Des quintaux de déchets hospitaliers jetés à ciel ouvert, une vraie menace

Annaba

On trouve des sacs de médicaments périmés un peu partout à Annaba et suite à une petite tournée faite au hasard, nous avons découvert dans la station des bus «Kouch Nouredinne» de la wilaya en question derrière un pissoir quelques sacs de médicaments jetés à ciel ouvert.C’est un exemple parmi tant d’autres où des individus sans foi ni loi menacent la santé des citoyens notamment des enfants qui n’hésitent pas de toucher à ses déchets mortels. Bref! En 2022 la brigade de la Gendarmerie nationale de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique a mis fin aux actions criminelles d’une unité spécialisée dans l’incinération des déchets hospitaliers, implantée à la cité Derradji Rejem. Selon des informations communiquées par la cellule de communication du groupement de la Gendarmerie national de la wilaya, cinq (5) individus poursuivis pour plusieurs délits sur la menace de la santé publique ont été interpellés. Beaucoup d’affaires des déchets nuisibles n’ont pas été traitées.
Agissant sur la base de renseignements fiables, les enquêteurs de la Gendarmerie nationale ont découvert une importante quantité de déchets hospitaliers ainsi que de différents médicaments périmés, destinés pour adultes et pour enfants, estimée à sept quintaux, abandonnée à la cité Derradji Rejem, relevant de la commune de Sidi-Amar, dans la daïra d’El-Hadjar. Les éléments de l’enquête révèlent que les déchets médicaux qui avaient été abandonnés sur les lieux, appartenaient à une clinique privée qui avait conclu un contrat avec la dite unité d’incinération des déchets hospitaliers dans cette même localité implantée sur des terres agricoles depuis 2019.
Dans cette même optique et selon les constatations faites dans la plupart des structures hospitalières, la gestion des déchets s’effectue dans la majorité des cas d’une manière anarchique.
En effet, ils sont transportés dans des véhicules inadaptés appartenant aux services communaux de la wilaya, constate-t-on. Les 236 incinérateurs qui existent au sein des établissements hospitaliers ne sont pas opérationnels, seuls nous signale-t-on quelques uns fonctionnent et servent à l’incinération des déchets infectieux. Ces incinérateurs sont souvent de technologie obsolète et génèrent une pollution atmosphérique importante, faut-il souligner que les comités d’hygiène des hôpitaux sont inopérants par manque de spécialistes en épidémiologie ou de techniciens hygiénistes. Dans ce chapitre, il est impératif de relever que certains centres hospitalo-universitaires du pays dont ceux du CHU de Blida, Tizi Ouzou et Annaba sont classés comme des structures trop polluantes. La sonnette d’alarme fut tirée dans les nombreuses journées d’études sur la création d’un Conservatoire national de formation pour la protection de l’environnement organisé par le ministère de l’Environnement, apprend-on.
A en croire nos informations, des formations sur la gestion des déchets avaient été lancées pour sensibiliser les employés des institutions sanitaires sur notamment les dangers des déchets hospitaliers, indique-t-on. D’après les chiffres avancés récemment il existe plus de 22 000 tonnes de déchets dont 410 tonnes sont toxiques qui proviennent particulièrement des hôpitaux et des polycliniques. Les déchets spéciaux sont note-on dans les wilayas d’Alger, Bejaïa, Skikda, Annaba, Oran et Tlemcen. Le taux des déchets produit dans ces villes avait atteint les 87% avec une moyenne de 282 000 tonnes par an. Les quantités des déchets médicaux et pharmaceutiques dont les produits périmées oscillent entre les 12 000 à 15 000 tonnes par an. On trouve dans les déchets hospitaliers trois sortes de déchets, les toxiques, les infectieux et les anatomiques. Les plus dangereux et mortels sont les déchets infectieux qui peuvent être à l’origine explique-t-on de maladies très graves, seulement 130 incinérateurs de déchets fonctionnent dans 250 unités d’incinération et les déchets infectieux il faut le savoir contiennent des germes pathogènes. Or, la filière d’élimination des déchets d’activités de soin demeurent ni organisée ni sécurisée dans la majorité des établissements hospitaliers.
A titre d’exemple le CHU de Annaba reste une structure hospitalière polluante et il est temps de doter sérieusement les services concernés de moyens appropriés pour lutter contre cette agression de l’environnement et protéger les vies humaines. Malgré des dispositions qui avaient été prises en matière hygiène hospitalières, des maladies infectieuses continuent de faire des victimes dans différents services à risque des hôpitaux et quelques spécialistes avaient révélé que 60% des infections sont imputables au lavage des mains avec un pain de savon.
Oki Faouzi