Une alliance contre l’Algérie

Le Makhzen et le Mossad

Deux ans depuis l’annonce de la signature d’un accord de normalisation des relations entre le régime colonisateur marocain d’El Makhzen et l’entité sioniste colonisatrice, les deux sectes n’arrivent toujours pas à faire tomber l’Algérie, malgré de nombreuses tentatives de déstabilisation ciblant les intérêts algériens. L’Algérie qui est au premier plan des deux colonisateurs, a une peau dure, voire une carapace solide, infranchissable et indestructible, à force et à tord de chercher à provoquer l’Algérie, cela rend sa force encore plus puissante.

La normalisation de l’ensemble des relations entre Rabat et l’entité sioniste ne fut guère une surprise puisque ces deux parties ont, depuis longtemps et avant même d’annoncer officiellement la normalisation de leurs relations depuis deux ans, gardé des contacts au plus haut niveau et ont contribué, ensemble, à espionner les pays arabes surtout l’Algérie, classée premier pays ennemi des deux colonisateurs. Entre le Makhzen de Mohamed VI et les services de renseignements israéliens Mossad, les relations sont aussi vieilles que l’Etat hébreu.
En plus du grand projet satanique et cynique en marche entre Rabat et l’entité sioniste, la présence d’une forte communauté juive au Maroc y est pour beaucoup dans ce rapprochement dite stratégique pour les deux colonisateurs. Les deux sectes ont un immense projet de trafic international de cannabis via les avions civils et même militaires, puisque les deux colonisateurs ont ouvert une ligne aérienne desservant les deux parties. Le Maroc qui est sous l’emprise d’El Makhzen drainé par le Roi Mohamed VI, est le premier producteur et exportateur du cannabis dans le monde avec une production annuelle estimée à plus de 1.500 tonnes de hachich marocain pour un montant dépassant les 150 milliards de dollars, une somme d’argent infernale qui sera partagée par plusieurs parties au Maroc et à l’étranger. C‘est avec la culture de cannabis marocain que l’entité sioniste veut son exploitation à des fins géopolitiques et géostratégiques.
Officiellement Israël parle d’une exploitation de cannabis marocain dans la recherche scientifique et dans la fabrication pharmaceutique et dans la médecine, mais derrière cette vitrine se cache un grand trafic bien structuré de cannabis dans le monde. L’entité sioniste veut s’enrichir à partir de la drogue marocaine, qui parvient en tonnes et par des vols aériens entre le Maroc et Israel. C’est une réalité. Il faut remonter dans le temps pour mieux comprendre ette union diabolique entre El Makhzen et l’entité sioniste et leurs rêves de faire tomber l’Algérie, ce pays considéré comme premier ennemi le plus redoutable et bête noire indomptable.

1948, début de l’histoire
maroco-israélienne
En 1948, année de la naissance du colonisateur Israël après son occupation des terres palestiniennes, cette communauté comptait déjà 270.000 Juifs marocains à cette époque. Créé en 1951, le Mossad s’est intéressé depuis au Royaume et les contacts n’ont jamais cessé entre les officiels des deux pays, sous l’ère de plusieurs Rois marocains à l’instar des Mohamed V et Hassan II bien avant Mohamed VI. Durant le protectorat, l’émigration des Juifs marocains vers Israël était tout à fait légale. Les partants se voyaient même remettre des passeports français avant d’effectuer le grand voyage. Mais tout le monde n’avait pas le droit de partir et il y avait même une politique de quotas.
Au lendemain de l’indépendance du Maroc, en avril 1956, le roi Mohammed V ne voulait plus laisser partir les Juifs marocains. Il devenait difficile d’obtenir un passeport lorsqu’il s’agit d’un Juif, même si c’était pour se rendre ailleurs qu’en Israël. Mohamed V considérait que les Juifs étaient de très bons candidats pour assumer des postes de responsabilité au Maroc, et il craignait une sorte de fuite de cerveaux qui handicaperait un Maroc alors fraîchement indépendant. Le Mossad a alors réagi en montant l’opération dite encadrement, conjointement avec l’agence juive de l’immigration. Le but était de sortir des Juifs du Maroc, mais clandestinement. Des agents du Mossad ont d’abord fait le tour du royaume sous de fausses identités, rencontrant les Juifs désirant quitter le pays. Ils les enregistraient et les faisaient embarquer dans des navires de contrebandiers en direction de Sebta et de Gibraltar. D’autres migrants juifs prenaient plutôt l’avion, avec de faux papiers mis à leur disposition par les agents israéliens.

