La vaccination anti HPV, une nécessité selon les spécialistes

Cancer du col de l’utérus

Fidèle à sa tradition, l’Institut Pasteur d’Algérie a récidivé cette année, avec la collaboration du laboratoire MSD, avec son programme «Les rencontres de la vaccination»avec pour thème cette fois-ci : «La vaccination anti HPV», moyen incontournable dans l’élimination du cancer du col de l’utérus.Unanimes étaient les spécialistes d’oncologie à revendiquer l’inscription de la vaccination anti Virus du Papillome Humain (HPV) du cancer du col de l’utérus dans les vaccins disponibles pour une protection efficace.
D’ailleurs, le Directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, Pr. Fawzi Derrar, qui a pris la parole en premier a déclaré que «plusieurs Etats ont inclus ce vaccin dont l’efficacité a été prouvée en matière de recul de la maladie et de guérison définitive», tout en rappelant «le facteur important du dépistage».
S’en est suivi une série de présentation des experts dont Pr. Doudja Hammouda de l’Institut national de santé publique, qui «a fait état de la situation épidémiologique du cancer du col de l’utérus dans le monde, en fonction des données de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Institut international de lutte contre le cancer», tout en précisant qu’il y a 19 millions nouveaux cas de cancer par an dans le monde avec cette statistique de taille, à savoir que le cancer du col de l’utérus est classé 6e après les cancers du sein, de la prostate, du poumon et du colon et du rectum. Elle a rappelé que ce cancer du col de l’utérus se développe après 15 ans chez ses porteuses, ce qui laisse le temps pour le dépistage et la prévention.
Ces deux points ont été relevés avec insistance par tous les spécialistes qui ont intervenu. Pour les cas enregistrés en Algérie Pr. Hammouda évoque un nombre d’environ 1.600 nouveaux cas, notamment chez les plus de 55 ans.
Il y a aussi lieu de noter cette réalité, celle de constater que «la plupart des analyses traitées par l’Institut Pasteur proviennent du secteur privé», selon le docteur Dhakya Mohammedi de l’Institut Pasteur d’Alger qui insiste sur la «nécessité de lancer un plan national de dépistage précoce en Algérie, en coordination avec l’Organisation mondiale de la santé et le Fonds des Nations unies pour la population».
Plus loin, le docteur Mohammedi «s’est félicitée de la disponibilité de techniques modernes ayant facilité le dépistage minutieux, en plus de la technique PCR qui a permis le dépistage d’autres virus à l’origine du cancer du col de l’utérus, préconisant la mise en place d’une stratégie globale de dépistage, de diagnostic précoce et de prévention basée sur deux facteurs essentiels, à savoir le vaccin et le traitement précoce».
Puis vient le tour du sympathique chef du service oncologie à l’Etablissement hospitalier public de Rouiba (Alger), le professeur Hassen Mahfouf. Prenant à cœur son travail, il s’est dit déçu et «triste d’accueillir chaque patiente qui pouvait éviter cette maladie grâce au dépistage précoce», lui qui affirme avoir suivi de 1.189 femmes atteintes de ce cancer.
La dernière spécialiste à prendre la parole est la directrice de l’Agence de médecine et prévention africaine, docteur Essoh Alima qui a mis en relief la compréhension et la sensibilisation sur le VPH, le rôle de la vaccination dans la prévention, l’impact des vaccins anti VPH sur la population et enfin les recommandations de l’OMS.
Il est utile de préciser que la vaccination anti HPV peut se faire dès l’âge de 15 ans avec un suivi pour une meilleure prévention.
Sofiane Gassouma