Des rings de boxe aux maquis de la révolution

Parution de « Ouachm Edoub » (le tatouage de l’ours) de Hacen Attar

Il y a quelques semaines paraissait sur les tablettes des éditions El Okadhia, un nouveau roman en langue arabe intitulé «Ouachm edoub » (Le tatouage de l’ours), signé de la plume du jeune et talentueux écrivain Hacen Attar.

Un premier roman à la double vocation -historique et sociale- où l’auteur, de par sa passion et sa pratique de la boxe, a choisi de tisser sa trame autour d’un personnage également boxeur mais évoluant dans un contexte socio-politique précis, à savoir la période de la colonisation française puis la période post-indépendance.
Le jeune Tahar, prénom donné au personnage central de ce roman, a passé son adolescence dans une salle de boxe. C’est dans ce microcosme et au contact d’autres personnages-clés, que naîtra et grandira sa volonté de descendre du ring pour rejoindre les rangs de la résistance populaire pour lutter aux côtés de ses frères et sœurs moudjahidine pour la libération du pays du joug colonial. Les événements s’enchaîneront, le jeune Tahar finit par être arrêté et emprisonné. Il fuit, ensuite, sa ville natale, Constantine, pour aller se réfugier aux portes du désert, à Laghouat. Jusqu’à l’indépendance, il ruminera sa colère et, au lendemain de l’indépendance, il cherchera à se venger de toutes les injustices et abjections subies. Il s’installe à Alger en quête de réponses mais les trouvera-t-il ?
Dans ce roman, l’auteur qui a effectué un grand travail de recherche remet dans leur contexte certains faits historiques et fait revivre certains lieux mythiques qui ont vu la souffrance infligée à nos moudjahidine comme la prison d’El Koudia, ou encore le centre de torture, situé en bas du Théâtre régional de Constantine. Par ailleurs, et s’inspirant de son propre parcours de boxeur, il a instillé entre les lignes de son roman, une certaine philosophie et vision, propre au milieu de la boxe, mettant en exergue, les qualités intrinsèques de ces athlètes comme le courage, la vaillance ou encore l’abnégation.
Dans une récente déclaration à la presse, l’écrivain Hacen Attar a confié que l’histoire racontée se situe à mi-chemin entre la réalité et la fiction. L’auteur, à travers l’engagement révolutionnaire de son personnage -le boxeur au tatouage, d’où le titre du roman-, met en lumière les souffrances endurées par la population ainsi que par nos combattants durant la guerre de libération nationale, tous soumis à l’injustice, à la violence et à la torture de part de la soldatesque coloniale. Il lève également le voile sur un milieu sportif et un sport un peu mal aimé en raison de la violence de sa pratique mais qui a pourtant été un vivier de vaillants combattants durant la Révolution de Novembre 1954.
Un roman à l’écriture fluide et à l’histoire captivante, à lire absolument.

Hassina A.

« Ouachm Edoub » (Le tatouage de l’ours) de Hacen Attar, éd. El Okadhia, Constantine 2023, 150 pages, prix : 600 DA. Livraison disponible à travers toutes les wilayas au prix de 700 DA (incluant le prix du roman et les frais de transport).