Un ex-policier accusé d’implication dans le génocide rwandais arrêté

Afrique du Sud

La police sud-africaine a arrêté l’ancien policier rwandais Fulgence Kayishema qui est accusé par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) d’implication dans le génocide des Tutsis en 1994, a annoncé avant-hier le procureur du Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux siégeant à La Haye, Serge Brammertz. «Son arrestation garantit qu’il sera traduit devant la justice pour les crimes dont il est accusé», indique-t-il dans un communiqué publié sur le site des Nations unies et repris par la radio sud-africaine SABC. Selon la police sud-africaine, Fulgence Kayishema habitait dans l’ouest de l’Afrique du Sud sous un nom d’emprunt dans une ferme du Cap-Occidental. Il a été arrêté le 24 mai et comparaîtra vendredi devant la justice qui examinera la demande d’extradition du gouvernement rwandais. Fulgence Kayishema est soupçonné d’être impliqué dans la mort de 2 000 Tutsis dans une église de la municipalité de Kivumu, dans l’ouest du Rwanda, en avril 1994. Il a donné l’ordre d’éliminer les gens rassemblés dans l’église, y compris les femmes et les enfants. L’homme a été officiellement inculpé par le TPIR en 2001. L’ex-policier a fui le Rwanda pour se cacher dans plusieurs pays africains. Les États-Unis ont promis une récompense de 6 millions de dollars pour sa capture. Il était l’un des quatre derniers fugitifs recherchés pour leur rôle dans le génocide contre les Tutsis. Le génocide de 1994 au Rwanda est le résultat de l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement intérimaire composé essentiellement d’Hutus. Il était dirigé contre la minorité ethnique, les Tutsis, ainsi que contre les Hutus à opinions politiques modérées. En moins d’un an, les affrontements entre les deux communautés ont fait, selon les Nations unies, environ 800 000 morts. Un Tribunal international a été mis en place en 1994 en Tanzanie pour des poursuites pénales contre les responsables des crimes au Rwanda. Il a existé jusqu’au 31 décembre 2015. Le Tribunal a examiné les dossiers de 93 accusés, dont des politiques et des personnalités officielles, des officiers des structures de l’ordre et des chefs religieux et publics. L’instance a été remplacée par le Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux qui se penche notamment sur les affaires ayant trait au génocide au Rwanda. Il existe au Rwanda une loi selon laquelle la négation du génocide contre les Tutsis est passible de lourdes peines de prison.n