La recrudescence du racisme

Attaque terroriste à Paris

Trois personnes ont été tuées et trois autres blessées ce vendredi à la suite d’une attaque à l’arme à feu dans le Centre culturel kurde dans le Xe arrondissement parisien. Parmi les blessés, un se trouve en urgence absolue. Le tireur présumé, M. William, a été interpellé selon une source policière.

La fusillade a eu lieu dans le Centre culturel kurde Ahmet-Kaya, au 16 de la rue d’Enghien. Il y a également eu des tirs dans un restaurant et chez un coiffeur, selon la maire du Xe, Alexandra Cordebard, présente sur les lieux.
Le tireur présumé était déjà connu des services judiciaires. Ce conducteur de train à la retraite de 69 ans et de nationalité française était récemment sorti de prison, a confirmé Laure Beccuau, la procureure de la République de Paris. Selon Le Parisien, il avait été libéré le 12 décembre. Il est soupçonné d’avoir attaqué un camp de migrants au sabre dans le quartier de Bercy, en décembre 2021. Mis en examen pour violences avec arme avec préméditation à caractère raciste ainsi que pour dégradations. Il avait ensuite été placé en détention provisoire. En 2017, l’homme, qui fréquentait un stand de tir, avait écopé de six mois de prison avec sursis pour détention prohibée d’armes.
Laure Beccuau a également évoqué une autre tentative d’homicide remontant à 2016, «des faits en Seine-Saint-Denis, où il serait passé récemment en jugement, aurait été condamné, mais à la suite de la condamnation un appel aurait été interjeté par le parquet». «Le mis en cause, qui a pu être interpellé, est blessé, notamment au visage», a précisé la procureure de la République de Paris. Si les motivations du tireur ne sont pour le moment pas connues, Gérald Darmanin a affirmé qu’il voulait «manifestement s’en prendre à des étrangers». «Les motifs racistes des faits vont évidemment faire partie des investigations qui viennent de débuter avec un très grand déploiement d’effectifs» des services d’enquête, a confirmé Laure Beccuau. Interrogé par l’AFP ce vendredi après-midi, le père du suspect considère son fils comme «taiseux» et «renfermé». «Il a dû manigancer son truc tout seul», affirme l’homme de 90 ans qui considère son fils comme «cinglé». «Il est fou», a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a écourté une visite dans le nord du pays pour se rendre sur les lieux du drame vendredi après-midi. «Toutes mes pensées vont aux proches des victimes», a notamment commenté le ministre de l’Intérieur. La Première ministre, Elisabeth Borne, a qualifié d’»acte odieux» la fusillade, en exprimant ses «pensées» et son «plein soutien aux victimes et à leurs proches». «Gratitude envers les policiers de la préfecture de police qui ont interpellé l’auteur présumé» et «aux pompiers de Paris engagés», a poursuivi la cheffe du gouvernement dans un message sur Twitter.

Macron : une attaque odieuse
Emmanuel Macron évoque une attaque «odieuse». «Les Kurdes de France ont été la cible d’une odieuse attaque au cœur de Paris», a réagi sur Twitter le président de la République. Emmanuel Macron a également adressé ses «pensées aux victimes, aux personnes qui luttent pour vivre, à leurs familles et proches.» A la demande du président de la République et du ministre de l’Intérieur, des représentants de la communauté kurde seront reçus par le préfet de police de Paris samedi 24 décembre à 10h, a fait savoir la Préfecture dans un communiqué.

Gérard Darmanin :
le tireur a voulu manifestement s’en prendre aux étrangers
Le tireur a voulu «manifestement s’en prendre à des étrangers», affirme Gérald Darmanin. Des policiers et des gendarmes vont être déployés pour «protéger particulièrement, avec des gardes statiques 24h/24, les lieux où se réunit la communauté kurde, mais aussi les emprises diplomatiques turques», pour éviter une éventuelle «réplique», a annoncé Gérald Darmanin, vendredi. Il a précisé que le tireur a «voulu manifestement s’en prendre à des étrangers», mais on ignore s’il visait «spécifiquement les Kurdes».