Réédition de Mein Kampf Faux combat politique, mais occasion de débat historique (II)

Projet à plusieurs reprises reporté en raison des controverses soulevées à propos de l’utilité pédagogique et politique de sa réédition, la maison d’édition Fayard s’est finalement résolue à publier Mein Kampf (« Mon Combat »), le livre programmatique et autobiographique d’Adolf Hitler.
Au demeurant, force est de constater que tous les pays belligérants étaient impérialistes, colonialistes (France et Angleterre) totalitaires (URSS), ségrégationnistes (États-Unis). Qui plus est, contrairement aux pays Alliés, l’Allemagne n’occupait aucun pays. N’opprimait aucun peuple.

Le peuple algérien subissait le nazisme tricolore depuis 1830
Par conséquent, il n’y avait à défendre aucun des deux camps en guerre. S’il fallait prendre position, comme le proclama Lénine lors de la Première Guerre mondiale, c’eût été d’appeler, comme dans le Projet de résolution de la gauche de Zimmerwald du 2 septembre 1915, à « transformer la guerre impérialiste entre les peuples en une guerre civile des classes opprimées contre leurs oppresseurs, en une guerre pour l’expropriation de la classe des capitalistes, pour la conquête du pouvoir politique par le prolétariat ».
D’aucuns rétorqueront qu’il fallait lutter contre le fascisme pour sauver la démocratie, « système politique plus humain » (on vient de démontrer l’inanité de cet argument : les fameux pays dits démocratiques, la France, l’Angleterre et les États-Unis, exploitaient, opprimaient, asservissaient des centaines de millions « d’indigènes », notamment la France avec son système colonial instauré en Algérie, avec son lot de massacres de masse, d’expropriation territoriale, de spoliation des richesses nationales, de ségrégation sociale et spatiale appliquée contre le peuple algérien réduit à vivre sous le code de l’indigénat. Le peuple algérien subissait le nazisme tricolore depuis 1830, tout comme les peuples de l’Inde et de l’Afrique sous domination britannique, des Afro-américains aux États-Unis).
Pour justifier et légitimer ses guerres, la classe dominante recourt constamment à tous les subterfuges. Comme il sied aux plumitifs de service, les intellectuels organiques contemporains lui emboîtent le pas pour cautionner cette boucherie par des arguties selon lesquelles la démocratie bourgeoise représenterait le modèle et l’idéal de gouvernance le plus « accompli », popularisé au sein d’un système capitaliste le plus performant, au-delà duquel aucun autre mode de production ni de gouvernance inédite ne pourrait triompher. Le capitalisme serait ainsi l’horizon indépassable de l’humanité parvenue enfin à la fin de son histoire. Et la démocratie de marché, le modèle de gouvernance le plus parfait.
À la vérité, la démocratie est la feuille de vigne derrière laquelle se dissimule la dictature du Capital. Dans l’histoire, Démocratie et Dictature, deux modes de régulation politique au sein du même mode production capitaliste, se succèdent alternativement, au sein du même État, au gré des conjonctures économiques et sociales, c’est-à-dire de l’exacerbation ou de l’assoupissement de la lutte des classes. D’aucuns diraient que l’Occident est fondé sur la liberté. Les travailleurs sont libres et indépendants. Depuis quand un salarié est-il indépendant de son employeur ? En vérité, dans le système capitaliste, tout salarié est asservi à son patron, autrement dit c’est un esclave rémunéré, et à ce titre ne dispose d’aucune liberté au cours de sa phase d’exploitation, c’est-à-dire son temps de travail aliéné. Il est corps et âme dévoué à son patron à qui il doit docilité, obéissance, soumission. Une fois franchi le portail de l’entreprise (camp de concentration professionnel, goulag salarial), tout salarié perd sa liberté (de pensée, de conception, d’élaboration, de programmation, de décision : facultés totalement monopolisées par Son patron). Il est dépossédé de soi. Il appartient corps et âme à son employeur qui lui impose le planning de production, lui dicte le rythme de travail, lui prescrit les tâches à exécuter, lui assigne les objectifs commerciaux, lui ordonne de fournir une rentabilité toujours performante. Heureux l’esclave d’antan qui ne s’enorgueillissait pas de sa condition sociale servile, conscient de son assujettissement forcé. Aujourd’hui, l’esclave-salarié est fier d’exhiber son contrat d’asservissement professionnel, sa fiche de paie d’aliéné heureux, fier de ses quatre semaines de vacances octroyées par son patron, par ailleurs employées à enrichir les capitalistes du secteur de loisirs par ses dépenses consuméristes
