L’Adhan retentit dans le ciel de Cologne

Allemagne

Ancrée dans la vie quotidienne du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, au cœur de Cologne où, du haut de sa majestueuse cathédrale gothique, plusieurs siècles contemplent les croyants de toutes obédiences, la plus grande mosquée d’Europe se dresse fièrement dans le paysage. Cinq ans après son inauguration officielle, en présence de l’homme fort d’Ankara, Recep Tayyip Erdogan, le temps de la controverse passionnelle semble révolu. Mieux encore, depuis l’année dernière, une heure nouvelle a sonné, celle de faire retentir l’Adhan pour célébrer la diversité, depuis ses deux élégants minarets de 55 mètres qui pointent vers le ciel, surplombant l’emblématique pont métallique Hohenzollern. Pour le plus grand bonheur de Abdurrahman Atasoy, le secrétaire général de l’Union turco-islamique pour les affaires religieuses (DITIB), l’appel à la prière s’est élevé à nouveau dans le ciel de Cologne, le vendredi 14 octobre, entre 12h et 15h, à un niveau sonore acceptable et accepté par la municipalité, pendant cinq minutes vibrantes d’émotion. « Nous sommes nés, avons grandi à Cologne, et nous pratiquons notre religion ici, donc faire partie de cet endroit et pouvoir appeler la prière est un indicateur de cela et aussi un signe important pour nous », a-t-il déclaré, en renouvelant toute sa gratitude à celle dont il loue le volontarisme politique en la matière, la considérant comme « l’un des maillons essentiels de la chaîne de la tolérance et de l’acceptation mutuelles à l’échelle locale » : Henriette Reker, la première magistrate de la cité. Sensible aux requêtes émises par les principales ONG turques basées à Cologne, dont l’Union turco-islamique auprès de la Direction des Affaires religieuses (DITIB), Milli Gorus (IGMG) et l’Union islamique turco-européenne (ATİB), la maire Henriette Reker avait tranché en leur faveur en 2021, dans le cadre d’un projet pilote d’une durée de deux ans.n