« Il est temps de revoir le suivi des carrières et la formation de ce corps »

Départ des médecins algériens vers l’étranger

Le président du Syndicat national des professeurs et chercheurs universitaires, et directeur des activités médicales et paramédicales à l’hôpital Mustapha Pacha d’Alger, le Professeur Rachid Belhadj, a mis en avant, avant-hier jeudi, la nécessité d’une réelle prise en charge des préoccupations de la corporation. « Il est temps de revoir le suivi des carrières et la formation de ce corps », a-t-il indiqué, annonçant, à l’occasion, l’ouverture, lundi dernier, des négociations sur le statut des hospitalo-universitaires avec le ministère de la Santé, pour améliorer les rétributions et l’organisation du travail.
Intervenant sur les ondes de la radio Chaîne III, le Professeur Rachid Belhadj a évoqué le départ des médecins algériens vers l’étranger, relevant que chaque année l’Algérie enregistre des départs massifs de ses médecins vers l’étranger. « C’est une véritable saignée pour le système de santé et pour tout le pays. Rien que durant l’année 2022, nous avons recensé le départ de 80 hospitalo-universitaires entre radiologues, ophtalmologues, dermatologues, urologues et réanimateurs », a déploré le président du Syndicat national des professeurs et chercheurs universitaires, et directeur des activités médicales et paramédicales à l’hôpital Mustapha Pacha d’Alger.
« Environ 1.200 médecins algériens, de différentes spécialités, s’apprêtent à partir en France pour travailler dans ses hôpitaux après leurs réussite aux épreuves de vérification des connaissances (EVC) », a posté, début février dernier, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Docteur Lyes Merabet, sur son compte Facebook.
Moins de 24h après cette annonce, le ministre de la Santé, a réagi à cette information. Dans un entretien à la chaîne Ennahar TV, le ministre de la Santé a indiqué que ce phénomène ne concerne pas uniquement l’Algérie. Citant l’exemple de l’Egypte et de l’Inde qui voient leurs médecins et ingénieurs partir vers l’étranger.
Pour faire face aux départs massifs des médecins vers l’étranger, a-t-il dit, il faut une réforme du système de santé. Faisant remarquer que de nombreux médecins ont dépassé l’âge de la retraite et ils sont toujours en poste et ils ne permettent pas à la nouvelle génération de les remplacer. « C’est ce qui fait que nous n’avons pas de postes pour les jeunes médecins », a-t-il poursuivi, faisant savoir qu’il y a un dossier au niveau du Premier ministre pour appliquer la loi. « Celui qui arrive à la retraite, doit partir et si on a besoin d’eux, on leur fera appel », a-t-il poursuivi.
Pour le ministre de la Santé, «il n’y pas de concurrence dans les hôpitaux publics. Dans certaines spécialités, a-t-il observé, les médecins préfèrent le secteur privé. Précisant que dans certaines villes, il y a un seul gynécologue qui doit être de garde tous les jours, la radiologie, la réanimation, nous n’avons pas». R.M.