Un demi-million de handicapés algériens aptes au travail

La Covid-19 a certifié l’importance du travail à distance

C‘est hier, le 3 décembre 2022, que plus d’un milliard de la population mondiale en situation de handicap, à l’instar des 1,2 million d’Algériens, ont célébré leur journée mondiale. Une journée internationale très symbolique célébrée dans un contexte mondial troublant, dominé par de multiples crises mondiales, sans précédent, notamment économiques, commerciales, sanitaires, sécuritaires et alimentaires, où l’apport des personnes aux besoins spéifiques est devenu très important.

En 2020, le monde du travail a été profondément frappé par la pandémie mondiale du Coronavirus, lorsque ce virus mortel a fait ses premières apparitions. Outre les enjeux planétaires de santé publique, les bouleversements économiques, politiques, alimentaires, sécuritaires et sociaux avaient menacé les moyens de subsistance et le bien-être à long terme de millions d’individus, notamment et surtout pour les personnes handicapées.
L’apparition de la pandémie du Coronavirus en novembre 2019 en Chine, avant la grande étendue vers l’ensemble de la planète, avait bouleversé le monde du travail jusqu’à même créer des crises financières, économiques et des faillites à des milliers de sociétés et d’entreprises. Une situation sanitaire alarmante qui avait provoqué des licenciements, en milliers, de travailleurs, et créer, également, le travail à distance.
Le retour du travail à domicile pour stopper la Covid-19, telle était la solution et l’objectif choisis par l’ensemble des pays, et c‘est par là que l’apport des personnes handicapées est devenue important et intéressant à la fois, voire l’un des remèdes les plus sûrs pour garder intact le bon déroulement de l’économie de chaque pays, tout en conservant le bon fonctionnement des sociétés et entreprises dans le monde.
Les personnes aux besoins spécifiques constituent une force majeur pour l’économie nationale de chaque pays, surtout lorsqu’il s’agit des périodes cruciales telle que celle survécue lors de la pandémie du Coronavirus.
Les contributions positives que les personnes handicapées peuvent apporter au monde du travail net en général et à l’économie nationale et à la société en particulier, sont de plus en plus reconnues et intégrées dans les priorités de développement.
En Algérie, l’Etat a compris que l’apport des personnes handicapées était important pour l’économie nationale, et la contribution des centaines de milliers de personnes aux besoins spécifiques était aussi intéressante. Autrement dit, promouvoir l’égalité de chances et de traitement pour les personnes handicapées sur le marché du travail est un droit défendu bec et ongles par l’Algérie.
Sous la houlette du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie a su comment faire réintégrer les personnes handicapées dans le monde du travail, allant jusqu’à même créer leurs propres entreprises, et augmenter l’aide financière attribuée à cette frange de société, passant de 4.000 à 13.000 DA, en attendant une autre augmentation prévue dès le mois prochain, en janvier 2023, au grand bonheur des 1,2 million de personnes en situation de handicap. Délivrance automatique de la Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) pour les jeunes de plus de 16 ans, garantir l’accès de tout agent de la Fonction publique d’Etat à un référent handicap dont la fonction est reconnue et professionnalisée, l’Etat a rendu leur dignité aux personnes handicapées après de longues années d’ignorance.

Une force majeure, un demi-million de handicapés aptes au travail
L’Algérie compte environ 1,2 million de personnes en situation de handicap, selon le Conseil de la Solidarité nationale, de la Famille et des conditions de la femme, qui fait relief au dernier décompte réalisé par l’Office National des Statistiques (ONS). Le Conseil de la Solidarité nationale a précisé également, que le handicap moteur est le plus important en Algérie avec 44% des personnes dans cette situation, suivi par le handicap lié à la compréhension et la communication qui représente un taux de 32% et enfin le handicap visuel 24%.
En outre, l’analyse des causes des handicaps en Algérie révèle que 28,5% des cas sont des atteintes congénitales ou héréditaires, 16,7% des séquelles des accidents ou de blessures, 14,2% des maladies infectieuses, 12,5% des effets de vieillesse, 7,9% des violences psychologiques ou physiques et 2% des traumatismes d’accouchement. Ces quelques chiffres illustrent parfaitement la proportion importante que représente cette frange au sein de la société et, ce faisant, la volonté, l’intérêt ainsi que l’importance et la diversité des actions que requiert leur prise en charge effective, conforme aux standards internationaux et aux engagements des pouvoirs.
La première remarque qu’il faut retenir suite aux statistiques sur la situation des personnes aux besoins spécifiques en Algérie, c‘est que près de la moitié des personnes ont un handicap moteur, ce qui facilite amplement l’accès à ces derniers au marché du travail, notamment celui à distance, voire à domicile. Si on fait un petit décompte, ce sont près de 500.000 personnes handicapées moteur qui peuvent accéder très facilement au marché du travail, ils représentent une force majeur pour la fortification de l’économie nationale et dans la contribution de l’émergence de l’Algérie. Une force de travailleurs à ne pas négliger.

