Un programme qui fatigue et condamne le professionnalisme

Championnat algérien de football

L’histoire peut prêter à sourire, car elle s’est arrêtée à ce test. Programmation, déprogrammation, un jeu qui semble perturber le Championnat national.

C’est devenu un véritable rite qui s’impose à chaque saison. Des observateurs croisés sur la place d’Alger ne comprennent pas trop ce qui pourrait justifier ces reports d’autant plus que toutes les équipes disposent de joueurs à même de remplacer les absents. «Ce n’est pas normal que quatre joueurs remettent en cause toute une programmation… Ils estiment que ces reports détruisent l’image du football, qu’on lui fait perdre son charme, sa valeur… que chacun veut trouver la meilleure option pour faire parler de lui, si ce n’est s’attaquer à l’autre.»

Cela ressemble à du bricolage !
C’est gagné, la rue gronde et les clubs applaudissent et trouvent chez leurs fans une source d’énergie. «Ils jouent avec l’avenir de notre football, ce n’est que ça, pas autre chose», nous confie un cadre d’une entreprise privée Ben Ali S.
Les techniciens, quant à eux, ils ne veulent pas rester loin de ce bricolage, ils le dénoncent et chuchotent pour une action commune, tous veulent aller poser ce problème de programmation à la FAF et à la LFP avant d’aller taper à la porte du MJS. Certains coachs avancent aussi dans la même direction pour exiger que de pareilles perturbations cessent à tout jamais. C’est un phénomène qui perdure, et fait même partie de la membrane des saisons footballistiques. Le professionnalisme qui traîne est aussi la conséquence de la programmation.
«Bloquer des semaines entières des équipes, pour des raisons souvent incomprehensives est intolérable». Aujourd’hui les équipes considèrent que la déprogrammation des matches n’est autre que du gaspillage, une perte de temps.

Le communiqué de la LFP, pas si sûr de convaincre
Le mal semble être profond, les solutions et des joueurs perturbés tout comme les entraîneurs qui sont souvent condamnés à assurer des résultats au risque d’être… la Ligue de football professionnel explique dans un communiqué daté du dimanche 11 juin 2023, que la fin de saison (Ligue 1) prendra fin le 15 juillet. Un report justifié pour la LFP, mais pas pour de nombreux clubs, rien ne peut justifier ce report, même pour cause d’éléments retenus durant la période du stage de l’équipe nationale. La colère gagne du terrain, et la saison perd de son contenu pour enfourcher celle du bricolage. «On est franchement fatigués de ces décisions qui perturbent le calendrier, ce n’est plus sérieux et la FAF doit intervenir pour mettre fin à cette situation qui mettrait à plat le Championnat. On ne sait quoi faire, il a suffi que quatre joueurs soient convoqués en Equipe nationale pour que tout doit s’arrêter. Demain, on nous dira qu’un joueur est blessé et son club sollicite un report, la LFP s’exécute alors…», dixit B. Saidi, membre du staff d’un club, rencontré à Kouba.

RDV le 1er juillet
Enfin, il faut savoir que le Championnat ne reprendra pas le 1er juillet (26e journée). L’USMA disputera alors ses deux matches en retard, face au MC Alger et la JS Saoura, respectivement les 23 et 27 juin. A noter, en dernier lieu, que la FAF devra transmettre à la Confédération africaine de football la liste des clubs qui vont participer aux compétitions africaines avant le 10 juillet. Initialement, il était question du «30 juin» mais l’instance fédérale avait demandé la prorogation de ce délai, ce qui a été accepté par la CAF.

H. Hichem