya de Tiaret), selon un communiqué de la Protection civile. Les statistiques provisoires déjà fournies par la Direction générale de la Protection civile (DGPC) donnent froid dans le dos. Depuis le début de l’année, la Protection civile déplore déjà la mort de plus de 1.110 personnes sur les routes et plus de 40.000 autres blessées à travers plus de 32.200 accidents de la circulation, dont 12.000 survenus depuis l’ouverture de la saison estivale qui connaît une activité accrue sur les routes.
Le même constat pour les personnes décédées dont le nombre a augmenté cet été (370 victimes depuis le 1er juin) et aussi celui des blessés (15.550). En 2021, le bilan portait sur 52.540 accidents ayant causé le décès de 1.691 personnes (décédées sur place) et fait 62.109 blessés.
Selon les statistiques communiqués par la DGPC, les jeunes conducteurs sont la catégorie la plus impliquée dans les accidents de la route, notamment la tranche d’âge 21-30 ans, suivie des 31-40 ans. Aussi, le facteur humain demeure la principale cause qui provoque des accidents mortels sur les routes, représentant 96% du taux des accidents de la circulation.
L’excès de vitesse et le dépassement dangereux, ces deux manœuvres sont les plus provocateurs des accidents de la circulation. Aussi, deux autres causes sont en train d’évoluer rapidement et qui sont à l’origine de la provocation de centaines d’accidents de la circulation : il s’agit de la conduite en état d’ivresse et sous l’effet de la drogue. Sur ce registre, il convient de rappeler que durant l’année 2021, les services de sécurité ont réalisé plus de 1.000 contrôles positifs.
Sofiane Abi