Certes, depuis 1945 les pays occidentaux vivent, pour la première fois de leur histoire jalonnée de perpétuelles guerres séculaires sanglantes, dans une « période de paix » (du moins jusqu’à février 2022, date du déclenchement de la guerre en Ukraine, prodrome de la Troisième Guerre mondiale). Mais à quel prix ? Au prix de l’exportation de Leurs Guerres dans les pays périphériques (au Moyen-Orient, en Afrique), au plus grand profit de l’industrie de l’armement occidental (mais aussi russe et chinois, ces deux pays féodaux devenus, par une transition violemment accélérée, capitalistes).
En effet, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il n’y a jamais eu autant de guerres aux quatre coins de la planète. Autant de massacres. De morts, majoritairement civils (c’est une caractéristique du capitalisme : les principales victimes des guerres sont toujours des civils – la preuve par Israël qui massacre la population civile palestinienne avec des moyens militaires hautement sophistiqués, notamment par le largage des bombes, le lancement des missiles). D’exodes. De génocides quotidiens provoqués par les malnutritions et les maladies. D’Holocaustes perpétrés à petit feu, autrement désignés sous l’euphémistique terme « famine ». Quelle est la différence entre les massacres massifs perpétrés par le nazisme et les famines occasionnées par le capitalisme mondialisé contemporain ? Aucune. S’il y a une différence, elle est de degré et non de nature. Dans le cas des famines contemporaines, le capitalisme massacre à petit feu, dans l’indifférence générale. Et non à l’échelle industrielle et massive comme l’exécuta le système hitlérien dans ses camps de concentration et de travail, et sur les fronts de guerre. Aux yeux du « monde libre » occidental, avec sa morale à géométrie variable, seule l’horreur nazie est apparemment condamnable. L’horreur démocratique capitaliste est humainement tolérable. Les massacres perpétrés au nom de la démocratie sont bénis, auréolés de vertus politiques et de caution morale (comme il le prouve actuellement avec son soutien indéfectible accordé à Israël dans sa guerre d’extermination du peuple palestinien, hier avec les guerres menées contre l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie, la Libye, etc., et, depuis le 24 février, avec le déclenchement de la guerre en Ukraine).
Quant à la question sur la responsabilité de l’opuscule Mein Kampf dans l’avènement de l’hitlérisme et le massacre des juifs, la réponse coule de source, mais pas de la source historique occidentale falsifiée. Tous les historiens sincères l’affirment : l’ouvrage Mein Kampf n’a nullement contribué à l’avènement de l’hitlérisme, ni ne renferme quelque passage annonçant la Solution Finale.
En vérité, la politique d’extermination fut dictée par les circonstances tragiques de la guerre totale, impulsée officieusement dans le feu de l’engrenage du conflit mondial pour régler le problème de l’immigration et des prisonniers généré à la suite de l’occupation des territoires par les troupes nazies.
Il est important de révéler que les juifs furent utilisés comme moyen de chantage et enjeu de marchandage auprès de l’Angleterre et des États-Unis afin d’obtenir des faveurs notamment matérielles et énergétiques. Mais en vain. Pour preuve, un exemple historique véridique qui démontre la complicité des Alliés dans le massacre des juifs : l’Angleterre déclina les propositions réitérées allemandes de libération de plusieurs milliers de juifs en échange de l’obtention de quelques camions. Ainsi, Hitler voulait libérer des milliers de prisonniers de confession juive mais l’Angleterre (tout comme les États-Unis informés) a refusé d’accueillir ces « étrangers juifs » pour les sauver de la mort. L’hypocrisie occidentale n’a pas de limites.
Loin de nous la pensée de minorer le rôle du nazisme dans l’extermination des juifs, à la vérité cette Solution Finale fut l’œuvre du capitalisme moderne hautement technologique et non le produit d’une folie humaine surgie dans la petite cervelle de Hitler.
A suivre
Khider Mesloub

 

 

 

 

 

 

 

 

Tous les pays belligérants, notamment les États-Unis, étaient informés de l’existence des camps d’extermination, mais ils n’entreprirent aucune action militaire pour arrêter les massacres. Ils laissèrent Hitler régler à sa manière génocidaire la question de l’immigration et des prisonniers, à savoir les surnuméraires générés par la guerre. Car les pays Alliés (Angleterre et États-Unis) ne voulaient absolument pas accueillir les réfugiés juifs sur leur territoire. C’est à l’aune de cette perspective qu’il faut expliquer leur soutien apporté au projet sioniste de création d’un foyer juif en Palestine au lendemain de la guerre : pour se débarrasser des juifs de leur pays.

