Téhéran dénonce le soutien de la France à Israël pour l’arme nucléaire

Iran

Le ministère iranien des Affaires étrangères a ridiculisé les déclarations du Président français, Emmanuel Macron sur le dossier nucléaire en rappelant surtout le caractère pacifique des activités nucléaires de l’Iran, qui sont soumises à la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Cité par l’agence iranienne, le Président français avait dénoncé une ruée imprudente sur le programme nucléaire iranien après des entretiens avec le Premier ministre du gouvernement d’occupation, israélien Benjamin Netanyahu qui s’est rendu à Paris pour discuter d’un certain nombre de dossiers et de questions, dont le programme nucléaire iranien, souligne-t-on. Dans une déclaration publiée à l’issue de la rencontre entre Macron et Netanyahu à l’Elysée, Macron a déclaré que «la poursuite du projet nucléaire par Téhéran aura inévitablement des conséquences», selon ses termes. En guise de réponse, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani a répondu à ses propos ce mois de février 2023 déclarant dans un communiqué : «Les positions non constructives de certains responsables français méritent une ferme condamnation. Le Président français critique les activités nucléaires pacifiques de l’Iran, oubliant apparemment que l’entité sioniste possède des dizaines d’ogives nucléaires, qui ne sont soumises à aucun contrôle international, et sont considérées comme la source la plus importante de menace à la paix et à la sécurité régionale et internationale», dit-il. «La partie française devrait informer le monde de la manière dont l’État sioniste terroriste a obtenu des armes nucléaires, au lieu d’exprimer de manière superficielle ses inquiétudes concernant les activités nucléaires pacifiques de l’Iran, qui sont entièrement sous la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique», a indiqué Kanani.

La France a aidé Israël pour l’arme nucléaire
Sur la base de documents historiques, selon l’Iran , la France a été le premier pays à fournir à l’entité d’occupation israélienne des armes nucléaires, ainsi révélé en 2015 par l’ancien ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres qui a affirmé comment la France avait accepté en 1956 de fournir à Israël de l’uranium et de construire le réacteur Dimona. C’est grâce au soutien de la France qu’ Israël a pu construire la centrale nucléaire de Dimona dans le désert du Néguev, sachant que la BBC parle d’un accord secret entre la France et Israël en vertu duquel la centrale de Dimona a été construite à la fin des années cinquante du siècle dernier. Selon le site Web National Interest, «les Juifs américains et la France ont fabriqué les armes nucléaires d’Israël». Afin de concevoir et de construire le réacteur, Israël a demandé et reçu l’aide de la France. Le gouvernement israélien a caché l’objectif militaire du site pendant des années aux États-Unis, le qualifiant même d’usine textile. Compte tenu du secret entourant son programme nucléaire, on ne sait toujours pas combien Israël possède d’armes nucléaires, mais on estime qu’il en possède au moins 80 bombes. L’Associated Press a fait état, il y a deux ans, d’une nouvelle construction de l’installation de recherche nucléaire de Dimona, qui survient à un moment où Israël critique constamment le programme nucléaire iranien où des observateurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique se rendent à Téhéran, alors que cela ne se produit pas en Israël. L’Iran a toujours affirmé le caractère pacifique de son programme nucléaire, soulignant que les rapports de l’Agence iranienne de l’énergie atomique sont la preuve qu’il n’y a pas d’arme nucléaire dans la stratégie de sécurité nationale de l’Iran. Le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, a assuré en février 2023 que son pays est désormais en mesure de produire facilement du combustible nucléaire dans plusieurs proportions, faisant état de l’existence de 12 régions ayant été identifiées comme pôles industriels d’irradiation en Iran. Lors d’une conférence de presse le mercredi 9 février, le ministre iranien a entamé son intervention en parlant des réalisations dans le domaine de l’énergie nucléaire dans son pays. «La première mesure qui a été prise a été de réaliser des études et de planifier pour faire progresser l’impact de cette technologie grâce à l’irradiation dans tous les domaines, en particulier l’agriculture, l’alimentation et l’industrie», a-t-il déclaré. Et de poursuivre : «Nous avons pu identifier 12 zones dans le pays pour l’irradiation en réalisant des études au ministère du Jihad agricole (de l’Agriculture) et au ministère des Routes et de la Reconstruction urbaine, et nous avons maintenant mis en place 12 pôles industriels pour l’irradiation avec la participation d’entreprises compétentes désireuses d’investir dans ce domaine». L’intervenant a précisé qu’il existe actuellement environ 200 centres de médecine nucléaire dans le pays qui bénéficient de médicaments radioactifs ayant été produits par l’OIEA, et environ 1 million de patients reçoivent des services de cette manière chaque année via les centres de traitement. Le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique a souligné que le réacteur de Téhéran est un réacteur de recherche et n’est utilisé que pour un usage humanitaire. Le combustible nucléaire utilisé dans le réacteur de Téhéran est de 20%. Concernant les programmes de l’Organisation de l’énergie atomique pour achever les phases 2 et 3 de la centrale nucléaire de Bouchehr, il a déclaré : «La première centrale de Bouchehr est maintenant en service. Notre espoir est de pouvoir être en mesure d’activer toutes les mines contenant des matières radioactives, et de produire du yellow cake jusqu’aux 10 000 tonnes dont nous avons besoin d’ici 2041», la centrale nucléaire de Bouchehr a produit, au cours des sept années de son activité, environ 50 milliards de kilowattheures d’électricité, ce qui équivaut à économiser environ 80 millions de barils de pétrole». En ce qui concerne le réacteur d’Arak, il sera achevé d’ici la fin de l’année prochaine. Il a poursuivi : «Nos collègues cherchent à fabriquer ses pièces et le réacteur avance vers ses étapes d’achèvement», a-t-il cité dans la presse iranienne
Oki Faouzi