Polémique autour d’une pratique séparant les hommes et les femmes

Transport en commun

Une nouvelle méthode mise en place par certaines entreprises de transport en commun a suscité une grande polémique des usagers dans plusieurs régions du pays. Les conducteurs-receveurs obligent non seulement les hommes et les femmes à se séparer à l’intérieur des autobus mais imposent aux dames à se mettre carrément à l’arrière des véhicules.
En effet, tout a commencé par des publications insérées sur les réseaux sociaux demandant aux entreprises de transport de séparer les hommes et les femmes dans les transports en commun. En Premier temps, certains responsables ont apporté des démentis à ces informations, indiquant que les photos en question sont des « Photoshop ». Certains parlent de photos prises au Pakistan et en Afghanistan et non pas en Algérie. Ce nouveau phénomène a été largement commenté par les internautes ou chacun s’est exprimé à sa façon sur ce sujet. Les informations et les images qui avaient fait polémique sur les réseaux au sujet de la séparation des femmes et des femmes dans le secteur du transport ont été confirmées par des couvertures médiatiques de certains médias lourds du secteur privés. Des enregistrements en images accompagnés des déclarations des chauffeurs et des convoyeurs des autobus montrent bel et bien que les hommes et les femmes ont été bel et bien séparés à l’intérieur des transports en commun. Sur l’une des vidéos concernant une entreprise de transport dans la wilaya de Jijel, nous pouvons voir et entendre un convoyeur de criant, je cite : « Les femmes en arrière, les femmes en arrière ». Selon plusieurs internautes, la séparation des femmes et des hommes dans les transports en commun a touché plusieurs autres régions du pays. A travers des pages des réseaux sociaux, certains internautes ont partagé les images et les vidéos appelant les entreprises de transport dans l’ensemble du pays à faire de même. Toujours et sur les mêmes images, des responsables de certaines entreprises de transport ont indiqué que l’idée de séparer les femmes et les hommes dans les autobus a selon eux trouvées un écho favorable au niveau des usagers des transports en commun. Depuis la diffusion de ces images, plusieurs citoyens ont pris attache avec la rédaction du journal pour dénoncer ces pratiques. « Ils veulent renvoyer la société au moyen âge pour ne pas dire à la préhistoire », ont-ils fait savoir. C’est le même cas pour de nombreuses femmes qui ont pris attache avec nous et qui n’ont pas également de tirer à boulets rouges sur les initiateurs cette idée. A ce sujet, une enseignante en retraite a tout d’abord dénoncé l’idée de faire la différence entre les hommes et les femmes dans les transports publics. « Nous sommes dans une république démocratique, les inégalités entre les hommes et les femmes ne devraient plus faire partie du vocabulaire du 21e siècles » a-t-elle déclaré. D’autres femmes n’ont pas apprécié qu’elles soient obligées à monter à l’arrière des autobus et parlent d’une nouvelle discrimination envers le sexe féminin. « Pourquoi doit-on monter à l’arrière, sommes-nous des sous citoyens ou nous allons payer notre ticket en demi-tarif ? ». Nous avons donné ici, les déclarations de Mme Dalila, une fonctionnaire de la wilaya. Cette dernière a indiqué qu’elle n’arrive pas à comprendre que dans la société Algérienne, la femme est toujours obligée à se mettre derrière le masculin. Cette dernière a ajouté : « Même en religion, ils nous obligent à se mettre au fond de la mosquée et derrière les hommes afin que notre prière soit acceptée par Allah. C’est vraiment du n’importe quoi ». Pour en savoir plus à ce sujet, nous avons jugés utile de prendre attache avec le directeur du transport de la wilaya de Jijel. « Je ne suis pas au courant de cette information, la direction du transport n’a pas donné de directives en ce sens », a-t-il déclaré. Des représentants de la société civile ont également dénoncé cette idée invitant les autorités à réagir. Contrairement aux partis politiques de la mouvance islamiste qui se réjouissent de la chose, plusieurs responsables démocrates et républicains ont rejeté cette pratique de séparer les hommes et les femmes et parlent d’initiative qui incite et encourage l’extrémisme. Ces derniers ont rappelé que l’extrémisme religieux est l’antichambre du terrorisme et que l’état ne doit pas rester les bras croisés
Moncef Redha