La diplomatie algérienne retrouve sa place

? Après avoir «touché le fond», la diplomatie algérienne a retrouvé sa place. La phrase est du Président Abdelmadjid Tebboune. C’était en septembre dernier dans son intervention au Palais des nations, lors de la rencontre Gouvernement-walis. Il avait donné les preuves de son affirmation: les déclarations du «Secrétaire général de l’ONU et de grands pays à l’instar des Etats-Unis, la Russie, la Chine ou encore l’Union européenne qui soulignent tous le rôle de l’Algérie dans l’instauration de la paix et de la stabilité en Afrique et dans son voisinage». Quelques semaines plus tard, le Sommet arabe, tenu à Alger les 1er et 2 novembre, confirmait cette appréciation.

Analystes politiques et des experts ont été nombreux à reconnaître la réussite du Sommet arabe qu’a abrité l’Algérie en matière de rassemblement des rangs arabes. Ils ont salué à ce propos le leadership avisé et la diplomatie sage de l’Algérie qui a permis de surmonter les divergences et parvenir à des consensus dont est issue la «Déclaration d’Alger» qui a réaffirmé la centralité de la question palestinienne. La coordination entre la diplomatie algérienne et la diplomatie syrienne a été remarquable, elle a permis d’enlever aux ennemis de la cause arabe, la possibilité de jouer la carte de la division et de la diversion. Les experts ont salué le rôle efficace de l’Algérie dans la promotion de l’action arabe commune, et la position ferme sur la cause palestinienne, ainsi que la position responsable envers la Syrie.

En fait, alliant discrétion et efficacité, la diplomatie algérienne a réussi le pari du rassemblement des rangs arabes et relevé le défi du large consensus sur des questions qui n’avaient pas été inscrites auparavant lors de précédents Sommets arabes. Unifier les rangs arabes, et plus particulièrement les rangs des Palestiniens avant la tenue du Sommet arabe, en rapprocher les vues qui étaient parfois aux antipodes les unes des autres, œuvrer à la réduction des conflits interarabes, sont autant de succès pour la diplomatie algérienne à l’occasion du Sommet arabe. Auparavant, la diplomatie algérienne, menée par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a consacré son retour sur le continent africain à bloquer l’initiative favorable à l’entité sioniste prise par le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki. L’action de l’Algérie, appuyée dans le continent par de nombreuses organisations, s’est traduite par le rejet du statut d’observateur dans l’UA octroyé à Israël en juillet 2021 par Moussa Faki. On sait que la diplomatie algérienne est présente et écoutée dans le traitement des situations de crise en Libye, au Mali et dans le Sahel.
L. A.