Les conclusions de «la Déclaration de Djeddah» viennent compléter la mise en œuvre de la feuille de route de «la Déclaration d’Alger»

Parlement arabe

Les conclusions de «la Déclaration de Djeddah» issues de la 32e session du Sommet arabe tenu, vendredi, au Royaume d’Arabie saoudite, viennent compléter la mise en œuvre de la feuille de route de «la Déclaration d’Alger» qui a insisté sur la centralité de la cause palestinienne, le renforcement de l’action arabe commune et l’impératif de contribuer au règlement des crises que traversent certains pays arabes.

Les travaux du Conseil de la Ligue des Etats arabes au niveau du sommet dans sa 32e session, tenus à Djeddah avec la participation du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, en qualité de représentant du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, ont été sanctionnés par l’adoption de «la Déclaration de Djeddah».
Le document qui inclut 32 clauses, évoque d’abord le renforcement de l’action arabe commune fondée sur les valeurs et les intérêts communs ainsi que sur la communauté du destin face aux questions urgentes dans le monde arabe, vienne couronner les efforts consentis par l’Algérie pour concrétiser l’objectif suprême qu’elle a choisi comme thème pour le 31e sommet tenu les 1 et 2 novembre dernier, à savoir l’unification du rang arabe et la réalisation du consensus arabe autour des questions centrales arabes.
La question du «rassemblement» n’était pas un simple «slogan» scandé par l’Algérie car l’unification du rang arabe s’est concrétisée grâce aux efforts de l’Algérie qui a pu avant la tenue du sommet de novembre, réunir toutes les factions palestiniennes lors d’une rencontre historique ayant mis un terme à la division interne qui a profité à l’entité sioniste et unifier ainsi la résistance palestinienne. Le Sommet de Djeddah a été l’occasion pour les dirigeants arabes, pour ne citer que le roi du Bahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa, les présidents palestinien Mahmoud Abbas, tunisien Kaïs Saïed, mauritanien, Mohamed Ould El-Ghazaouani et le prince héritier saoudien, Mohamed Bin Salmane, d’exprimer leurs remerciements à l’Algérie pour les efforts consentis afin d’assurer la réussite du 31e Sommet arabe, et saluer la contribution du président de la République dans le renforcement de l’action arabe commune en tant que président des travaux du précédent sommet.

Soutien aux efforts de l’Algérie pour faire de la cause palestinienne une cause centrale pour la Nation arabe
Concernant la question palestinienne, absente ces dernières années, le sommet de Djeddah a réitéré sa centralité et l’attachement à l’Initiative de paix arabe comme moyen pour la résoudre. Un consensus réalisé lors du sommet d’Alger, qui s’est résolument engagé à placer la Cause palestinienne au premier plan et à en faire une priorité pour les peuples et les pays de la région arabe. La Déclaration d’Alger avait souligné l’«importance de la centralité de la cause palestinienne, du soutien absolu aux droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à la liberté, à l’autodétermination et à l’établissement de l’Etat de Palestine indépendant, pleinement souverain sur les lignes du 4 juin 1967, avec El Qods Est pour capitale, le droit au retour et à l’indemnisation des réfugiés palestiniens, conformément à la résolution 194 de 1948 de l’Assemblée générale des Nations Unies». La «Déclaration d’Alger» a également insisté sur l’«attachement à l’Initiative arabe de paix de 2002, avec tous ses éléments, priorités et engagements vis-à-vis d’une paix juste et globale en tant que choix stratégique pour mettre fin à l’occupation israélienne de toutes les terres arabes». La Syrie, absente de la Ligue arabe depuis la résolution de 2011 qui a mené à la suspension de sa qualité de membre au sein de l’organisation, avait bénéficié d’un grand intérêt de la part de l’Algérie qui a rejeté d’emblée cette décision qui est contraire à ses principes. L’Algérie a plaidé à travers ces années pour le retour de la Syrie dans le giron arabe, un retour qui vient témoigner, après plusieurs années d’efforts, de la perspicacité de l’approche de l’Algérie et de la justesse de ses aspirations. Ainsi, tous les arguments qui rejetaient l’approche algérienne sont battus en brèche. Le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, suite à la décision issue de la dernière réunion du Conseil de la ligue au niveau ministériel, a été favorablement accueilli par les pays arabes qui ont exprimé leur souhait que cela contribue à soutenir la stabilité de ce pays, à préserver son intégrité territoriale et à reprendre son rôle dans le monde arabe.
Dans sa déclaration finale, l’Algérie a souligné l’importance d’un «rôle collectif et pionnier des Etats arabes dans les efforts visant à parvenir à une solution politique à la crise syrienne et au traitement de toutes ses retombées politiques, sécuritaires, humanitaires et économiques en vue de garantir l’unité et la souveraineté de la Syrie, réaliser les aspirations de son peuple et lui permettre de retrouver sa sécurité, sa stabilité et sa place aux niveau régional et international».

Les crises dans les pays arabes présentes en force
Les crises qui secouent le monde arabe, à l’instar du Liban, du Yémen ou encore de la Libye, ont bénéficié d’un intérêt particulier lors des sommets d’Alger et de Djeddah, d’autant que la Déclaration d’Alger avait relevé la nécessité de renforcer l’action arabe commune pour protéger la sécurité des pays arabes et contribuer au règlement des crises que traversent certains pays arabes, de manière à préserver l’unité des pays membres, leur intégrité territoriale et leur souveraineté sur leurs ressources naturelles.
La Déclaration d’Alger, rappelle-ton, avait également fait ressortir le rejet de toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires intérieures des pays arabes et l’attachement au principe de trouver des solutions arabes aux problèmes arabes à travers le renforcement du rôle de la Ligue arabe dans la prévention et le règlement pacifique des crises.
Allant dans le même sens que la Déclaration d’Alger, la Déclaration de Djeddah a mis en avant la nécessité de soutenir tout ce qui est de nature à garantir la sécurité et la stabilité du Yémen et répondre aux aspirations du peuple yéménite. Les dirigeants arabes se sont félicités des efforts que ne cessent de déployer certains pays arabes, pour ne citer que l’Algérie, visant à assurer la sécurité et la stabilité et à mettre en œuvre des programmes de reconstruction et de relance économique dans le pays.
Ils appellent, par ailleurs, à l’impératif pour le Liban d’organiser l’élection présidentielle et de former un gouvernement en urgence.
L’importance de soutenir les efforts d’unification de l’armée libyenne, de maintenir le cessez-le-feu et de parvenir à un règlement politique global a également été relevée dans la Déclaration de Djeddah qui juge primordiales la résolution de la crise libyenne dans un cadre inter-libyen et la tenue d’élections législatives et présidentielle pour sortir du statu quo.
La Déclaration de Djeddah a, par ailleurs, souligné l’importance de mettre en œuvre la décision du Sommet d’Alger portant sur le soutien à la Somalie pour faire face à la sécheresse et à ses effets désastreux sur le peuple somalien, tout en appelant les pays arabes, les organisations arabes spécialisées, les départements ministériels et les fonds de financement arabes à élaborer des politiques et des plans intégrés incluant l’investissement dans les secteurs productifs somaliens (ressources animales, halieutiques et agricoles).
S’agissant du nouveau dossier lié à la crise au Soudan, les dirigeants arabes affirment suivre avec intérêt l’évolution de la situation dans ce pays, exprimant leur profonde préoccupation quant aux répercussions de la crise sur la sécurité, l’intégrité et la stabilité des pays et des peuples arabes, et insistant sur l’impératif d’apaiser les esprits, de privilégier le dialogue et d’unifier les rangs.
APS