Rezig appelle à accorder un intérêt «tout particulier» aux axes de l’action commune

Investissement et création d’emplois dans les pays de la rive Sud de la Méditerranée

«Le partenariat économique euro-méditerranéen sera prochainement plus attractif pour les investissements étrangers, de par la position géographique privilégiée de la région euro-méditerranéenne, au détriment de l’intégration économique avec des partenaires lointains, particulièrement en Asie ou en Amérique latine, et ce en accordant la priorité au voisinage méditerranéen dans ce domaine », a déclaré avant-hier, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig , lors de la 4e édition de la Plate-forme régionale de l’Union pour la Méditerranée (UPM), organisée à Istanbul, en Turquie.La conjoncture actuelle crée de nouvelles opportunités que les pays du bassin méditerranéen souhaitent saisir pour renforcer la coopération avec les 27 pays membres de l’Union européenne (UE), membre de l’UPM. Les inciter même à revoir les Accords d’associations signés avec la majeure partie des pays de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient dans les années 1990 et 2000.
La crise énergétique qui menace la stabilité économique et financière du bloc européen, les pays de l’Afrique du Nord, à l’instar de l’Algérie et de l’Egypte avec la Turquie pèsent de tout leur poids pour minimiser l’impact de cette guerre sur leur environnement, ce qui est très difficile. L’UPM n’a pas vraiment atteint son objectif depuis sa création en 2008 pour de multiples raisons, économique, politique, sociale… L’Europe en quête d’une alternative au gaz et pétrole russes s’oriente vers les pays producteurs d’hydrocarbures de l’Afrique du Nord, dont l’Algérie, qualifiée de fournisseur énergétique fiable par ses partenaires européens. Lors de sa visite en Algérie, il y a quelques mois, le Président du Conseil de l’UE, Charles Michel, a exprimé sa volonté de renforcer la coopération économiques dans divers domaines avec l’Algérie, soulignant même «la nécessité de réviser l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE) en identifiant les priorités conjointes, dans l’intérêt mutuel des deux parties».
L’Algérie a appelé à la révision «clause par clause» de cet accord pour corriger les déséquilibres constatés depuis son entrée en vigueur en 2005. La modernisation des accords d’association signés avec de nombreux pays devrait permettre de mettre à niveau les relations commerciales entre les parties signataires, mais surtout atteindre l’objectif initial fixé par l’UPM. Les 27 pays membres de l’UE ont toujours privilégié leur intérêt au détriment des autres pays membres, notamment, nord-africains, ce que ces pays et leurs partenaires du Moyen-Orient et de l’Europe du Sud-est, à l’instar de la Turquie n’acceptent plus.
Lors de la manifestation de vendredi, M. Rezig a insisté sur «l’intérêt tout particulier qu’il faut accorder aux axes de l’action commune concernant la promotion des investissements et la création de postes d’emplois dans les pays de la rive Sud de la Méditerranée, en tenant compte de leurs ressources naturelles et humaines considérables, qui requièrent le développement de programmes économiques, l’échange d’expertises, la formation, le transfert des technologies et le soutien à la recherche scientifique afin d’accompagner les politiques de la transition verte et de la transition numérique dans la région».
Il a appelé, à l’occasion, à intensifier «les contacts entre les deux rives dans le cadre de la coopération commerciale et de redoubler d’efforts et de proposer de nouvelles solutions innovantes pour l’action commune, en vue de créer une zone de commerce régionale caractérisé par l’intégration des marchés et la garantie des chaînes d’approvisionnement, afin d’être au diapason des tendances commerciales mondiales actuelles en faveur d’un commerce organisé dans le cadre de pôles commerciaux régionaux». L’Algérie privilégie les investissements comme facteurs de stabilité et de développement des populations (création d’emplois et de richesse). «La participation de l’Algérie à cette réunion méditerranéenne traduit son degré de conscience de l’importance de cet événement visant, d’abord, à développer les relations entre les pays de l’UPM et à renforcer l’économie et le commerce entre les pays membres», a indiqué le ministre.
Il a profité de sa présence en Turquie pour s’entretenir avec son homologue turc, Mehmet Mus avec lequel il a examiné les voies et moyens de développer les relations commerciales entre les deux pays, selon le communiqué du ministère. Ils ont examiné «les voies de développement des relations commerciales algéro-turques, dans le cadre des nouvelles lois en vigueur en Algérie «et discuté» des mécanismes de renforcement de la coopération commerciale bilatérale dans les domaines d’intérêt commun, selon la même source. Les pays membres de l’UPM pourraient profiter ensemble de la conjoncture actuelle pour bâtir un partenariat réel et solide.
Samira Takharboucht