Ce qu’attendent les professionnels

Loi sur l’information

Professionnels des médias, directeurs de sites Internet et de journaux, ont été invités à donner leur éclairage et exposer leurs attentes concernant le projet de loi organique sur l’information audiovisuelle, la presse électronique et la presse écrite, au cours de journées d’études organisées par les groupes parlementaires de partis politiques qui ont ainsi montré tout l’intérêt qu’ils accordent à ce texte législatif. Cette démarche correspond à l’orientation donnée en août 2021, déjà, par le Président Abdelmadjid Tebboune, lors d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres qu’il a présidée, visant l’implication des deux chambres du Parlement pour enrichir le débat autour de ce texte fondamental lié directement à un projet conciliant décision démocratique et préservation de la sécurité nationale du pays.

Les interventions des professionnels ont porté sur divers aspects liés au projet de loi, en particulier ceux touchant à la presse écrite, à la presse électronique, aux chaînes de télévision privées. Pour les professionnels, il est incontestable que la version digitale exerce une forte concurrence sur la version papier. Beaucoup de journaux s’appuient de plus en plus sur la version digitale. C’est une tendance à encourager dans le cadre de la transition numérique de la presse écrite. Le but est de renforcer le rôle des médias en Algérie, sachant que l’information est une arme de défense des intérêts des peuples et des nations, quand elle repose sur un véritable professionnalisme qui permet la promotion de la créativité et de la compétence et l’exploitation de techniques modernes. Les développements récents dans le monde ont confirmé cette fonction de l’information. Celà est valable pour l’Algérie. D’où la nécessité d’une bonne coordination entre la presse et les institutions et un bon accès à l’information.

La presse nationale doit être libérée des pressions multiples qui la distraient de son rôle dans la guerre médiatique menée contre l’Algérie. Elle ne doit pas subir l’impact du désordre du marché. C’est pourquoi, elle a besoin de l’aide publique de l’Etat. Or, force est d’admettre que cette aide n’est pas évidente. Pourtant, l’intrusion fracassante des fake news facilitée par la multitude d’intervenants sur les réseaux sociaux, dont la plupart ne sont tenus par aucune contrainte éthique ou déontologique, a confirmé le rôle irremplaçable des médias professionnels, notamment la presse sur support papier ou électronique, dans la diffusion d’une information de qualité. Enfin, les «bienfaits» de la presse ne se limitent pas à son rôle dans l’ancrage social de la démocratie, elle contribue également à la moralisation de la société en participant à la lutte contre la corruption et en offrant aux citoyens la possibilité d’exercer leur contrôle populaire sur les dépenses publiques et les services publics de base.
Lakhdar A.