Le président du Conseil européen à Alger

Il a été reçu par le Président Tebboune

Le Président Abdelmadjid Tebboune, a eu, hier, lundi, un entretien en tête-à-tête avec le président du Conseil européen, Charles Michel au siège de la Présidence de la République où un accueil officiel lui a été réservé. Des sources diplomatiques européennes ont indiqué que le motif de la visite du président du Conseil européen à Alger, est lié aux perspectives de coopération entre les deux parties, notamment dans le domaine de l’énergie et de la relance de l’accord de partenariat.Ces sources ont révélé que les discussions porteraient sur de nombreux dossiers, dont la possibilité d’exporter davantage de gaz vers l’Europe, après la récente décision de la Russie de complètement cesser de pomper du gaz vers le vieux continent. Les mêmes sources ont considéré comme probable que la visite de Charles Michel soit l’occasion de relancer l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne signé en 2002, entré en vigueur le 1er septembre 2005, et que l’Algérie a qualifié d’»inéquitable», qui nécessite une révision car il «ne sert que les intérêts des Européens».
En octobre dernier, lors d’une réunion du Conseil des ministres qu’il a présidée, le Président Tebboune avait donné des instructions à l’effet de revoir les dispositions de l’accord d’association avec l’UE, «clause par clause», en fonction d’une vision souveraine et d’une approche «gagnant-gagnant», en tenant compte de l’intérêt du produit national en vue de créer un tissu industriel et des emplois. Pour rappel, l’Accord d’association s’inscrit dans le contexte du processus de Barcelone initié par l’UE pour développer les relations de coopération avec les pays Sud Méditerranéens tout en visant la mise en place à long terme d’une «zone de prospérité partagée». Cette visite intervient alors que les ministres de l’Energie de l’Union européenne ont prévu de discuter des options de réduction des prix élevés de l’énergie, notamment en fixant un prix maximal du gaz et des lignes de crédit d’urgence pour les participants au marché de l’énergie. Selon des sources médiatiques, les ministres de l’UE se réuniront le 9 septembre pour discuter des mesures urgentes à leur niveau pour aborder les prix élevés du gaz et de l’énergie qui nuisent à l’industrie en Europe et augmentent les factures domestiques, après que la Russie ait arrêté les expéditions de gaz à l’Union européenne. Les observateurs notent que le secteur de l’énergie en Europe fait face à une crise sans précédent et à une augmentation des prix de l’électricité et du gaz, à la lumière des tentatives de certains pays européens de réduire leur dépendance à l’égard du gaz russe avec la difficulté de trouver des alternatives.
Charles Michel est arrivé hier à Alger où il a été accueilli par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, accompagné du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig. Il s’est rendu par la suite au Sanctuaire du Martyr à Alger où il a déposé une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative des martyrs de la glorieuse Guerre de libération nationale. Le président du Conseil européen a également visité le Musée national du Moudjahid où des explications détaillées lui ont été fournies sur les différentes étapes ayant marqué l’Histoire de l’Algérie. La visite du président du Conseil européen intervient alors que les relations entre l’UE et le Maroc sont entrés dans une phase de crise aigue.
En effet, les récentes déclarations du Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, sur le Sahara occidental ont suscité l’ire du Maroc qui est allé jusqu’à annuler une réunion prévue pour le mois de septembre prochain avec le chef de la diplomatie européenne.
L’agence de presse espagnole EFE, citant des sources diplomatiques, a indiqué que le ministre marocain des Affaires étrangères n’a avancé aucun motif pour l’annulation de cette réunion, si ce n’est que la visite du Haut représentant à Rabat en ce moment était «inappropriée». Des observateurs estiment, en revanche, que cette annulation trouverait une explication dans les récentes déclarations de Borrell sur le Sahara occidental. Le Haut représentant de l’UE pour les AE avait mis l’accent lors d’une interview accordée mardi dernier à une chaîne espagnole, sur la nécessité de «consulter» le peuple sahraoui dans le règlement du conflit, des déclarations qui semblent avoir contrarié le Maroc, selon El Español. Lakhdar A.