L’humanité n’est pas comptable du génocide des juifs

En tout état de cause, l’humanité n’est pas comptable de ce génocide, à plus forte raison les populations du reste du monde situées hors des zones des conflits lors de la Seconde Guerre mondiale. Et si ces populations devaient compatir et verser des larmes pour les victimes de ce conflit impérialiste, elles le feraient pour les 60 millions de morts, victimes d’une guerre capitaliste totale génocidaire. Non pour une partie de ces morts, à savoir les 6 millions de citoyens européens de confession juive, désignés comme uniques victimes. L’humble Humanité pleure toutes les victimes de la Seconde Guerre mondiale, s’incline devant tous ces morts massacrés par la barbarie capitaliste, notamment les 27 millions de soviétiques.
C’est le système capitaliste comme un tout, incarné par tous les dirigeants à la tête de l’État de tous les pays belligérants, qui est responsable, et de la Seconde Guerre Mondiale et du massacre des citoyens européens de confession juive. L’humble Humanité opprimée a sa conscience tranquille. Ses mains sont maculées d’innocence. Pour la majorité de l’humanité, en particulier sa frange longtemps opprimée (les peuples du continent africain, du Moyen-Orient, du Maghreb) sa mémoire porte encore les stigmates de l’esclavage et du colonialisme infligés à ses aïeux par l’Occident civilisé et démocratique jusqu’à l’orée des années 1960, notamment pour l’Algérie meurtrie par 132 ans d’asservissement colonial opéré par la France démocratique, pays des droits de l’Homme (Blanc).
De fait, l’opuscule Mein Kampf n’est ni comptable de l’embrigadement idéologique des Allemands fourvoyés dans le nazisme, ni responsable du déclenchement de la guerre mondiale. L’adhésion massive des Allemands au nazisme tout comme le déclenchement de la guerre mondiale s’expliquent par des facteurs contextuels d’ordre économique et politique. Nullement par la publication et la diffusion de l’ouvrage Mein Kampf.
Une chose est sûre : ce n’est pas l’Esprit qui guide le monde. Ce n’est pas la conscience qui détermine l’être, mais c’est l’être social qui détermine la conscience. La diffusion du livre Mein Kampf ne fut nullement le vecteur du conditionnement idéologique de la population allemande dans l’entreprise hitlérienne. À cet égard, il est important de souligner qu’entre la date de sa première publication en 1925 et le jour de l’accession de Hitler au pouvoir, Mein Kampf fut vendu seulement à quelques milliers d’exemplaires, exclusivement parmi les partisans du national-socialisme.
Ce ne fut pas la littérature nazie et fasciste qui engendra le nazisme et le fascisme, mais le contraire. Autrement dit, ce sont les contextes historiques particuliers des deux pays concernés, l’Italie et l’Allemagne, qui engendrèrent le fascisme et le nazisme.
Preuve s’il en est, la littérature fasciste naît en France où elle était très prolifique depuis la fin du XIXème siècle (Édouard Drumont, Maurice Barrès, Charles Maurras, et d’autres auteurs moins célèbres avaient rédigé une abondante littérature raciste et antisémite, diffusée librement). Pareillement pour les partis d’extrême-droite, très florissants en France au cours de cette période (le Boulangisme, Action française, et autres organisations réactionnaires faisaient florès, avaient pignon sur rue). Or, le « vraie fascisme » ne bénéficia jamais d’une audience électorale favorable parmi la population française, ni, à plus forte raison, n’accéda au pouvoir en France, sinon à la faveur de l’occupation de la France par les troupes nazie en 1940, imposant un pouvoir vichyssois à leur solde. En revanche, on peut affirmer, sans contredit, que les mécanismes politiques et ressorts idéologiques et psychologiques du « nazisme » dominaient depuis plusieurs siècles la France au travers de son colonialisme génocidaire et de son esclavagisme ethnocidaire, son racisme institutionnel et son esprit de prédation et d’expropriation. La France comme l’Angleterre, sans oublier les États-Unis, trois pays colonialistes et esclavagistes, symbolisent le « nazisme ». Au vrai, le nazisme constitue la phase industrielle et technologique des politiques coloniales et esclavagistes occidentales. Le stade génocidaire du capitalisme européen. L’Allemagne ne fit qu’appliquer en accéléré le programme d’accumulation primitive du capitalisme européen fondé sur le pillage, l’esclavage, le colonialisme, le racisme, le massacre de masse des populations autochtones des pays (américains, africains, orientaux et asiatiques) conquis et occupés. Capitalisme, colonialisme, impérialisme et nazisme sont convergents, analogues, similaires, synonymes.
Autre preuve s’il en est, plus actuelle. Quand bien même l’opuscule Mein Kampf d’Hitler serait-il diffusé gratuitement dans le monde entier, il n’engendrerait jamais d’adeptes purs et durs du nazisme. Croire que Mein Kampf aurait la puissance de nazifier les éventuels lecteurs est une vue de l’esprit. C’est un livre susceptible d’intéresser et de convaincre uniquement les convertis.
Au contraire, Mein Kampf s’exposerait sinon à un rejet viscéral par l’ensemble de la population mondiale immunisée contre la peste fasciste, au mieux à l’indifférence générale.

