Grégoire de Fournas, député RN, exclu temporairement de l’Assemblée nationale pour ses propos racistes

France

La sanction exemplaire vient de tomber. Alors que la houle d’indignation soulevée jeudi, dans l’hémicycle, par les propos racistes du député RN, Grégoire de Fournas, qui ne les regrette absolument pas, n’est toujours pas retombée, le bureau de l’Assemblée nationale lui a infligé la peine disciplinaire la plus lourde prévue par le règlement intérieur : la censure avec exclusion temporaire. Votée à l’unanimité, elle prévoit « la privation, pendant deux mois, de la moitié de l’indemnité parlementaire allouée au député », stipule le règlement de l’Assemblée. Par ailleurs, elle « entraîne l’interdiction de prendre part aux travaux de l’Assemblée et de reparaître dans le Palais de l’Assemblée jusqu’à l’expiration du quinzième jour de séance qui suit celui où la peine a été prononcée ». « Qu’il retourne en Afrique ! », a lancé Grégoire de Fournas de manière tonitruante sous la coupole du Palais Bourbon. On peut à présent lui retourner le compliment : que ce député indigne retourne donc, lui-même, dans son Médoc natal, sous l’opprobre général !« Qu’il retourne en Afrique », au pluriel ou au singulier ? Dans tous les cas, les propos tenus par Grégoire de Fournas, qui les assume, sont ignobles et éminemment racistes.
Cela ne saurait étonner compte tenu de l’appartenance politique de leur auteur et de ses prises de positions. Quoique pas étonnants, ils demeurent révoltants. Le Rassemblement national reste, en dépit des tentatives de normalisation de ce parti d’extrême droite, profondément raciste et xénophobe. Un pas avait été franchi dans la banalisation de la haine avec l’élection de 89 députés RN. Un autre vient de l’être, avec ces propos proférés en plein débats à l’Assemblée nationale, alors que le député Carlos Martens Bilongo avait la parole. Le MRAP témoigne de son entier et plein soutien. Cette saillie raciste ne peut évidemment rester impunie et doit conduire à une réflexion pour que des actions soient menées afin de freiner cette propagation haineuse au sein même de nos enceintes de débats démocratiques. Dans l’immédiat, le MRAP demande la levée de l’immunité parlementaire et la sanction immédiate de l’auteur de ces propos. Sa commission juridique dépose une plainte. Le MRAP réitère également la nécessaire application de la sanction d’inéligibilité des auteurs d’actes ou de propos racistes. C’est non seulement une nécessité mais une impérieuse urgence.n