Les réserves de changes s’élèvent à 66,14 milliards USD à fin mars

La Banque d’Algérie remonte le taux de réserves obligatoires à 3%

La Banque d’Algérie (BA) confirme l’amélioration des indicateurs macro-économiques du pays en 2022 et reste optimiste pour 2023, malgré l’inflation. Cette évolution significative marque un retour à la normale des taux de réserves obligatoires (réserves financières que les banques commerciales doivent déposer auprès de la BA) qui devrait passer de «1% à 3 % à compter du 15 avril 2023 et de renforcer, en parallèle, la reprise de liquidité bilatérale introduites au mois de septembre 2020 pour la porter à 600 milliards de dinars», a indiqué un communiqué de la BA. Cette décision prise par le Comité des Opérations de Politique Monétaire a décidé d’une augmentation du taux de réserve obligatoire de 1% pour le ramener à 3% à compter du 15 avril 2023 et de renforcer les reprises de liquidité bilatérales introduites au mois de septembre 2020 pour les porter à 600 milliards de dinars.
Cette décision a été prise, jeudi dernier, lors d’une réunion du Comité des Opérations de Politique Monétaire de la BA (COPM) présidée par le gouverneur de la BA, Salah Eddine Taleb, consacrée à l’évaluation de «la mise en œuvre de la normalisation progressive de la conduite de la politique monétaire post-Covid entamée dès mars 2022 par le retour à la normale en matière d’application par les banques et les établissements financiers des normes prudentielles en terme du seuil minimum du coefficient de liquidité et de l’obligation de constitution du coussin de sécurité», a indiqué la même source, rappelant l’importance des réserves obligatoires pour renforcer les besoins de liquidités des banques commerciales et de contribuer à stabiliser les taux d’intérêt monétaire sur le marché.
Pour soutenir l’économie nationale, lourdement touchée en 2020 par la crise sanitaire, la BA a dû libérer des liquidités à travers le Programme Spécial de Refinancement d’un montant de 2.100 milliards de dinars en juillet 2021 et qui a été clôturé en juin 2022.
Les banques commerciales ont remboursé «à ce jour un montant de 463,37 milliards de dinars, soit 22 % du programme», précise le communiqué, affirmant ainsi l’amélioration de la liquidité bancaire «en termes de liquidité bancaire, celle-ci ne cesse d’augmenter passant de 1.996,41 milliards de dinars à fin décembre 2022 à 2.475,817 milliards de dinars à fin mars 2023», souligne la même source.
«Cette liquidité contraste avec une croissance modérée des crédits à l’économie de 3,27% à fin décembre 2022 et de 0,64% à fin février 2024 », a-t-il ajouté, expliquant que «ceci est la résultante de l’augmentation des revenus des exportations».
La hausse des revenus du pays a contribué à renflouer les caisses de l’Etat. «Le solde global de la balance des paiements, à fin mars 2023, enregistre un excédent de 4,5 milliards de dollars et que les réserves officielles de change (y compris les DTS), exprimées en équivalent dollar américain, ont atteint 66,14 milliards de dollars à fin mars 2023 contre 60,99 milliards de dollars à fin décembre 2022», indique la BA dans son communiqué, notant, également, «une forte amélioration du compte courant du Trésor à la Banque d’Algérie qui enregistre à fin mars 2023 un solde positif de 1.788,31 milliards de dinars dont 833,73 milliards de dinars logés dans le Fonds de Régulation des Recettes».
Les indicateurs économiques de l’Algérie sont au vert. Cette évolution devrait se poursuivre, ce qui explique la décision du COPM de remonter les taux de réserves obligatoires et l’opération de reprise de liquidité.
«Ces mesures ciblent, dans un premier temps, les sources de l’excès de liquidité, potentiellement inflationnistes, tout en maintenant le système bancaire en situation permettant le financement de l’économie nationale sans effet d’éviction et sans coûts supplémentaires», explique la BA, assurant que «le Comité des Opérations de Politique Monétaire reste attentif à l’évolution conjoncturelle des indicateurs macroéconomiques et de leurs perspectives notamment celle de l’inflation et de l’inflation sous-jacente et réévaluera régulièrement l’utilisation et le calibrage des différents instruments de politique monétaire au regard de ces évolutions».
Samira Takharboucht