Au Soudan, l’armée se retire des négociations de cessez-le-feu

Accusant les paramilitaires de ne pas respecter la trêve, l’armée soudanaise a suspendu sa participation aux négociations de cessez-le-feu, a déclaré, mercredi, à l’AFP un responsable du gouvernement. Sur le terrain, les raids aériens, tirs d’artillerie et mouvements de blindés continuent. Au Soudan, les négociations de cessez-le-feu sont au point mort. L’armée soudanaise a suspendu sa participation aux pourparlers de trêve avec ses ennemis paramilitaires, sous l’égide des États-Unis et de l’Arabie saoudite, a déclaré, mercredi 31 mai, à l’AFP un responsable du gouvernement. L’armée a pris cette décision car «les rebelles n’ont jamais appliqué une seule des dispositions d’un cessez-le-feu à court terme, qui exigeait leur retrait des hôpitaux et des bâtiments résidentiels, et qu’ils ont violé la trêve à plusieurs reprises», a déclaré le responsable soudanais, sous couvert d’anonymat. Les médiateurs américains et saoudiens ont déclaré, lundi, en fin de journée que l’armée et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), en guerre depuis le 15 avril, avaient accepté de prolonger de cinq jours la trêve humanitaire qu’elles avaient fréquemment violée au cours de la semaine précédente. Les combats faisaient encore rage mardi, malgré la prolongation de ce cessez-le-feu pour tenter d’acheminer une aide humanitaire vitale dans ce pays au bord de la famine.Raids aériens et affrontements ont continué jusque tard dans la nuit, mardi, à Khartoum et au Darfour, vaste région frontalière du Tchad, ont raconté des habitants à l’AFP. «Il n’y a pas de cessez-le-feu au Soudan», affirme le chercheur Rashid Abdi, du Rift Valley Institute.
«Il y a un énorme fossé entre la réalité sur le terrain au Soudan et la diplomatie à Jeddah», en Arabie saoudite, où les médiateurs américains et saoudiens ont négocié la trêve avec les émissaires des deux camps, écrit-il. La guerre a déjà fait plus de 1 800 morts, selon l’ONG Acled, et près d’un million et demi de déplacés et de réfugiés selon l’ONU. Un bilan probablement sous-évalué.
«Les pillages sont devenus monnaie courante à Khartoum, avec des quartiers entièrement ratissés», témoigne un humanitaire du Norwegian refugee council (NRC). Et les deux belligérants ne semblent pas vouloir faire taire les armes.
«L’armée est prête à se battre jusqu’à la victoire», a lancé le général Burhane, en visitant ses troupes à Khartoum, mardi. Les FSR, elles, disent continuer à exercer «leur droit de se défendre» face «aux violations de la trêve par l’armée». Raids aériens et affrontements ont continué jusque tard dans la nuit, mardi, à Khartoum et au Darfour, vaste région frontalière du Tchad, ont raconté des habitants à l’AFP.
«Il n’y a pas de cessez-le-feu au Soudan», affirme le chercheur Rashid Abdi, du Rift Valley Institute.n