24 morts dans des affrontements frontaliers

Kirghizstan

Le Kirghizstan a indiqué vendredi qu’au moins 24 personnes avaient été tuées dans des affrontements frontaliers avec le Tadjikistan, lors d’une nouvelle flambée de violences entre ces deux ex-républiques soviétiques d’Asie centrale.
«24 corps ont été apportés dans des établissements de santé de la région de Batken», située dans le sud-ouest du Kirghizstan et frontalière du Tadjikistan, a indiqué le ministère de la Santé kirghiz dans un communiqué.
Plus tôt dans la journée, le président kirghiz Sadyr Japarov et son homologue tadjik Emomali Rakhmon se sont entretenus en marge d’un sommet régional de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en Ouzbékistan. Ils ont «convenu de donner pour instruction aux institutions concernées de cesser le feu et de retirer les forces et les équipements de la ligne de contact», selon un communiqué de la présidence kirghize. Un cessez-le-feu est entré en vigueur à 16h locales (10h GMT) vendredi, mais les gardes-frontières kirghiz ont rapidement accusé l’armée tadjike «d’avoir ouvert le feu à nouveau».
Dans la soirée, ils jugeaient la situation «tendue», affirmant toujours «repousser les attaques de l’ennemi» qui bénéficie de renforts «en équipements lourds et automobiles». Leurs homologues tadjiks ont répliqué dans un communiqué, dénonçant «les tirs de la partie kirghize» en direction «de trois villages du Tadjikistan».
Lors de leur entretien, les présidents du Kirghizstan et du Tadjikistan avaient pourtant appelé leurs troupes à un cessez-le-feu, premier signe de désescalade après plusieurs heures de combats intenses à la frontière.
MM. Japarov et Rakhmon se sont entendus pour «créer une commission chargée d’enquêter sur la cause des incidents», soulignant l’importance de résoudre leurs différends «par des moyens politiques et diplomatiques», a rapporté l’agence de presse tadjike Khovar.
La frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizstan est le théâtre d’affrontements meurtriers réguliers. Près de la moitié des 970 kilomètres de frontière commune est contestée et les progrès en termes de délimitation ont été lents ces dernières années.
L’année 2021 a vu un nombre d’affrontements sans précédent opposer les deux parties, faisant plus de 50 morts et laissant craindre l’élargissement du conflit.
APS