Prévision 2022 : La valeur de la production agricole estimée à 4.500 milliards DA

La sécurité et l’autosuffisance alimentaire, une priorité pour le Gouvernement

La pandémie mondiale de Covid-19 a mis à mal l’économie mondiale et fait ressurgir la peur d’une crise alimentaire sans précédent en raison des pénuries accrues des produits alimentaires sur le marché et la hausse des prix.

Aujourd’hui, cette crise alimentaire est exacerbée par l’offensive russe en Ukraine (premiers producteurs et exportateurs de blé et d’engrais). Le Gouvernement a dû intervenir en urgence pour lutter contre les épisodes de pénuries alimentaires qui ont touchés principalement les produits de large consommation. Parmi les mesures prises par les autorités nationales : gel des taxes, maintien de la politique de subventions des produits de base, le plafonnement des prix… Mais la plus importante est celle du soutien de la production agricole locale. Un défi de taille. Des actions qui ont aidé à relever le volume de la production agricole qui a enregistré une hausse de 31% en 2022, selon le document de la Déclaration de politique générale du Gouvernement qui sera présentée le 3 octobre prochain devant le Parlement.
Les pouvoirs publics ont dû agir vite et adapter leur riposte aux besoins locaux, malgré les contraintes climatiques (baisse de la pluviométrie, épisodes de hausse de chaleur…), techniques et financiers. Un intérêt particulier était accordé, entre autres, à l’élevage bovin laitier, au développement de l’agriculture saharienne, de la culture de colza et des céréales… etc.
« Plusieurs actions visant le renforcement des bases d’une sécurité alimentaire durable et la réduction des importations alimentaires ont été concrétisées par le Gouvernement dans les secteurs de l’Agriculture et de la Pêche ».
Pour faire progresser et diversifier la production agricole nationale, le Gouvernement s’est concentré dans sa nouvelle vision sur le « développement des filières stratégiques, les céréales et les cultures industrielles, en sus du renforcement des dispositifs de régulation, la modernisation des systèmes de veille sanitaire et phytosanitaire et le renforcement du contrôle de la qualité des produits agricoles », selon le document qui donne le bilan de l’année allant de septembre 2021 à août 2022.
Concernant la filière des céréales, le Gouvernement affiche son optimisme et espère atteindre d’ici « 2025 une production à de 55 millions qx et une superficie de 3,75 millions ha », alors que le volume de la production actuelle (collecte en cours) est estimée à environ «  41 millions de qx contre 27,6 millions de qx en 2021 », selon la même source. Une hausse significative du volume de production, malgré les contraintes multiples que rencontre cette filiale. L’impasse provoquée par la guerre en Ukraine et l’arrêt des importations du blé russe et ukrainien pendant des mois a affecté les réserves nationales de céréales et entraîné des pénuries (pâtes, semoules, farine…) et une flambée des prix sur le marché national.
Pour surmonter la crise, l’Etat a concentré ses objectifs sur le développement de toutes les filiales stratégiques du secteur agricole, notamment, au Sud du pays. Pour développer l’agriculture saharienne, les autorités ont affecté « un portefeuille foncier initial, au titre de la concession pour une superficie de 134.000 ha au profit de 140 investisseurs, alors qu’un programme en cours de 97.000 ha est prévu au cours de 2022 ».

La production de concentré de tomate enregistre un excédent de 104 milliards DA
Le Gouvernement a, également, mis en place des actions pour soutenir l’industrie agro-alimentaire pour réduire la facture des importations. « La production de filière tomate industrielle (2021-2022) est évaluée à « 23,3 millions de qx contre 19,3 millions de qx en 2020, enregistrant un excédent de production de concentré de tomate de 104 milliards DA », relève le même document. Le Gouvernement table sur une hausse de production des filières de viande rouge et blanche. Ces filières connaissent des épisodes de grandes pénuries et une inflation inédite des prix à la production et à la vente. Pour réduire cette pression inflationniste, l’Etat a pris de nombreuses décisions, concernant l’aliment de bétail…
Il s’est aussi focalisé sur le développement du secteur de la pêche pour augmenter la production ainsi que les exportations. « La production halieutique a enregistré une croissance globale, entre 2020 et 2021, de 11,28%, passant de 87.622 tonnes à 97.508 tonnes. La production prévue à la fin de l’année 2022 est de 116.000 tonnes, soit un taux de croissance de 19% », indique la même source.
Le Gouvernement promet d’accompagner davantage les acteurs du secteur agricole et d’encourager toutes les initiatives jeunes et innovantes. L’objectif est d’atteindre la sécurité alimentaire et de doper sa croissance. « Le secteur agricole participe à hauteur de 14,7% au PIB avec une valeur de production agricole prévisionnelle en 2022 de 4.500 milliards DA (contre 3.500 milliards DA en 2021, soit une augmentation de 31%) et emploie 2,7 millions de personnes, soit plus de 20% de la population active », indique le même document.
Samira Takharboucht