2022, année de performance pour la Sonatrach

Hausse des découvertes, du volume des investissements et des exportations pétrolières

Depuis le début de la guerre en Ukraine (le 24 février 2022), l’Algérie s’est concentrée sur les moyens de développement de ses relations et son importance géo-économique vis-à-vis des pays européens, gravement touchés par la crise énergétique. C’était l’opportunité recherchée par l’Algérie. De nouveaux accords de coopération dans le domaine de recherche, d’exploration et d’exploitation pétrolière ont été signés avec de grandes compagnies hydrocarbures européennes, chinoises et américaines. La société nationale des hydrocarbures, Sonatrach, a renoué avec les gains grâce à la hausse des exportations et des cours de pétrole sur le marché mondial, lui permettant de tabler sur un chiffre d’affaires annuel de plus de 50 milliards de dollars, et d’investir plus de 8 milliards de dollars sur un total de 40 milliards de dollars inscrit dans le cadre du plan d’investissement de la compagnie (2022-2026). L’année 2022 a été marquée par le retour de la Sonatrach sur le marché international et la hausse de son volume de production qui dépasse désormais un million de barils par jour.
L’amélioration des indicateurs financiers de la Sonatrach (performance, projets et rentabilité…) ont contribué à la hausse des réserves de changes estimée à la fin 2022 à plus de 60 milliards de dollars et l’augmentation des dépenses budgétaires (loi de finances 2023). L’Algérie veut tirer profit de la crise énergétique que traverse l’Europe à travers l’augmentation de sa production et de ses livraisons d’hydrocarbures vers les pays Européens qui cherchent de nouveaux fournisseurs, après l’embargo imposé sur le pétrole russe.
Le regard est tourné vers l’Algérie qui a proposé d’aider les pays européens pour surmonter cette crise énergétique, en insistant sur l’impératif d’accroître les investissements dans les énergies fossiles dans le pays, ce qui ne semble pas intéresser les Européens qui cherchent, uniquement, à dépasser l’hiver. Toutefois, la machine industrielle de ces pays est mise à rude épreuve et les prix de l’énergie et des produits énergétiques ne cessent de flamber, impactant la productivité et la pérennité des entreprises, déjà en détresse.
Pour maintenir son opérationnalité et garantir sa rentabilité retour sur l’investissement) sur le moyen et long terme, « la Sonatrach a adopté, lors de la tenue de son Assemblée générale ordinaire (AGO), la semaine dernière, son budget général pour l’année 2023, mettant l’accent sur « l’évolution des marchés de l’énergie ainsi que les défis de l’industrie pétrolière et de gaz au vu des variables géopolitiques et climatiques auxquels fait face le monde », selon le communiqué de l’entreprise. Elle a adopté, à l’occasion, « son plan de développement pour le moyen terme 2023-2027 relatif à la production, à l’investissement, au marketing, au financement de l’investissement et au recrutement ».
A rappeler que la compagnie publique des hydrocarbures a adopté en 2022, un Plan d’investissement de plus de 40 milliards de dollars entre la période 2022-2026. Elle a consacré 11 milliards de dollars au développement de l’industrie pétrochimique et du raffinage au titre de son plan quinquennal. L’Algérie, membre de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) et de l’Opep+ tente de défendre ses intérêts nationaux à travers le développement de son industrie pétrolière, une valeur sûre de sa croissance.
Les mouvements brusques qui ont secoué le marché pétrolier en 2022, pourraient se poursuivre en 2023, mais avec des effets inverses, soit une hausse spectaculaire des cours du pétrole, plombés depuis des mois par les craintes d’approvisionnement et la progression du Covid-19 en Chine. Les politiques monétaires strictes adoptées par les banques centrales ont aussi pesé sur les prix. La Sonatrach s’est donnée les moyens de ses ambitions pour atteindre ses objectifs en un temps record.

Un tour d’horizon sur les plus gros contrats signés en 2022 :
Le 19 juillet 2022, elle a signé un contrat de partage de production d’un montant de près de 4 milliards de dollars, portant sur le développement du périmètre contractuel de Berkine (Ouargla), avec l’américain, Occidental Petroleum, l’italien, Eni, et le français, Total Energies. En mai 2022, Le Groupe pétro-gazier national Sonatrach et le chinois « Sinopec Overseas Oil & Gas Limited » (SOOGL) ont procédé, samedi à Alger, à la signature d’un contrat de partage de production relatif au périmètre contractuel de Zarzaitine, situé dans le bassin d’Illizi (sud-est algérien). Cet investissement est estimé à 490 millions de dollars et devrait permettre la récupération de près de 95 millions de barils d’huile. Au mois de février 2022, la Sonatrach qui gère le contrat de recherche et d’exploitation d’hydrocarbures sur le périmètre d’El Assel en partenariat avec Gazprom EP International B.V œuvrent pour démarrer la production de gaz à El Assel en 2025
Concernant les découvertes annoncées par le groupe public, au mois de juillet écoulé, la première exploration, réalisée par Sonatrach sur fonds propres, concerne deux réservoirs dans le périmètre de recherche – In Amenas 2 – du Bassin d’Illizi en Algérie. La deuxième découverte a été effectuée par Sonatrach et son partenaire italien Eni dans la région nord du Bassin de Berkine, mettant en évidence une découverte de pétrole brut. La plus importante découverte a été réalisée au niveau du périmètre de Touggourt, avec un gisement estimé à hauteur d’un milliard de barils. La société nationale des hydrocarbures a réalisé entre 2020 et 2022, pas moins de 35 nouvelles découvertes d’hydrocarbure, enregistrées, dont 34 découvertes en effort propre de la Sonatrach. Cœur battant de l’économie nationale, la compagnie compte intensifier ses investissements dans le domaine pétro-gazier, l’industrie pétrochimique et de l’énergie verte.
Samira Takharboucht