Le fascisme comme l’hitlérisme sont le produit d’une époque spécifique
L’époque a changé. Le fascisme comme l’hitlérisme sont le produit d’une époque spécifique révolue, la singularité de pays (l’Italie et l’Allemagne) tardivement créés, déchirés par des contradictions internes criantes de révoltes politiques et sociales. En effet, leurs États respectifs embryonnaires étaient très vulnérables face aux classes en conflit. À cette époque ravagée par la Première guerre et la crise économique, trois classes s’affrontaient : l’ancienne classe seigneuriale, en voie de dissolution mais toujours déterminée à lutter pour sa survie et surtout pour freiner la consolidation de cette nouvelle société capitaliste en mutation, portée par la bourgeoisie moderne; la bourgeoisie naissante résolue à imposer et à consolider son pouvoir politique et son système économique arrimé désormais au capital international; enfin, la nouvelle classe ouvrière en gestation, résolue à unir ses forces pour se constituer en parti politique et en syndicat afin d’affronter la bourgeoisie. Parmi ces trois classes, à cette époque d’effervescence révolutionnaire, la plus menaçante, amplement illustrée lors des révolutions avortées, écrasées dans le sang entre 1917-1923, c’était la Classe Ouvrière. Qui plus est, le mouvement ouvrier allemand était le plus important à cette époque. En particulier, le mieux organisé, le plus avancé, le mieux éduqué. Le plus menaçant.
Aussi, pour parer au danger de la révolution prolétarienne, les réponses apportées par les bourgeoisies respectives des deux pays eurent-elles pour objectif d’affermir leurs États, de blinder leurs pouvoirs, militariser leurs économies, verrouiller la politique par l’instauration d’un État policier, d’écraser les partis ouvriers, d’éradiquer les syndicats, museler les médias, muscler le patronat, en résumé asservir dictatorialement leurs populations (n’assistons-nous pas actuellement, dans la majorité des pays, à la réitération du même plan de despotisme étatique et de la militarisation de la société, impulsé à la faveur de la pandémie stratégiquement instrumentalisée par le grand capital et de la crise économique ?).
De fait, en ce qui concerne l’Allemagne, pour dompter la menace de la classe ouvrière dans cette période d’agitations révolutionnaires inaugurées en Russie par la Révolution bolchevique et dans le reste de l’Europe, notamment en Italie et en Hongrie, la nécessité d’instaurer un État fort s’imposa à la bourgeoisie. D’autant plus que, après sa défaite et la signature de l’humiliant traité de Versailles, la bourgeoisie allemande se préparait déjà à reprendre sa revanche. Aussi s’imposa à la bourgeoisie la nécessité de créer les conditions historiques pour réaliser son projet par un réarmement aussi bien militaire qu’idéologique de l’Allemagne. C’est dans ce contexte de défaite militaire, d’effervescences révolutionnaires prolétariennes, d’exacerbation de l’esprit vindicatif répandue par les classes possédantes exsangues allemandes, de crise économique profonde, de paupérisation généralisée, de frayeurs éprouvées par les classes dominantes à la suite de la révolution spartakiste pourtant écrasée dans le sang, que la figure hideuse d’Hitler vérolée de haines émergea, au milieu d’autres figures nazifiées anonymes, pour s’imposer comme l’icône providentielle sur laquelle s’appuya le capital allemand aux fins de redessiner le tableau politique et la carte géographique de l’Allemagne.
Force est de constater qu’Hitler, peintre raté mais brillant orateur, parvint à se hisser sur le devant de la scène politique grâce au soutien du capital allemand, notamment par le financement de son parti et de ses milices créées pour mater les ouvriers et les communistes. Toute sa rhétorique fut axée sur la dénonciation du marxisme et accessoirement de la finance juive. Mais son ennemi principal fut toujours le communisme. Rien d’étonnant pour un représentant du capital en proie à cette époque à une grave crise économique et à des agitations sociales subversives et insurrectionnelles. Ainsi, l’hitlérisme fut un pur produit du capital allemand.
