Une presse forte et influente

Ce que veut le Président Tebboune

Le Président Abdelmadjid Tebboune veut une presse forte et influente. Il l’a dit lors de son entrevue périodique diffusée samedi soir sur les chaînes de télévision et stations de radio nationales. D’où, l’accent qu’il a mis sur la nécessité d’amorcer un nouveau décollage pour le secteur de l’Information. Dans ce sens, il a invité les journalistes à tenir des assises, à s’unir sous la bannière d’une organisation syndicale forte et à créer un organe supérieur de l’éthique professionnelle, ce qui leur permettra de soulever leurs préoccupations au Gouvernement et d’éviter toute éventuelle action judiciaire.
Pour le chef de l’Etat, l’institution médiatique est «un outil nécessaire pour tout édifice démocratique et nous avons l’espoir d’édifier une démocratie responsable. Sans une presse responsable et professionnelle nous n’irons pas très loin», a ajouté le Président Tebboune qui a rappelé que la Constitution de 2020 avait appuyé les droits de la presse et renforcé la liberté d’expression. Il estime que l’Algérie doit avoir de «grandes institutions médiatiques nationales capables de contrecarrer les ennemis de la patrie et de contrer les attaques extérieures contre le pays, car il s’agit d’une école qui forment des générations et contribue à éclairer l’opinion publique», regrettant la focalisation des médias algériens sur les évènements locaux et l’absence d’une presse spécialisée.
A cet égard, il a exhorté les médias nationaux, notamment publics, à se redéployer et à améliorer leurs performances, soulignant l’importance de la présence médiatique de l’Algérie en Afrique à travers l’ouverture de bureaux pour les médias publics. Le Président Tebboune a évoqué le dernier rapport de «Reporters sans frontières» (RSF).
«Dire que l’Algérie n’est pas un pays de libertés, qu’il s’agit de la presse ou d’autres domaines, n’est autre que des allégations», a-t-il dit, rappelant que RSF était une organisation non-gouvernementale (ONG) orientée au gré de ses dirigeants.
«Nous sommes au fait des coulisses de ce genre de classements», a-t-il fait remarquer. Pour l’Algérie, «le seul classement à prendre en compte est celui de l’ONU connue pour l’impartialité de ses institutions», a-t-il ajouté. Les propos de cette ONG, citant des journalistes algériens en prison pour leurs opinions, sont de «fausses informations», a affirmé le Président Tebboune.
Il a expliqué que «le journaliste actuellement en prison, a été condamné par la Justice pour avoir reçu des financements de parties étrangères, un acte qu’aucun pays n’acceptera». Après s’être recueilli à la mémoire des journalistes algériens, victimes du terrorisme barbare, le Président Tebboune a appelé les journalistes à «faire preuve d’un haut sens de patriotisme», affirmant que «l’Algérie est très grande… C’est à nous de devenir assez grands pour être à son niveau».
Il a fait observer que «la responsabilité ne se résume pas à un fauteuil ou un burnous rouge» ; «elle consiste à protéger son peuple et à ne pas tolérer les fautes des responsables ou les protéger. Quiconque commet une faute doit payer», a-t-il soutenu. Pour le président de la République, une «presse qui caresse dans le sens du poil ne sert pas l’intérêt national». Par ailleurs, le chef de l’Etat a donné des informations concernant la Cité médiatique : la pose de la première pierre interviendra le 5 juillet prochain, parallèlement à la célébration de l’anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale ; le projet comprend des sièges pour l’Etablissement public de télévision et la Radio nationale, une Maison de la presse et d’autres médias nationaux. Le Président Tebboune a souligné son souci de voir ce projet se réaliser «dans les plus brefs délais».
Lakhdar A.