La stratégie de Tebboune : Des résultats économiques à la hauteur

Cap sur la diversification économique hors-hydrocarbures

Au total, le président de la République, Abdelamdjid Tebboune, a formulé 54 engagements réels à atteindre au cours de son mandat qui a commencé le 12 décembre 2019. Trois ans plus tard, le Chef de l’Etat a réussi à exécuter la majorité de ses objectifs économiques et ne compte pas s’arrêter là, il promet de continuer à mettre en place les réformes économiques et financières dont a besoin le pays englué depuis des années dans une crise financière sans précédent.

La pandémie n’a pas facilité la mise en œuvre de la nouvelle vision stratégique du Président qui a mis en cause les choix coupables des anciens dirigeants qui ont « détruit l’économie nationale ». Les résultats sont déjà visibles. Le Président Tebboune veut finaliser les conditions du développement économique et financier du pays à travers la poursuite des réformes, le renforcement du tissu des entreprises nationales (PME/PMI), la modernisation du système financier et la formation de la nouvelle génération sur les métiers de demain afin de construire des solutions adaptables au développement local/ national. La priorité donnée aux secteurs hors-
hydrocarbures.
En seulement trois ans, il a réussi à mettre en place un Plan de relance économique gigantesque qui constitue une réponse logique qui se frotte, toutefois, à une réalité très « difficile » des entreprises nationales, des administrations publiques et des banques et institutions financières. Les indicateurs macro-économiques étaient en chute et il a fallu prendre des décisions « audacieuses » pour redresser les finances du pays, tout en refusant tout recours au financement extérieur, optant pour des solutions « radicales », dont l’objectif est de reconstruire les secteurs économiques stratégiques sur de nouvelles bases solides. Mettre fin au laxisme économique et financier, à l’origine de l’effondrement des indicateurs économiques, des réserves de changes, de la monnaie nationale et des comptes de l’Etat.
La question était, surtout, comment remettre de l’ordre dans cette anarchie (mauvaise gouvernance, corruption et désintérêt) ? La réforme financière, réglementaire et institutionnelle est devenue cruciale pour offrir un environnement de travail et de coopération économique favorable, tant au niveau national qu’international. Donner aux réformes globales une dimension XXL pour attirer des investisseurs et pouvoir s’ouvrir, progressivement, vers l’extérieur. Il n’hésite, d’ailleurs, pas à rappeler l’évidence de la mise en œuvre du programme des réformes au Gouvernement.
En 2020, les résultats des réformes sont de bon augure pour l’Etat qui a réussi, en dépit d’un contexte économique international complexe (effet de la pandémie et de la guerre en Ukraine) à relancer son économie en adoptant une approche économique durable créatrice de richesses et d’emplois. Loin de l’équilibre financier souhaité, l’Etat a réussi, toutefois, à améliorer certains indicateurs économiques et à renflouer ses caisses grâce à la hausse des cours du pétrole, mais aussi au rythme accéléré des réformes qui ont permis la régénération des secteurs industriel, agricole, pharmaceutiques, pétro-gazier et de l’entrepreneuriat. Le maintien de cette dynamique garantit au pays un taux de croissance progressif sur le moyen et long terme. La croissance économique du pays serait de 4,1% en 2023, de 4,4% en 2024, et de 4,6 en 2025. Quant à l’inflation devenue depuis 2020, particulièrement, chronique devrait s’atteindre 5,1%. Ce sont les prévisions du Projet de loi de Finances 2023, adoptées récemment au Conseil de la nation.
L’Etat veut diversifier ses ressources financières, mais aussi sa production pour couvrir les besoins locaux, et surtout exporter son excédent de production. L’excédent commercial du pays devrait atteindre un nouveau record en 2023. Idem pour la balance de paiement aussi positive. Résultats : baisse des importations et renforcement des réserves de changes qui devraient atteindre plus de 59 milliards de dollars en 2023, actuellement, estimées à plus de 54 milliards USD d’ici la fin de 2022. Le pays compte aussi renforcer ses réserves de l’or, une valeur refuge sûre. L’appréciation de la monnaie nationale, le Dinar, depuis quelques mois devrait renforcer les caisses de l’Etat et aider à lutter contre l’inflation.

Des secteurs retrouvent leur vitesse
de croisière
Le Chef de l’Etat s’est attaqué aussi au marché informel de la devise qui cause depuis des décennies des pertes sèches à l’Etat. Des mesures financières et fiscales sont mises en œuvre pour encourager l’inclusion financière et capter l’argent de l’informel (90 milliards USD, ndlr). Les produits de la finance islamique sont l’une des solutions à ce phénomène. Le pays compte plus de 294 guichets de finances islamiques, de 21.766 comptes, d’une valeur de 49 milliards DA de dépôts, et 5 milliards DA de financements d’ici la fin 2022, ceci a contribué à l’amélioration de la liquidité bancaire en 2022. Un bon signe pour l’investissement national.
Un autre secteur qui connaît une grande transformation depuis l’arrivée du Président Tebboune : Dix entreprises publiques en difficultés ont repris leur activité et 19 autres devraient être lancées prochainement sur un total de 51 entreprises publiques à l’arrêt. Le Chef de l’Etat a préféré protéger l’entreprise nationale et soutenir le secteur privé et de l’entrepreneuriat que de recourir à la privatisation des groupes publics déficitaires.
En contrepartie, il a appelé au renforcement du partenariat public-privé et public-public ou public-étranger, sur la base du principe gagnant-gagnant. C’est aussi la condition principale introduite dans le Code de l’Investissement publié au mois d’août dernier qui a permis la relance des activités industrielles stratégiques.
Le secteur de l’automobile est en pleine mutation après la publication du nouveau Décret et cahiers de charge régissant cette activité, le 17 novembre. Le pays s’apprête à produire le premier véhicule de marque Fiat, localement et espère atteindre un réseau d’un million d’entreprises de sous-traitance. Même objectif fixé pour les porteurs de projets innovants qui bénéficient déjà d’importantes incitations financières et fiscales.
Le monde de l’auto-entrepreneuriat est régi, désormais, par une réglementation
inédite. Nous avons mis en évidence les résultats positifs accomplis par le Président Tebboune, en dehors du secteur des hydrocarbures qui demeure, l’artère centrale de l’économie nationale.
Cependant le Président voit plus loin. Il vise l’adhésion de l’Algérie au groupe des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Un projet à la hauteur de ses ambitions régionales : autoroute transsaharienne et le gazoduc Nigeria-Algérie.
Samira Takharboucht