Le pétrole en perte de vitesse, à 91 dollars

L’Opep revoit à la baisse ses prévisions de demande de pétrole pour 2022

Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit des perspectives sombres pour l’économie mondiale qui se rapproche de plus en plus de la récession. Cette situation aura sûrement un impact sur les prévisions de demande de pétrole, mais aussi sur les prix si les pays producteurs ne réagissent pas à temps. C’est ce qu’ils viennent de faire avec l’approbation d’une coupe de deux millions de barils le jour dès le mois de novembre prochain, ce qui n’a pas plu à tous. Dans son dernier rapport mis en ligne, il y a quelques jours, l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) table sur un repli de la demande, estimant que «de plus, les risques géopolitiques demeurent, et l’évolution de la pandémie dans l’hémisphère nord pendant la saison hivernale reste à voir», mais pas que.
«La forte augmentation du nombre d’appareils de forage pétrolier et gazier aux États-Unis et l’activité de fracturation élevée soutiendront la production à l’avenir, mais des facteurs tels que les pressions inflationnistes, les problèmes de chaîne d’approvisionnement et les pénuries de matériel et de main-d’œuvre pourraient poser des problèmes dans les mois à venir», a précisé le même rapport. Ces facteurs impactent déjà les cours du Brent qui ont enregistré, hier, un repli de 3,29%, se stabilisant à 91,46 dollars.
C’est sur cette base que l’Opep a établi ses prévisions de la demande pour 2022 et 2023. Elle table sur «une baisse de 2,7% en 2022 de la demande mondiale ce qui représente un repli de 460.000 bpj par rapport à la prévision précédente».
Le cartel revoir à la baisse ses prévisions de demande de pétrole pour 2022 et 2023 à cause d’un éventuel ralentissement économique, estimant que «les conditions économiques mondiales pourraient s’améliorer si les tensions géopolitiques en Europe de l’Est s’apaisent», ce qui semble difficile actuellement en raison des tensions croissantes entre les deux parties. Un contexte qui exacerbe les tensions et pousse le monde économique dans la récession qui touchera tant les producteurs de matières premières que les consommateurs. Le déséquilibre entre l’offre et la demande risque de se creuser.
Dans son rapport, l’Opep prévoit une baisse de la demande de 360.000 barils par jour, avec un volume de production journalière de 2,34 millions de bpj.
Le groupe a, également, revu à la baisse les prévisions de croissance économique mondiale pour 2022 «à 2,7%, soit 0,4% de moins que son estimation précédente». Pour 2023, l’Opep prévoit une baisse à 2,5% de la croissance économique mondiale, «soit une baisse de 0,6% par rapport à une projection antérieure». Après la tempête pandémique, le monde fait face à de nouvelles menaces et changements qui ont bouleversé l’ordre préétabli par les pays développés et industrialisés. «L’économie mondiale est entrée dans une période d’incertitude accrue et de défis croissants, dans un contexte de niveaux d’inflation élevés, de resserrement monétaire par les principales banques centrales, de niveaux élevés de dette souveraine dans de nombreuses régions, ainsi que de problèmes d’approvisionnement permanents», a expliqué l’Opep dans son analyse.
Samira Tk