La «Fiat made in Algeria» prépare sa sortie pour le 1er décembre 2023

L’usine sera réceptionnée au mois d’août prochain

Le 1er décembre 2023, c’est la date de sortie d’usine du premier véhicule de la marque italienne Fiat qui sera produit localement en partenariat avec le géant mondial de la construction automobile, Stellantis.

C’est la date du lancement officiel avancée par le Directeur des Industries sidérurgiques, mécaniques aéronautiques et navales au ministère de l’Industrie, Mohamed Djebili, hier, lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne III, lors duquel il a précisé que «l’usine FIAT d’Algérie sera réceptionnée définitivement d’ici le 31 août de l’année en cours et elle entamera les essais du mois de septembre à octobre pour entrer en production le 1er décembre 2023».
De quoi rassurer les Algériens qui se plaignent toujours du manque d’offre et de la hausse des prix des véhicules qui touchent particulièrement les véhicules d’occasion qui devraient connaître, également, une accalmie prochainement à la faveur des décisions prises par le Gouvernement qui autorisé à nouveau l’importation dès ce mois de mars des premiers véhicules d’occasion de moins de trois ans, en attendant l’entrée en production et la commercialisation des premiers véhicules fabriqués localement.
L’Etat espère, en effet, donner un nouvel élan à l’industrie automobile, après presque trois ans de blocage, de remise en question et de planification pour la relance et la reconquête de ce secteur. La construction automobile est l’une des «priorités urgentes», a déclaré, avant-hier, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, lors de la cérémonie de remise de trois agréments pour l’exercice de l’activité de concessionnaires automobiles de revente en l’état des véhicules neufs qui s’est déroulée, avant-hier, à Alger, lors de laquelle, il a affirmé que son département ministériel «s’emploie activement pour que les premiers agréments soient délivrés dans les prochaines semaines afin que les opérations de production démarrent». Il ne cache pas son ambition de conclure de nouveaux partenariats en vue d’étendre ses objectifs et de renforcer la production de véhicules en Algérie, sachant que l’Etat favorise la mise en circulation des véhicules hybrides et électriques et interdit l’importation et la production dès cette année de véhicules équipés de moteurs diesels. Toutes les conditions et modalités d’exercice de l’activité de concessionnaires de véhicules neufs et de la construction automobile sont fixées par les deux Décrets exécutifs, publié le 17 novembre 2022. De nombreux concessionnaires et de groupes de constructions automobiles étrangers ont déjà prouvé qu’ils sont prêts à investir dans le secteur en Algérie, selon les nouvelles règles de jeux fixées par le législateur algérien. Le ministère a réceptionné et étudié les dossiers des nouveaux candidats. «Le comité technique étudie les dossiers déposés, dont la plupart concernent des usines prêtes à démarrer la fabrication de véhicules, notamment de tracteurs, camions, bus, remorques, semi-remorques et motos», a indiqué le ministre à ce sujet. Les travaux de réalisation de l’usine Fiat dans la wilaya d’Oran ont «beaucoup avancé», a-t-il souligné, précisant que «l’usine devrait être livrée équipée d’ici fin août prochain». Ce qu’a confirmé, hier, M. Djebilli qui est revenu, dans le détail sur l’évolution de ce projet qui reflète la volonté de l’Etat de reconstruire l’industrie automobile et celui de la sous-traitance dans l’impasse depuis des années.
«Nous devons faire aboutir les projets de sous-traitance et l’alimentation des constructeurs automobiles en pièces et composants à travers les PME algériennes qui vont fortement contribuer à cette industrie», a souligné l’invité de la rédaction, estimant qu’«une trentaine de PME sont déjà en contact avec le constructeur FIAT». Il a profité de son passage sur les ondes de la Radio algérienne pour lancer un appel aux sous-traitants intéressés par la production des composants et des pièces détachées automobiles, les invitant à contacter les services du ministère. «Nous allons organiser une rencontre avec le constructeur FIAT, et éventuellement d’autres constructeurs, qui vont parler de leurs ambitions d’intégration au court, moyen et long termes». L’Algérie vise une production locale de véhicules solides et des pièces détachées pour faire baisser sa facture d’importation. L’Algérie devrait arrêter dès cette année l’achat du carburant à l’étranger et vise l’installation progressive de 1.000 bornes de recharge d’ici 2025.
Samira Takharboucht