L’école pour replacer l’enfant dans la réalité

Apprentissage

Après le milieu familial qui assure à l’enfant l’affection, la sécurité et l’apprentissage des rudiments de l’éducation ainsi que de la langue maternelle, l’école prend le relais pour poursuivre le processus éducatif jusqu’à son terme, mais à condition qu’à tous les niveaux, chaque responsable joue son rôle.

On entend dire parfois que l’école est une deuxième famille pour l’enfant si celle-ci l’aide à devenir ce à quoi il est destiné par vocation ; autrement dit, le milieu scolaire doit donner toutes les chances à l’enfant destiné à une spécialité : médecin, ingénieur, enseignant, boulanger, tailleur etc. Combien d’enfants qui ont rêvé d’être architecte ou professeur sont devenus des plombiers ou des maçons, ou inversement, parce qu’ils n’ont pas eu la chance de rencontrer des conditions favorables à la réalisation de leurs vœux. Il ne faut pas toujours accuser les enseignants qui peuvent être bons mais qui souffrent d’un handicap : surcharge des classes, indiscipline qui fait de lui le gendarme au lieu de s’occuper exclusivement de pédagogie. Le maître doit être à la fois un bon enseignant et un éducateur adroit qui sait aplanir les difficultés.

Replacer l’enfant dans la réalité
En parlant de réalité, il s’agit de milieu scolaire qui assure la découverte de la réalité sociale dans toutes ses composantes et dont il est appelé à devenir une partie prenante. Le premier objectif de l’école est de faire de l’enfant un élément utile, conscient de ses devoirs civiques et désireux d’exercer un métier utile et efficace comme celui d’enseignant qui travaille de manière désintéressée pour la réussite des autres.
Certaines têtes bien pensantes comparent le maître à un prophète, il est chargé d’éduquer comme il se doit l’enfant en lui inculquant les principes de moralité qui feront de lui, plus tard, un homme et une femme exemplaires et respectueux des règles qui font une société où il fait bon vivre. Quand l’école faillit à sa mission, la population scolaire dévie gravement de sa voie et la conséquence est que chaque élève est candidat à la délinquance pour devenir voleur, agresseur, escroc, tueur, et Dieu sait s’il y en a en ces temps difficiles.
L’école joue un rôle primordial sur le devenir de chaque enfant qui met ses pieds pour la première fois en milieu scolaire. S’il est bien pris en charge, il y a moins de risque de déviation pour lui. Cela signifie qu’on installe dans le milieu scolaire des habitudes que l’enfant apprend à respecter d’année en année qu’il finit par trouver naturelles parce que conformes à l’intérêt de chacun.
L’enfant finit par accepter, par conviction personnelle, l’ensemble des règles instituées pour la bonne marche de l’école en commençant par lui inculquer l’idée de liberté qui finit là où commence celle des autres, ainsi que celle de respect sous tous ses aspects et comme autre valeur impliquant un certain nombre de principes de conduite qu’on doit enseigner aux enfants de manière vivante en s’appuyant sur des situations concrètes. L’éducation est quelque chose de très délicat, c’est une noble mission qu’il faut savoir mener à son terme.

Enseigner les fondamentaux
C’est apprendre aux enfants à parler, écrire, faire toutes sortes de calculs pour les préparer à des niveaux plus élevés et à la vie professionnelle. Il n’y a pas de plus malheureux qu’un jeune qui sort du système scolaire illettré, analphabète, et incapable d’effectuer la moindre opération, de remplir un chèque ou d’écrire une lettre. On voit bien l’importance de ces fonda­mentaux dont l’apprentissage commence dès l’entrée à l’école. Certains enfants en ont acquis les rudiments à la crèche ou dans le milieu familial si celui-ci offre des conditions favorables. Le milieu scolaire doit donner aux jeunes enfants de multiples occasions de s’exprimer par n’importe quel moyen, par le dessin qui est une matière au programme des plus petits.
Certains ont tort de réagir par des rires moqueurs en voyant les dessins des enfants. Le dessin est un moyen d’expression par lequel l’enfant fait part de ses couleurs préférées, de ses obsessions et de ses sentiments, le maître d’école averti juge important d’aller à leur découverte pour mieux connaitre sa population scolaire pour mieux dispenser son enseignement adapté. De plus le dessin prépare les enfants aux arts décoratifs et d’une manière générale à l’expression artistique et à force de respecter la séance de dessin, le maître conscient de l’importance de cette matière, finit par découvrir des talents, signe d’un bon travail qui porte ses fruits. Toutes les matières inscrites au programme sont à travailler, aucune ne doit être négligée sous aucun prétexte.
Toutes les matières sont à enseigner selon une méthode et des procédés pédagogiques reconnus pour leur efficacité. D’ailleurs, toute méthode qui débouche sur de bons résultats est une bonne méthode. En ce qui concerne les fondamentaux, il faut procéder intelligemment en considérant chaque apprenant comme une partie prenante. Prenons l’exemple du premier fondamental : parler. Savoir parler est un atout important et pour arriver à un niveau d’expression orale satisfaisant, il faut passer par un apprentissage organisé sous la conduite du maître qui procède par thème et selon un programme préalablement établi.
On ne parle pas pour ne rien dire, ni pour bavarder. Les séances d’expression orale sont organisées pour aider les enfants à bien parler en faisant des phrases correspondant aux formes et aux types de phrases qui existent dans la langue. Au fur et à mesure qu’il avance, on les initie aux valeurs modales et temporelles, aux modalités de façon de façon que les phrases soient formulées avec la précision attendue qui permettent aux interlocuteurs d’enchaîner par leurs réponses. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un groupe d’apprenants plus ou moins nombreux dans lequel chacun doit participer en apprenant à écouter et à parler sous la responsabilité du maître pour corriger ou faire corriger toute maladresse, orienter l’échange de paroles, motiver, donner l’envie de répliquer, encourager, sanctionner quand il le faut.
On a comparé le maître à un chef d’orchestre dont le rôle est subordonné à la maîtrise de la séance, qu’il est supposé avoir préparé, et de la langue. Il procède de la même façon pour les autres fondamentaux et en partant d’une réalité : que la classe est composée d’un certain nombre d’élèves dont chacun doit être un participant actif pour réduire les inégalités à la fin de l’année. Pour cela, il faut aider les plus timides et les renfermés à parler, ne serait-ce qu’en leur faisant répéter la réponse des autres, il faut être souvent derrière les plus faibles et éviter que les plus forts monopolisent la parole. Tout passe par l’organisation pédagogique.
Abed Boumediene