Fada Abdi calligraphie le Coran en écriture coufique

La résistance par la plume à Gaza

Dans l’enclave martyre de Gaza, où rares sont les Palestiniens qui courbent l’échine sous le joug de l’oppression, une jeune femme défie de sa plus belle plume, légère et affûtée, la cruauté du blocus illégal infligé depuis quinze ans par Israël. Trempée dans l’encre noire de sa Résistance à la déshumanisation de son peuple, sa plume va et vient sur de larges pages blanches, lentement mais sûrement, en s’appliquant à sublimer l’une des plus anciennes formes de calligraphie arabe : l’écriture coufique.Fascinée depuis toujours par l’art millénaire de la belle écriture coranique, et l’expression visuelle de la foi née de son graphisme unique, Fada Abdi, 28 ans, s’attelle avec une ferveur particulière, emplie de piété, à un ouvrage de grande envergure : calligraphier pour la première fois, en Palestine occupée, à partir d’une copie électronique, le Saint-Coran en écriture coufique. Selon le quotidien Al-Quds al-Arabi, d’où sont extraites les photos ci-dessus et dessous, son travail d’orfèvre, qui fera assurément date, s’achèvera vers la fin 2023. Trempée dans l’encre noire de sa résilience face à l’Etat d’apartheid, la plume alerte de Fada Abdi court, chaque jour que Dieu fait, sur de grandes feuilles de papier blanc, pleinement imprégnée des versets riches de sens qui font de l’acquisition du savoir une obligation pour chaque musulman : « Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume [le calame], a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas.» (Coran 96 : 4). Des versets à la forte résonance qui, depuis plus de 14 siècles, sonnent comme une ode vibrante à la calligraphie arabe.