Trois suspects placés en détention provisoire et quatre autres placés sous contrôle judiciaire

Agression des éléments de la Protection civile à Khenchela

Le magistrat instructeur près le tribunal de Kaïs a placé en détention provisoire trois individus accusés d’avoir tabassé une équipe de la Protection civile alors qu’elle était en mission pour secourir un accident de la circulation. Quatre autres personnes qui auraient participé à cette agression ont été laissées libre et ont été placées sous contrôle judiciaire. Selon les premiers éléments de l’enquête, tout a commencé lorsqu’un véhicule de la Protection civile a tenté de se faire un passage sur la route presque bloquée par un cortège de mariage. A bord du véhicule se trouvait un blessé et quatre éléments de la Protection civile dont le chauffeur de l’ambulance. Selon des témoignages, la situation a dégénéré entre le chauffeur de la Protection civile qui voulait passer pour évacuer un blessé aux urgences et les conducteurs des premiers véhicules du cortège du mariage. Les conducteurs des premiers véhicules n’auraient pas apprécié la conduite ou le comportement du chauffeur de l’ambulance et auraient délibérément étroitement serré le véhicule de la Protection civile qui aurait été contraint de s’arrêter. Dans l’attente des résultats de l’enquête, le chauffeur et les trois éléments de la Protection civile auraient été tabassés par les individus qui étaient dans le cortège du mariage. Le véhicule de la Protection civile, une ambulance d’intervention aurait également été endommagés par les agresseurs, a-t-on appris. Le chauffeur de l’ambulance est le plus touché, un certificat médical d’arrêt de travail de seize (16) jours lui a été délivré par le médecin du secteur sanitaire de Khenchela. Interpellés par les forces de la Gendarmerie nationale, les sept mis en cause ont été présentés en comparution immédiate devant le parquet de Kaïs. Trois des suspects de cette agression ont été incarcérés à la maison d’arrêt. Les quatre autres ont bénéficié de la liberté provisoire mais placés sous contrôle judiciaire. Pour en savoir plus à ce sujet, nous avons tenté à maintes reprises de joindre le procureur de la république de Kaïs mais sans résultat. Le procureur général de la cour de Khenchela et son adjoint ont refusé de s’exprimer à ce sujet. Par ailleurs, les représentants de la société civile et les citoyens de la ville de Khenchela et de Kaïs ont condamné cette agression, la qualifiant de très grave. « Au nom de la société civile, nous exprimons notre solidarité entière avec les éléments de la Protection civile qui ont fait l’objet d’agression dans l’exercice de leurs fonctions », ont-ils déclaré. Ces derniers interpellent les autorités locales afin de mettre fin à l’anarchie du blocage des routes par les cortèges des mariages.
« L’Etat ne doit pas rester les bras croisés lorsque la voie publique est bloquée et lorsque les armes à feu sont utilisées dans les mariages », ont-ils ajoutés. Il y a quelques jours, une personne a été grièvement et mortellement atteinte lors de la célébration d’un mariage dans la wilaya de Tébessa. Cet état de fait n’est pas le premier du genre et ne sera pas certainement le dernier, si toutefois des mesures urgentes ne soient pas prises par les autorités compétentes, ont-ils conclus.
Moncef Redha