En outre, à cette époque, le principal ennemi fut le communisme, incarné par les Bolcheviks associés aux juifs, majoritaires au sein du Parti bolchevique, selon les nazis. De même pour le parti Spartacus, accusé d’être dirigé par des juifs, il fut tenu responsable de la défaite de la guerre 1914/1918, comme de l’insurrection révolutionnaire spartakiste. Dès lors le communisme, dans l’optique réductrice de la bourgeoisie réactionnaire allemande revancharde, devint synonyme de juifs. La principale préoccupation obsessionnelle fut donc de s’attaquer au communisme personnifié par le juif (le judéo-bolchévisme), de soumettre la classe ouvrière allemande pour la préparer à la guerre de revanche.
En effet, frustré par la défaite de sa guerre impérialiste 1914/1918, l’absence d’espace vital (à savoir l’absence de colonies pour disposer de matières premières gratuitement comme les autres puissances impérialistes anglaise et française, et d’un marché pour écouler ses produits), la fermeture des marchés extérieurs, le Capital allemand fourbissait ses armes pour régler militairement ces deux problèmes (de marchés et de territoires). À cet égard, il est important de souligner qu’à la veille du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Hitler avait proclamé : « l’Allemagne doit exporter ou périr ». Aussitôt, il lança ses troupes sur toute l’Europe dans une guerre de conquêtes, pour accaparer ses richesses, favoriser l’industrie allemande, conquérir des territoires indispensables à son « espace vital ».
Pour conclure, le plus cynique dans cette histoire de la Seconde Guerre mondiale, du moins en Europe comme dans le reste des pays « occidentaux », favorisée par une outrancière manipulation idéologique et falsification historique opérée par la propagande pédagogique et médiatique occidentaliste, c’est la perception de l’opinion publique de cette tragédie capitaliste (ou plutôt prolétarienne car c’est, encore une fois, le prolétariat qui fut sacrifié sur l’autel du capital). Pour exonérer la responsabilité du capitalisme dans cette guerre exterminatrice, la bourgeoisie occidentale se livre, depuis 1945, à une véritable falsification de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale. En effet, une proportion importante de la population réduit cette effroyable Deuxième Boucherie impérialiste à une simple guerre menée contre les juifs, à la Shoah, c’est-à-dire à la seule mort des 6 millions de juifs (qui, soit dit au passage, ont réellement été massacrés ; aussi il n’entre pas dans notre pensée de nier ce génocide mais de déplorer l’instrumentalisation de la Shoah à des fins politiques et sionistes). Dans la conception historique mystifiée de la majorité de la population occidentale, la Seconde Guerre mondiale demeure synonyme de la Shoah. De fait, est occulté totalement le massacre des 60 millions de morts majoritairement civils (prolétaires) sacrifiés au cours de cette guerre, et au-delà est dissimulée le caractère impérialiste de la Seconde Guerre mondiale. Il faut rappeler que l’URSS paya un lourd tribut avec ses 27 millions de morts, sans oublier les millions de victimes des autres pays, à savoir 27 millions de morts.
Alors, publier ou interdire Mein Kampf, c’est un faux débat, et certainement pas un digne combat pour le prolétariat et les peuples opprimés en voie de paupérisation, toujours dominés par un système capitaliste mondialisé en plein renazification, autrement dit militarisation de la société et préparation guerrière. Mais l’occasion d’impulser un débat politique sur un projet d’émancipation en rupture avec le capitalisme et le sionisme, idéologie raciste, vestige de l’époque coloniale occidentale.

Khider Mesloub