Vers une ouverture graduelle de l’économie nationale dès 2023 !

Prochaine étape, présentation et débat du PLF 2023 au Conseil de la Nation

Le texte du projet de loi de Finances (PLF) 2023, adopté par les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) mardi dernier, et débattu durant plusieurs jours, prévoit de nouvelles mesures pour renforcer l’inclusion financière, visant, particulièrement, à réduire le poids du marché informel dans l’économie nationale et encourager la production locale.

De nombreux articles ont fait l’objet de modification ou d’annulation, dont «l’article 62 exemptant des droits et taxes, les opérations d’importation des cartes bancaires intelligentes et de leurs composants». La Commission des finances et du budget a justifié l’abrogation de cet article par «l’encouragement de l’industrie nationale des produits technologiques destinés au secteur des banques».
Les ressources financières au titre du PLF 2023 pour soutenir l’investissement et l’économie nationale ne rivalisent toujours pas avec celles accordées des transferts sociaux, en hausse.
L’Etat a décidé de maintenir son système de subvention des produits de base de large consommation pour réduire l’impact de l’inflation sur les ménages, notamment, mal lotis. Pas de nouvelles impositions d’ailleurs en 2023. Une bonne nouvelle pour les entreprises nationales qui devraient, en contrepartie, améliorer leur rendement et augmenter le volume et la valeur de leurs investissements hors-hydrocarbures.
La production hors-hydrocarbures enregistrerait, selon le PLF 2023, une hausse de plus de 5% et devra renforcer la valeur des recettes de l’Etat dominée principalement, par les revenus pétroliers, également, en hausse, ce qui n’est pas le cas des recettes budgétaires estimées à 9.767 dinars, alors que les dépenses budgétaires dépassent les 13.000 dinars, soit un déficit budgétaire de plus de 4.000 dinars.
Ce déséquilibre persistant entre les dépenses et les recettes de l’Etat a été pointé, avant-hier, par le Fonds monétaire international (FMI) qui a appelé le pays à rationaliser davantage ses dépenses dès l’année prochaine. L’Algérie doit dans ce cas accélérer la mise en œuvre de son programme de réforme structurelle et financière et réinventer son modèle économique, productif et résilient. Il est aussi nécessaire de renforcer la stabilité sociale et financière du pays pour augmenter la valeur des investissements étrangers directs (IDE) dans le pays, diversifier les ressources financières et sa production en se focalisant sur le soutien des compétences nationales jeunes et du développement local structurant. Sur le plan financier, le Gouvernement prévoit d’ouvrir des banques algériennes à l’étrangers et à accélérer la réforme des règles de comptabilité publique en passant progressivement d’une comptabilité budgétaire à une comptabilité générale, plus transparente et efficiente.
Dans une déclaration accordée à la presse, en marge de l’adoption du PLF 2023, mardi, le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali a assuré que «la nouvelle loi de Finances 2023 venait renforcer les acquis sociaux à la faveur de ses dispositions visant à améliorer le pouvoir d’achat du citoyen, maintenir la subvention des produits de larges consommation et augmenter les salaires et concrétiser la politique de l’Etat soutenant l’investissement». Il a mis en évidence les facilitations fiscales et financières introduites dans ces textes de loi en faveur des entreprises et citoyens, réaffirmant que «le texte de loi ne prévoit aucunement de nouvelles taxes et les dispositions qu’il contient vont encourager l’investissement privé et favoriser le climat d’affaires». Pour le ministre, toutes les mesures et dispositions introduites dans le PLF 2023, mettent le pays sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs.
Les entreprises algériennes sont ainsi appelées à augmenter leur production et diversification pour réduire la facture des importations afin de maintenir une balance commerciale excédentaire et renforcer les réserves de changes qui devraient atteindre en 2023, 59,7 milliards de dollars, ainsi que le Fonds de régulation des recettes (FRR) estimé à 2.300 milliards de dinars l’année prochaine.
Le pays dispose des ressources nécessaires pour financer son déficit budgétaire. D’autre part, il encourage l’implication des autorités locales dans la facilitation des investissements afin aussi de réduire le déficit public. C’est ce qu’a souligné au média, le président de l’APN, Brahim Boughali, à l’issue de l’adoption du PLF 2023, incitant «les députés à s’acquitter de rôles supplémentaires dans la promotion du développement, en veillant essentiellement à convaincre les investisseurs, à mettre en avant les spécificités des régions et la possibilité de les exploiter ou en sollicitant la communauté nationale établie à l’étranger», précisant que «ces contributions exigent de jeter les ponts de dialogue et de communication, l’explication des lois, et la présentation de modèles en matière de travail et d’investissement».
Samira Takharboucht

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