Avec 12,2 milliards de barils, la fin du pétrole est encore loin !

L’Algérie détient la sixième place mondiale de réserves de pétrole prouvées

L’Algérie est le troisième plus grands pays africains après la Libye et la Nigeria, à détenir les plus importantes réserves de pétrole prouvé de l’Algérie au monde, selon les données recueillies par le site « Insider Monkey », auprès de l’Agence internationale de l’énergie et l’Agence américaine d’information sur l’énergie. Les réserves de pétrole prouvées de l’Algérie s’élèvent à 12,2 milliards de barils, devançant sur le podium des 20 pays qui ont les plus grandes réserves de pétrole prouvées au monde, l’Equateur, le royaume de Norvège, l’Angola et l’Azerbaïdjan. La production du pétrole du pays a aussi augmenté pour atteindre son niveau d’avant 2020 et a renoué grâce à la hausse des cours du pétrole et des exportations avec les profits. Le chiffre d’affaires des exportations de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, devrait dépasser à la fin 2022, les 50 milliards de dollars, alors que sa production pétrolière est estimée en novembre dans le cadre des quotas fixé par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à 1,02 million de barils par jours.
Après avoir baissé sous la barre de 1 million de barils par jour, en 2020 et 2021, la production algérienne de pétrole a dépassé un million de barils/jour en 2022.
Jusqu’à fin mai de l’année écoulée, la production primaire d’hydrocarbures du pays a atteint «les 79,2 millions de tonnes équivalents pétrole (TEP), affichant une hausse de 2% par rapport aux réalisations à fin mai 2021». Les recettes des hydrocarbures de l’Algérie ont dépassé durant les cinq premiers mois de l’année 2022, les 21,5 milliards de dollars pour clôturer l’année à plus de 50 milliards de dollars, selon les prévisions de la Sonatrach. Un plus haut pour le pays depuis plusieurs années en raison de l’effondrement des prix du pétrole sur le marché mondial et la double crise financière et sanitaire qui ont aussi touché le pays.
La hausse des exportations et des revenus de la compagnie durant 2022 s’expliquent par la flambée des cours de l’or noir après la guerre en Ukraine, et la politique de production adoptées depuis juillet 2021, par l’Opep. Cette dernière a décidé en octobre 2022 de réduire sa production de deux millions de barils par jour pour soutenir les prix. L’Algérie a vu son volume de production reculer à 1,007 mbj, alors qu’il était fixé à 1,055 mbj pour le mois d’octobre. Cette baisse ne semble pas impacter les objectifs de la Sonatrach qui a annoncé, au cours de l’année écoulée, d’importantes découvertes pétrolières et la signature de gros contrats de partage de production, dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Le contrat de partage de production, d’un montant de près de 4 milliards de dollars, portant sur le développement du périmètre contractuel de Berkine (Ouargla), co-signé avec l’américain «Occidental Petroleum», l’italien «Eni» et le français «Total Energies», figure parmi les plus gros contrats depuis ces deux dernières années.
L’Algérie place le développement du gaz et du renouvelable au cœur de sa stratégie énergétique, mais refuse de renoncer au développement du secteur des énergies fossiles, indispensables pour le fonctionnement des entreprises industrielles. Ces dernières ont besoin du pétrole pour maintenir leur productivité et même pour accélérer la transition énergétique. Les compagnies pétrolières qui ont réalisé, en 2022, des superprofits ne pourraient renoncer à l’investissement dans le secteur des hydrocarbures, très rapporteurs. La hausse des réserves de pétrole prouvées dans le monde encouragerait les géants pétroliers à investir dans le secteur pour soutenir la pérennité de leurs activités.
Quant au prix du pétrole en 2023, il devrait augmenter en parallèle, malgré un contexte incertain en raison de la progression de la pandémie en Chine et la récession qui menace l’économie mondiale.
L’Algérie, l’Arabie saoudite ou le Koweït, producteurs de pétrole et détenteurs d’importantes réserves prouvées du pétrole au monde, ne sont pas prêts à renoncer à la manne pétrolière qui les a aidés à surmonter la crise financière et à doper leurs revenus en une année. Pourtant ces pays se sont engagés ces dernières années à diversifier leur économie et ressources financières pour ne pas retomber dans les erreurs du passé. Les pays membres de l’Opep et Opep+ optent depuis 2016 pour la prudence, ce qui suscitent souvent la méfiance des autres pays producteurs de pétrole hors-Opep et chez les consommateurs.
Le cartel détient les plus importantes réserves de pétrole prouvées au monde. A rappeler que «le total des réserves mondiales de pétrole est évalué à 1.757 milliards de barils». Les réserves de pétrole actuelles devraient durer encore cinquante ans, selon Insider Monkey. Samira Takharboucht