Dossier de l’automobile : du nouveau dès le mois de novembre

Le Gouvernement évoque «des solutions radicales»

«Le Gouvernement est sur le point de finaliser l’élaboration d’une nouvelle stratégie visant à trouver des solutions radicales au dossier de l’automobile en vue de prendre en charge les dysfonctionnements enregistrés dans cette filière importante ayant conduit à la saignée des devises sans véritable impact sur le développement de cette filière», a déclaré le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, avant-hier, à Alger, annonçant que «les négociations avec des constructeurs internationaux sont à un stade très avancé et seront finalisées courant novembre et cette fois nous sommes sur la bonne voie».
L’Etat a engagé des négociations avec des constructeurs automobiles étrangers «après qu’ils aient exprimé leur désir d’investir dans notre pays pour établir une véritable industrie automobile mutuellement bénéfique à toutes les parties et ce, au vu de l’importance du marché national, d’une part et les postes d’emploi à créer», a-t-il rappelé. Une réponse limpide à toutes les parties, notamment, les concessionnaires qui se plaignent de la lenteur du traitement du dossier de l’automobile, bloqué depuis près de trois ans, provoquant des pertes sèches aux opérateurs du secteur automobile.
La mauvaise gestion du secteur de l’automobile par les anciens dirigeants et l’échec de leur stratégie de développement de l’industrie automobile ont poussé le Gouvernement d’aujourd’hui à agir de manière plus réfléchie. C’est ce qu’a expliqué le chef du Gouvernement, citant «les chiffres astronomiques enregistrés en 2012 et 2013 dans ce secteur, où la facture d’importation de véhicules avait atteint respectivement 7,6 et 7,3 mds USD, en sus de 5,7 mds USD en 2014», assurant que «le Gouvernement a dû prendre toutes les précautions pour éviter que ce scénario se répète». Pour éviter de reproduire ces erreurs et asseoir une véritable industrie de l’automobile, «le Gouvernement œuvrait à trouver des solutions radicales au dossier de l’importation des véhicules, faisant état de négociations avancées qui verront bientôt le jour avec des constructeurs internationaux désirant investir en Algérie», a-t-il précisé.
«L’orientation vers la construction automobile s’appuie essentiellement sur l’encouragement des constructeurs automobiles mondiaux à investir dans le pays à la faveur des nouveaux avantages et des incitations contenus dans la nouvelle loi sur l’investissement» à même de «drainer des marques mondiales de renom dans ce domaine», a-t-il souligné, ajoutant qu’«en contrepartie, des multiples avantages dont profiteront les constructeurs étrangers, le Gouvernement veillera à l’augmentation concrète du taux d’intégration locale dans les véhicules fabriqués en Algérie comme une condition sine qua non aux constructeurs étrangers qui seront tenus d’associer la sous-traitance locale dans l’opération de fabrication», ce qui est réalisable vu la grave crise que connaît le secteur de l’automobile mondial depuis deux ans. C’est l’occasion pour convaincre les capitaux étrangers à venir investir en Algérie, sachant que des entreprises européennes songent déjà à délocaliser leurs activités vers le Maghreb.
Samira Tk