1961, l’arrivée au pouvoir de Hassan II
et l’ouverture d’une nouvelle ère avec Israël
Après la mort de Mohammed V en 1961 et l’arrivée de Hassan II au pouvoir, les choses vont totalement changer. Les Israéliens, peu satisfaits du faible nombre de Juifs qui arrivaient à quitter le Maroc dans ces conditions, voulaient plus. Ils entament des négociations avec les responsables marocains dans ce sens. Les rencontres entre Marocains et Israéliens ont eu lieu, d’abord à Casablanca, ensuite à Paris puis à Genève.
Elles se termineront par la conclusion d’un accord. C’est ainsi que 76.000 Juifs ont quitté le Maroc entre 1961 et 1964. Leurs passeports collectifs étaient signés par l’armée royale marocaine plus précisément par la main du général Oufkir, qui a chapeauté toute l’opération. Les migrants marocains transitaient par l’Espagne et la France, respectivement Gibraltar et Marseille. Les responsables marocains auraient perçu, à titre de compensation, quelque chose comme 250 dollars par tête (de migrant juif) des mains des Israéliens. Un journaliste israélien a dévoilé, dans un ouvrage, l’étroitesse des relations entre le Maroc et l’Etat hébreu et l’alliance entre les deux pays contre l’Algérie, notamment lors de «la guerre des sables» en 1963, à travers l’entraînement d’officiers marocains et un soutien multiforme apporté par Tel-Aviv.

Le livre de l’ancien chef du Mossad
et ses révélations sur les liens étroits
entre Israël et le Maroc
Sorti en 2008, «Le lien marocain» est le titre d’un livre préfacé par un ancien chef du Mossad, le service d’espionnage israélien, Ephraïm Halévy, et publié en hébreu par les éditions Matar, qui révèle les liens étroits entre Israël et le Maroc. Mais ce qui intéresse le plus les Algériens, c’est la partie dans laquelle il est fait état d’une alliance maroco-israélienne en 1963 après le déclenchement de la «guerre des sables» entre le Maroc et l’Algérie. L’auteur du livre rapporte que le chef du Mossad de l’époque, Meir Amit, doté d’un faux passeport, a rencontré à Marrakech le roi Hassan II pour lui déclarer : «Nous pouvons, et nous voulons vous aider», sans le moindre scrupule, le souverain alaouite a accepté l’offre israélienne. Lors du déclenchement de la Guerre des sables, en 1963, entre le Maroc et l’Algérie, le chef du Mossad, Meir Amit, doté d’un faux passeport, s’est rendu dans la région de Marrakech pour rencontrer le roi Hassan II. Il lui a assuré que le Mossad était prêt à lui apporter son aide et lui a fourni des informations déterminantes sur les unités égyptiennes (qui apportaient leur soutien à l’armée algérienne).
Meir Amit a également préparé pour Hassan II un compte rendu sur les activités de l’opposition marocaine en Egypte, que le Mossad suivait de très près. Pour l’anecdote, et toujours en 1963, le colonel marocain Dlimi s’était rendu pour la première fois en Israël avec un passeport israélien, qu’il avait récupéré auprès de l’ambassade d’Israël à Paris. Des instructeurs israéliens ont formé des officiers marocains de l’armée de terre, des pilotes de Mig-17 soviétiques et des membres des services de renseignement. Ils ont aussi conseillé l’armée marocaine lors de la construction du Mur de défense la protégeant des attaques du Front Polisario. Israël a également vendu des armes et de l’équipement militaire au Maroc (radars, chars…) mais, le plus drôle, c’est que le gouvernement marocain ne voulait pas traiter directement avec l’Etat hébreu.
On a donc fait appel au Shah d’Iran, qui a pris sur lui de tout acheter (auprès d’Israël) et de tout revendre (au Maroc)… Ainsi des instructeurs de l’armée israélienne ont ensuite entraîné des officiers marocains, formé des aviateurs au pilotage de Mig-17 soviétiques, organisé ses services secrets, surveillé la construction de la barrière entre le Maroc et l’Algérie, vendu des armes, y compris des chars AMX-13 français via Téhéran, et équipé des embarcations de pêche avec des radars pour les transformer en gardes-côtes. Voilà en gros ce qu’a fait Israël pour le Maroc pour lui permettre de prendre le meilleur sur l’Algérie, en vain. En effet, en dépit de tout ce soutien, la monarchie chérifienne n’a pas réussi à atteindre ses desseins. Il faut dire qu’à travers cette aide, Israël s’est bien implanté dans le royaume au point d’exploiter cette présence, par le moyen de l’espionnage, pour découvrir les faiblesses des armées arabes.
Selon le journaliste écrivain israélien, le Mossad a réussi à suivre le Sommet arabe de Casablanca en 1965 et a ainsi découvert l’impréparation des armées arabes bien avant la guerre de juin 1967, ce qui explique son écrasante victoire traduite par l’annexion de tous les territoires palestiniens ainsi que le Sinaï égyptien et le Golan syrien.
Une place importante est accordée dans cet ouvrage aux pourparlers du Mossad avec le roi Hassan II, qui ont préludé à la rencontre secrète au Maroc du ministre israélien des Affaires étrangères Moshé Dayan avec le vice-Premier ministre égyptien Hassan El-Touami, puis au voyage historique du Président égyptien Anouar Sadate à Jérusalem en 1977.
Sofiane Abi