L’Algérie consomme le plastique avec une facture pesante

Les jeunes investissent le créneau du plastique

Le phénomène des Mazdas ramasseurs de bouteilles, bidons et tout ce qui est plastique commence de se généraliser partout à Annaba dans tous les quartiers de la ville et en extramuros aussi. Ils investissent les ruelles le matin et l’après-midi pour remplir l’arrière de leurs camionnettes avec les bouteilles vides jetées par les résidents des quartiers pour les revendre au prix de 200 dinars le kg à des usines spécialisées dans le recyclage, a-t-on constaté de visu.

Durant les dix dernières années, la consommation du plastique en Algérie, (bouteille, verre emballage et autres) a augmenté rapidement, 9% par habitant. Soit indique-t-on un usage de 10 kg en 2007 pour passer à 23 kg en 2017. En termes de chiffre, il a été enregistré une consommation en hausse passant de
338.000 t à 955.000 t. D’un autre côté, l’importation n’a pas chuté étant de 209.000 t en 2007 passant à 421.000 t en 2017.
A ce sujet, il faut souligner que 200 exposants de 21 pays ont participé à la 5ème édition du Salon international du plastique pour des conférences et des ateliers sur le thème : « Le plastique, la matière essentielle pour le développement durable » à Alger du 11 au 13 mars 2018, apprend La Nouvelle République dans un communiqué qui lui a été adressé. Les industries algériennes des plastiques et caoutchouc regroupent 580 entreprises qui emploient plus de 10.000 personnes.
Les organisateurs du Salon Fairtrade et Messe Dusseldorf ainsi que la société algéro-allemande German Access organiseront des ateliers et conférences sur le thème ci-dessus. A en croire le chef de division des industries chimiques au ministère de l’Industrie et des Mines, Laidouni Malek, l’Algérie a importé en matières plastiques pour une facture dépassant de loin les 2 milliards de dollars en 2016.
Une grande partie des importations était destinée à couvrir les demandes des PME et des sociétés du secteur des industries chimiques. Le Centre national de l’informatique et des statistiques des douanes (CNIS) rapporte que les importations ont atteint une valeur de 2,174 milliards de dollars pour le secteur de la plasturgie, a-t-on indiqué.
Selon certains spécialistes en fabrication de produits en matière plastique, notamment la transformation du plastique en Algérie, cette activité possède d’ores et déjà de nombreux avantages comparatifs au coût des matières premières, coût de l’énergie, coût de la main d’œuvre et à l’existence du marché local pouvant ainsi constituer une base pour les sociétés algériennes. Bien que l’Algérie dispose de potentialités importantes en plasturgie, elle demeure largement dépendante des importations. L’agence Ubifrance pour le développement international des entreprises souligne à ce sujet que sur un million de tonnes de plastique utilisé par an, seule la moitié est transformée en Algérie alors que le reste, qui est un produit fini, est importée d’Asie et d’Europe.
Or, les exportations totales mondiales de la position 39 du SH2 à savoir les plastiques et produits plastiques avaient atteint 181 milliards en 2002 cela représente donc un marché extrêmement important et en très forte croissance.
Les exportations algériennes est de l’ordre de 555.000 dollars durant la même période, soit, note-t-on, 1,2 million de dollars d’exportations avaient été recensées en 1997 et pour cause des sociétés de production de transformation plastiques qui y sont assez rares et qui, en particulier, exportent des montants négligeables alors que ses capacités sont sous-utilisées, indique-t-on.
A cet effet, il faut savoir que l’Algérie dispose pourtant d’un atout impressionnant pour la plasturgie pour laquelle l’industrie plastique qui reste utilisée à hauteur de 30% compte tenu des besoins de modernisation et de renouvellement des équipements existants. Pour le secteur privé, celui-ci détient des capacités largement supérieures à celles des établissements publics. Or, cette filière est dominée par certains opérateurs privés à titre illustratif K-Plast, STPM mais il est toujours utile de noter que le secteur de plasturgie demeure encore faiblement développé notamment dans le créneau de la sous-traitance industrielle.
