Le nombre de stations de dessalement d’eau de mer sera porté à 19 d’ici 2024

Renforcement de la sécurité hydrique face au manque de pluviométrie

Le Gouvernement s’est engagé à relever le défi d’une gestion optimale de l’eau, à travers le dessalement d’eau de mer, considéré, désormais, comme une solution de premier plan pour lutter contre le stress hydrique croissant et la sécheresse et pour garantir l’accès à l’eau potable à toute la population.D’où l’urgence de la mise en œuvre d’une stratégie nationale de l’eau qui vise une augmentation progressive de la réalisation des usines de dessalement d’eau de mer afin de renforcer la sécurité hydrique du pays et accompagner le secteur de l’agriculture dans sa révolution.
Lors de son passage sur les ondes de la Radio algérienne, Chaîne I, hier, le directeur de développement et ingénierie chez Algerian Energy Company (AEC), filiale relevant de la société nationale des hydrocarbures (Sonatrach), Sofiane Zamiche, a fait savoir que «le nombre des usines de dessalement d’eau de mer sera porté à 19 stations d’ici 2024, permettant ainsi d’augmenter la capacité de production de l’eau potable», et d’augmenter le taux des eaux dessalées à «42% avec la mise en service de nouvelles stations de dessalement, en cours de réalisation», a-t-il affirmé.
«Sur le court terme, les autorités prévoient d’augmenter le quota de l’eau dessalée à 60 % du taux global d’alimentation en eau potable à l’horizon 2030», a indiqué l’intervenant, qualifiant le dessalement d’eau de mer de moyen efficace pour lutter contre la sécheresse et les changements climatiques qui affectent les régions littorales et arides.
«Au cours des prochaines années et jusqu’en 2050, la pluviométrie saisonnière en Algérie diminuerait de 20%», a-t-il argumenté, mettant en avant l’importance de la généralisation des stations de dessalement d’eau de mer au long de littoral algérien, conformément aux instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
L’invité de la Radio nationale a souligné les efforts continus de l’AEC dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de l’eau et du plan d’urgence, précisant, à ce sujet, que «11 stations de dessalement d’eau de mer ont été réalisées au long du littoral algérien avec une capacité de production de 2,11 millions de m3 par jour». Ces usines permettraient, selon lui, d’éviter les pénuries d’eau dans les régions peuplées du littoral. Dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’urgence visant à préserver la richesse hydrique souterraine, et d’augmenter la capacité de production de l’eau potable, M. Zamiche a indiqué que «trois usines de dessalement d’eau de mer, d’une capacité de production de 70.000 m3 par jour, ont été réalisées», précisant, que «deux stations sont déjà mises en services». Il s’agit des stations de «Bateau cassé», située dans la commune de Bordj El-Kiffan (Alger) et celle d’El Marsa, située dans la commune d’El Marsa (extrême-Ouest de Skikda).
«Cinq nouvelles stations sont en cours de réalisation dans les wilayas d’El Taref, de Béjaïa, d’Oran, de Boumerdès et de Tipasa et devraient produire jusqu’à 12, millions de m3 par jour d’ici 2024», a-t-il indiqué. Ces nouvelles réalisations s’inscrivent dans le cadre du programme complémentaire du plan d’urgence de dessalement d’eau de mer en cours d’exécution.
L’Algérie vise à travers le développement et la construction de nouvelles usines de dessalement d’eau de mer à «garantir la production d’eau et assurer son autonomie grâce aux eaux des barrages et souterraines». Ainsi faire face à la menace de la sécheresse et du changement climatique qui touche le pays ces dernières années. La sécurité hydrique et alimentaire est tributaire de la mise en œuvre de la stratégie nationale de l’eau par les autorités nationales qui donnent la priorité au dessalement d’eau de mer.
Pour rappel, au mois de mars écoulé, l’Algérie a lancé l’Agence indépendante de dessalement d’eau de mer visant «à mettre en œuvre la politique nationale dans le domaine du dessalement de l’eau dont le but est de renforcer les capacités nationales de production d’eau afin d’assurer la sécurité hydrique». Elle est chargée, également, de fournir, selon l’Agence presse service (APS) «des informations actualisées sur les volumes d’eau produite, veille au respect de sa qualité, ainsi que des règles et normes techniques pour la conception, la construction, la préparation et l’exploitation des installations de dessalement et des équipements associés». M. Zamiche a tenu à rassurer les consommateurs sur la qualité de l’eau dessalée, affirmant qu’il n’a aucun risque bactériologique et que l’eau dessalée est «de bonne qualité».
Le dessalement d’eau de mer exige des techniques et des méthodes très complexes, mais qui garantissent un résultat très satisfaisant, selon l’invité. Le Président Tebboune a insisté lors d’une réunion d’un Conseil des ministres sur l’impératif d’«utiliser les dernières technologies pour réguler la consommation d’eau en vue de préserver cette ressource vitale.»
Samira Takharboucht