Des hommes, du football et une longue histoire !

Evocation : Mohamed Amokrane Maouche 

Mohand Amokrane Maouche, un homme responsable dans toute sa grandeur qui est né le 11 août 1925 à Sidi-Aïch. Il nous a quitté le 2 janvier 1971 dans un crash d’avion à huit kilomètres de l’aéroport de Tripoli (Libye).

C’était un dirigeant des plus compétants au niveau de l’instance footballistique algérienne, un universitaire qui avait fait une formation de médecin avec des qualités requises pour la gestion du football algérien. C’était un personnage qui a commencé dès sa jeunesse à s’intéresser à la balle ronde du football. Il a également été le fondateur de la Fédération algérienne de football qu’il dirigea de main de maître de 1962 à 1969. Il fut également le premier président du Comité olympique algérien, responsabilité qu’il occupa de 1963 à 1965.
Maouche est aussi l’un des pionniers des institutions sportives algérienne et africaine. Il a été vice-président de la CAF à l’époque de Tessema qui le redoutait et respectait beaucoup.
Au COA, il était épaulé en tant que Secrétaire général par le président de la Fédération internationale de natation, en l’occurrence Mustapha Larfaoui.
Maouche est né dans la ville de Tassira, dans la wilaya de Béjaïa au sein d’une famille modeste et il fut de l’avis de tous ceux qui l’ont connu un brillant athlète et footballeur tout en suivant des études ponctuées par un doctorat en médecine.
Il fut également champion universitaire du 100 mètre à Constantine. Il part sur la capitale Alger et signe une licence au Reed Star d’Alger. Les massacres du 8 Mai 1945 poussèrent les joueurs algériens opérant dans des clubs de football français à rejoindre les clubs musulmans.
A cette époque deux grands footballeurs, et non des moindres qui ont porté le maillot de l’AS Saint Eugène pour l’un, et du Red Star pour l’autre, ont signé au Mouloudia club d’Alger. Il s’agit de Ibrir Abderrahmane et du Docteur Maouche.
Mohand Amokrane Maouche est élu président de la FAF le 21 octobre 1962, et sans attendre, il se met au travail et lance le premier championnat de football dans le pays. Il s’agissait encore d’un Championnat régional appelé «Critérium» avec soixante équipes réparties en cinq groupes de dix qui s’affrontent pour terminer premier champion de ces groupes puis les vainqueurs s’affrontent dans une seconde phase en «play-off» afin d’en désigner le premier champion d’Algérie.
Maouche savait que tout le système footballistique en Algérie devait être repensé. Cependant, on garde les principales Ligues de région et on les surnomme Région de l’ouest, région du centre et région de l’Est, c’est-à-dire Oran, Alger et Constantine.
Parallèlement au Championnat, Mohand Amokrane Maouche lance une autre compétition d’envergure nationale la Coupe d’Algérie. Il s’agissait de permettre à tous les clubs algériens affiliés de s’affronter dans une compétition de type Coupe à l’échelle nationale, et c’est en se basant sur ce qui se faisait déjà partout dans le monde que naquit la première Coupe d’Algérie.
Mohand Maouche est l’initiateur de la création du Comité olympique algérien le 18 octobre 1963 lors d’une réunion au crédit municipal d’Alger regroupant les dix-sept pionniers. Le Bureau est alors composé de douze membres dont sept représentants des Fédérations élus par leurs pairs et cinq membres désignés le 23 octobre 1963. Il est élu président du COA par les membres du bureau exécutif.
En janvier 1964, Maouche et Larfaoui présentent le dossier d’adhésion de l’Algérie au Comité international olympique qui reconnait le COA en date du 27 février 1964 à l’occasion de la soixante deuxième session tenue en marge des IXe Jeux olympiques d’hiver à Innsbruck (Autriche).
Mohand Amokrane exige notamment la révision des statuts de la CAF en décembre 1965 à Tunis, trop favorables à l’Egypte. Il s’attaque également aux privilèges du Secrétaire générale honoraire. Une fois élu au Comité exécutif en devançant le vice-président de la CAF, il entreprend de prendre le taureau par les cornes et d’adopter une véritable politique de développement.
Le 5 février, à l’occasion de l’Assemblée générale de la CAF à Khartoum, il est avec Mawade wade l’auteur d’une mention réclamant la création d’une Commission spéciale d’étude et de modification des statuts et règlements de la CAF. Le texte sera approuvé par vingt associations nationales sur les trente-quatre affiliées à l’époque. Membre de cette commission, il participe à ses travaux mais n’en verra jamais les commissions adoptées le 21 février 1972 à Yaoundé, ce fut un coup dur pour l’Algérie, elle venait de perdre une valeur sûre.
Kouider Djouab

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