8.000 spéculateurs derrières les barreaux

Trois ans de lutte contre la spéculation

Alors que le monde-entier traverse une pénible et dure période de son histoire, causée par la pandémie de la Covid-19 puis par le conflit géopolitique en Ukraine, créant une situation mondiale troublante, où de multiples crises sont apparues, notamment alimentaire, énergétique, sécuritaire, économique et financière, l’Algérie agit avec force et grande audace contre ceux qui touchent à son économie et à sa sécurité territoriale.

Pas de pitié, désormais, envers chaque spéculateur qui met, aujourd’hui, en danger la sécurité alimentaire, l’économie nationale et la stabilité du pays, à cause de son acte criminel et à des fins financières.
Depuis que la «guerre» a été déclarée contre les spéculateurs des produits alimentaires de large consommation, soit en 2020, les différents corps de sécurités, Gendarmerie, Police et Douanes, ont procédé à l’arrestation de plus de 8.000 spéculateurs et récupéré des quantités gigantesques de produits alimentaires et pharmaceutiques même et ce, à travers des centaines d’opérations d’intervention et dans le cadre des mandats de perquisitions ciblant des centaines de locaux commerciaux, ainsi que de nombreux dépôts clandestins où sont stockés et entassées de grandes quantités de marchandises destinées au marché de la spéculation.
C’est une véritable guerre contre la spéculation à laquelle les services de sécurité ont été contraints de mener au cours de ces trois dernières années, car l’objectif est capital, il s’agit de défendre l’économie nationale, de lutter contre une forme de fléau qui touche à la sécurité alimentaire du pays mais, aussi, d’éviter des pénuries de produits de base qui sont causées par les spéculateurs et qui peuvent engendrer d’éventuels dérapages. Conscient de la grande menace que représente cette forme criminelle de fléau économique, la spéculation, les hautes autorités du pays sont passé à la vitesse supérieure pour freiner l’hémorragie de la spéculation. Cela s’est traduit par une série d’arrestation d’individus impliqués dans la spéculation, entre autres des opérateurs économiques commerciaux.
En effet, les éléments du Groupement de la Gendarmerie nationale de Batna ont arrêté, avant-hier, trois opérateurs économiques, à l’issue d’enquêtes sur la pénurie et la spéculation illicite sur l’huile de table, selon un com‹muniqué rendu public hier par le parquet de la République du tribunal de Batna. La même source a ajouté que, les trois individus arrêtés sont poursuivis pour les chefs d’accusation «d’évasion fiscale, d’émission de fausses factures pour la spéculation illicite sur l’huile de table». Avançant des preuves sur des pratiques commerciales frauduleuses par l’émission de fausses factures de grandes quantités d’huile de table, le Procureur de la République du tribunal de Batna a assuré que «d’autres preuves d’émission de factures pour des commerçants fictifs sont entre les mains de la justice». A l’issue des enquêtes menées suite à une plainte déposée par le bureau de wilaya de la protection du consommateur sur la pénurie et la vente sous condition de l’huile de table, il s’avère que 23 accusés, en état de fuite, sont impliqués dans «la spéculation illicite, l’évasion fiscale et l’émission de fausses factures», précise-t-on de même source. D’autre part, le Procureur de la République près le tribunal de Sidi M’Hamed (Alger), section lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, a annoncé, avant-hier, la présentation devant la justice de 30 présumés spéculateurs à travers huit wilayas du pays. «Le nombre d’individus poursuivis dans des affaires liées à la spéculation illicite sur des produits alimentaires de large consommation, portées devant le parquet de Sidi M’hamed, section lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, provenant des wilayas de Boumerdès, Djelfa, El-Tarf, Tébessa, Ouargla, Tamanrasset, Sétif et Souk Ahras, a atteint 30 personnes, dont 25 placées en détention provisoire, quatre autres sous contrôle judiciaire, et une personne remise en liberté», lit-on dans le communiqué. Les spéculateurs sont poursuivis conformément aux dispositions de l’article 11 alinéa 3 du Code de procédure pénal, et conformément à la loi 15-21 du 28 décembre 2021 relative à la lutte contre la spéculation illicite prévoit l’application de peines sévères contre les personnes impliquées dans ces crimes, pouvant aller jusqu’à 30 ans de prison et la réclusion à perpétuité si le forfait est commis dans le cadre d’un groupe organisé, faut-il le rappeler.
Sofiane Abi