L’arrivée de Tebboune et la nouvelle ère pour les handicapés
L’élection à la tête de l’Etat du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en décembre 2019, avait complètement changé la donne. Désormais, les personnes handicapées bénéficient davantage de droits, notamment le droit à une allocation-chômage beaucoup plus considérable et justiciable par rapport à l’ancienne aide, très contestée par les défavorisés.
La décision du Président Tebboune de faire augmenter l’aide de l’Etat pour les personnes handicapées, à travers le mécanisme de l’allocation chômage, a été grandement applaudie et salué par cette grande catégorie de la société civile.
Chaque citoyen ayant la carte de
handicapé et possédant un dossier incluant des informations personnelles, médicales et économiques, a vu l’attribution d’une allocation chômage estimée à 13.000 DA/mois, au lieu des 4.000 dinars d’allocation forfaitaire de solidarité versés chaque mois pour les personnes ayant un taux d’incapacité de 100% et d’environ 3.000 dinars par mois pour les personnes ayant un taux d’incapacité de 80%. L’augmentation de l’allocation financière aux personnes handicapées prise par le président de la République, a permis à cette frange de la société de retrouver sa dignité et de renouer avec l’espoir. De même que cette carte ouvre, également, l’accès à la gratuité ou à la réduction des tarifs de transport pour les personnes en situation de handicap.

La CNR, l’exemple parfait d’un bon traitement des handicapés
Depuis que l’Etat avait pris la décision de rendre la dignité aux personnes en situation de handicap, à travers de nouvelles dispositions et une prise en charge digne de ce nom, les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas depuis. Ainsi, la Caisse Nationale d’Assurances Sociales des Travailleurs Salariés, qui est un parfait exemple dans le bon traitement accordé aux personnes handicapées, avait adopté, dès l’année 2021, de nouvelles mesures dans le but d’améliorer les conditions des assurés sociaux de la catégorie des personnes à besoins spécifiques.
La mise en place des passages spéciaux pour les personnes handicapées, la mise à leurs dispositions des fauteuils roulants au niveau des entrées de toutes les structures relevant de la CNR, ce qui facilitera leur accès aux différents services, la CNR a brillé par sa politique accordée aux personnes handicapées. Des guichets spéciaux et des services de suivi médical au niveau des différentes structures de l’Office National des membres des handicapés prothétiques et de leurs annexes, ont été également mobilisés, ce qui permet une prise en charge immédiate en matière d’approvisionnement en appareils prothétiques. Des réunions périodiques sont aussi organisées avec des représentants d’associations de personnes handicapées au niveau des agences, afin de prendre connaissance des difficultés rencontrées par cette catégorie et mieux l’orienter tout en préservant le droit de chacun.
La CNR a aussi mis un Système informatique intégré pour la gestion des appareils prothétiques et de leurs accessoires (SIGAP), qui permet aux personnes handicapées de s’adresser aux organismes de l’Office national des prothèses et ses annexes répartis sur le territoire de la wilaya pour acquérir des appareils sans prendre la peine de se déplacer au centre d’affiliation.
De plus, une convention louable a été signée avec des associations actives au profit des enfants handicapés pour assurer leur accompagnement, moyennant une participation financière de 500 DA par jour et par enfant, enrichissement du manuel des prothèses en y intégrant de nouveaux dispositifs modernes développés dans le respect des normes internationales en vigueur.
Ce genre de mesures mises aux profits des personnes aux besoins spécifiques doivent se généraliser pour atteindre d’autres structures et lieux, qui, jusqu’à présent, ne sont pas dotés d’équipements spéciaux, et qui sont très fréquentés par nos concitoyens en situation de handicap.
Sofiane Abi