« La décision ne doit pas être prise systématiquement »

Démolition de constructions illicites

Le Président Tebboune est revenu, dans la soirée d’avant-hier vendredi, sur la question de démolition des constructions ne disposant pas de permis de construire. « Il existe des moyens et des méthodes pour résoudre ce type de problèmes, au lieu de faire dans l’autoritarisme, qui est en porte-à-faux avec le programme du président de la République », a-t-il indiqué. Soulignant que la décision de démolition ne doit pas être prise systématiquement, il faudrait penser à toutes les solutions possibles avant de prendre cette décision. Dont, a-t-il dit, l’évaluation de la valeur du terrain sur lequel la construction a été bâtie pour proposer au propriétaire d’en payer le prix, comme ce fut le cas avec certaines usines.
Pour le chef de l’Etat, les constructions anarchiques s’inscrivent dans la colonne des questions qui attentent au prestige de l’Etat et devraient faire l’objet d’enquêtes. Soutenant que cette mission incomberait à la commission placée sous la tutelle des ministres de l’Habitat et de l’Intérieur, laquelle est chargée d’examiner les dossiers des constructions illicites, d’en désigner les responsables et de définir les conditions dans lesquelles elles ont été bâties.
Lors du dernier Conseil des ministres tenu lundi 20 février courant, le président de la République a ordonné de soumettre la démolition des constructions illicites habitées à un plan étudié minutieusement, préparé par les walis qui doivent le soumettre au ministre de l’Intérieur qui se prononcera de manière définitive après épuisement de toutes les voies de règlement administratif et réglementaire. « La démolition des constructions habitées ne doit pas intervenir en hiver », a fait savoir le chef de l’Etat.
Début décembre dernier, la page Facebook de la circonscription administrative de Dar El Beida (Alger) a rapporté que dans le cadre de la lutte contre les constructions anarchiques sans permis de construire par des promotions immobilières imaginaires, et en raison du non-respect des règles de l’urbanisme et de construction et afin de préserver la sécurité des éventuels acquéreurs, l’opération de démolition se poursuit dans la commune de Bordj El Kiffan pour le cinquième jour.
Evoquant la question d’accaparement des domaines de l’Etat, le président de la République a fait savoir qu’il a demandé au ministre de la Justice de présenter un projet de loi criminalisant l’accaparement des domaines de l’Etat. « Depuis l’indépendance, aucune construction anarchique n’a été bâtie sur un terrain privé », a-t-il indiqué, affirmant que l’Etat est en droit de défendre ses biens, au même titre que les droits du citoyen.
Lors de cette entrevue périodique avec des responsables de médias nationaux, Abdelmadjid Tebboune a également évoqué certaines pratiques qui compromettent, a-t-il dit, certains efforts. Relevant que cela était dû à l’ignorance des vrais problèmes soulevés par le citoyen. « Les solutions sont là, mais parfois les lenteurs et le manque de discernement donnent lieu à des solutions insuffisantes et peu convaincantes pour le citoyen », a-t-il regretté.
Rabah M.