«La relance de l’économie nationale tributaire d’une réforme profonde touchant à tous les axes de la finance»

Boubekeur Sellami, président de l’Association des conseillers fiscaux algériens :

Le président de l’Association des conseillers fiscaux algériens, Boubekeur Sellami, a mis en avant, hier mardi à Alger, la nécessité d’engager une réforme, profonde, touchant tous les axes de la finance en Algérie. «On ne peut pas relancer l’économie nationale sans une réforme profonde touchant à tous les axes de la finance en Algérie «, a affirmé Boubekeur Sellami.S’exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l’invité de l’émission ‘’L’invité de la rédaction’’, le président de l’Association des conseillers fiscaux algériens a estimé que la lutte contre la fraude fiscale et le secteur informel qui gangrènent l’économie nationale nécessite des mesures radicales. Déplorant, au passage, l’ampleur prise par le secteur informel et le marché parallèle qui repousse, les investissements et occasionne des pertes fiscales estimées à quelque 2.600 milliards de DA.
L’Etat, a-t-il dit, a pris plusieurs mesures d’encouragement pour en finir avec l’argent qui circule dans le secteur informel, estimé à 90 milliards de dollars. Malheureusement, a noté l’invité de l’émission ‘’L’invité de la rédaction’’ de la Chaîne III de la Radio nationale, les résultats sont très faibles, puisque les acteurs refusent toujours d’aller vers les banques et la traçabilité.
Rappelant, à l’occasion, les déclarations du président de la République qui avait évoqué, à deux reprises, la possibilité d’adopter des mesures radicales, le président de l’Association des conseillers fiscaux algériens, a plaidé en faveur de mesures radicales pour le recouvrement des impôts impayés et du changement des billets de banques de façon à obliger les acteurs du secteur informel à passer par la banque pour régulariser leurs capitaux. Faisant savoir que l’argent de l’informel restera dans l’informel tant qu’on n’utilisera pas cette solution.
Interrogé sur l’institution d’une amnistie fiscale, pour les personnes morales et physiques exerçant des activités non-déclarées (informelles) et de se reconvertir dans le circuit formel, proposée dans l’Avant-projet de loi des Finances 2022 (APLFC), le président de l’Association des conseillers fiscaux algériens a estimé qu’une telle mesure serait une injustice envers ceux qui s’acquittent de leur impôt.
«Si une amnistie il y a, elle doit être au cas par cas, mais une amnistie générale est une injustice contraire au principe même de l’impôt», a-t-il fait remarquer. Les personnes physiques et morales non identifiées auprès des services fiscaux, exerçant des activités d‘achat revente, de production, de travaux ou de services, non déclarées, qui se présentent spontanément, au plus tard le 31 décembre 2022, pour s‘identifier, stipule l’article 114 de l’Aplfc 2022, ne sont pas passibles de sanctions fiscales, sous réserve que l‘accomplissement de la formalité d‘identification spontanée, intervienne avant l‘enclenchement d‘une opération de contrôle fiscal.
La présente mesure, lit-on dans le même article, a pour objectif de donner la possibilité aux contribuables exerçant des activités non déclarées à l‘administration fiscale, de s‘identifier spontanément auprès de celle-ci, au plus tard le 31.12.2022, sans être poursuivis pour le paiement des impositions se rapportant à leurs situation antérieures à la date de leur identification spontanée.
Rabah Mokhtari