Dans ce chapitre, il est important de relever que les importations en matière de plastique ont atteint durant l’année 2008 plus de 600 millions de dollars soit une hausse de 32,73% par rapport à 2007.
La France reste le premier fournisseur de l’Algérie après l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne. Les importations de machines et appareils pour le caoutchouc et des matières plastiques ont coûté à l’Etat un montant de 74 millions de dollars en 2008, informe-t-on.
En outre, il faut savoir que L’Algérie accorde une importance particulière à l’industrie du plastique en développant d’importants projets de pétrochimie et production de polymères en partenariat, rappelle-t-on. La capacité de transformation de plastique en Algérie est de l’ordre de 60.000 t/an partagées entre 20 unités de production.
Près de 466 sociétés algériennes sont aujourd’hui spécialisées dans l’industrie du plastique et du caoutchouc.
Environ 40% d’entre elles sont actives dans le domaine de l’injection, 20 % dans l’extrusion, les sociétés restantes dans les secteurs de l’emballage et de la plasticulture, tous deux en croissance rapide. Les effectifs s’élèvent à environ 20.000 salariés.
La filière plasturgie demeure encore faiblement développée, notamment dans le créneau de la sous-traitance industrielle. La production nationale d’articles scolaires, d’articles de ménage et de jouets en plastique, connaît des difficultés face à l’offre des produits importés, comme les tubes ou les films agricoles.
Avec une consommation annuelle d’un million de tonnes, dont la moitié est importée d’Asie et d’Europe, le potentiel du marché algérien des plastiques est considérable.
La consommation par tête se situe entre 8 et 10 kg. Entre 2005 et 2007, 370.000 t de divers produits en plastique d’une valeur de 600 millions de dollars US ont été importées. Aujourd’hui, la demande est estimée à 300.000 t par an, toutes applications confondues.
Les sociétés qui, notamment occupent le premier rang, sont des poids lourds tels que Sonatrach, Epic, Enpc ainsi que des moyennes et petites sociétés privés dont près de 40 % sont actives dans le domaine de l’injection.
A ce sujet, il est à noter que de nombreuses entreprises italiennes sont d’ores et déjà à la recherche d’un partenaire algérien pour s’y installer, soit indique-t-on, 160 sociétés italiennes sont déjà en activité sur le sol algérien. L’Italie demeure le 2ème fournisseur de l’Algérie en machine et produits en plastique et caoutchouc après la Chine.

Près de 2.200 entreprises activent
dans le secteur du plastique

Les exportations italiennes vers l’Algérie pour cette matière avaient été estimées à 21 millions d’euros. Or, 1 million de tonnes de produits en plastique sont consommés annuellement par les Algériens ; cela conduit l’Etat à importer plus de 500.000 tonnes d’Europe et d’Asie.
D’après le CNIS, Les importations en produits de plastique sont évaluées à 71,2 millions de dollars et les exportations des machines de conditionnement ont été de 132,9 millions en 2011. L’Algérie dispose pourtant d’un atout non négligeable pour la plasturgie et les investissements dans la pétrochimie sont fortement capitalistiques et exigent d’importants financements, c’est ce qui expliquent donc que les investissements publiques y aient été arrêtés dès le début des années 80 et bien avant le retrait de l’Etat de l’investissement productif. Ceci, malgré les atouts indéniables de la filière en Algérie et les effets entraînement qu’elle peut avoir.
Ces effets d’entraînement ne peuvent jouer que si le prix de la matière première est suffisamment incitatif pour des investissements en aval. Si cela était le cas, de nombreuses autres filières pourraient en tirer avantages. L’exemple important est celui des fibres synthétiques pour l’industrie textile.
Oki Faouzi