Pour sa sécurité alimentaire, l’Algérie met les bouchées doubles

Renforcement des capacités de stockage des céréales

Pour garantir sa sécurité alimentaire, l’Algérie investit davantage dans le développement des cultures stratégique et annuelle, notamment, des céréales et le renforcement de ses capacités de stockage. Un programme de renforcement des capacités de stockage des céréales a été mis en œuvre par les pouvoirs publics qui prévoient, notamment, de construire un gigantesque complexe de stockage en plus de 350 centres de stockage de proximité ainsi que 36 silos. La première pierre du projet de réalisation d’un complexe de stockage de céréales d’une capacité considérable estimée à 200.000 quintaux a été posée le 8 juillet dernier par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni,en présence de plusieurs responsables locaux.
L’application du programme de renforcement de stockage des céréales a été évaluée, avant-hier, par le Gouvernement, lors de sa réunion hebdomadaire, durant laquelle le ministre a présenté un exposé sur l’état d’avancement de son exécution. «Cet examen permet d’offrir une évaluation continue ainsi qu’une visibilité sur l’état d’avancement de la réalisation de ce projet stratégique décidé parl,e président de la République», a indiqué le communiqué des services du Premier ministère. Le Gouvernement accorde une importance particulière à la mise en œuvre de ce projet pour renforcer le stockage des céréales, la disponibilité de cette matière première utilisée dans la fabrication de la semoule, de la farine… Des produits de large consommation subventionnés par l’Etat. La crise géopolitique en Europe de l’Est a provoqué la pénurie des céréales sur le marché mondial et une hausse des coûts, ce qui a incité l’Algérie, en plus de renforcer ses réserves en la matière, à bâtir des centres de stockages de céréales et à investir dans le développement d’une variété de céréale plus résistante aux aléas climatiques. Huit ans après l’arrêt de la réalisation de ce complexe de stockage de céréales, l’Etat a décidé de le relancer, tout en ambitionnant à porter la capacité de stockage des céréales du pays «à neuf millions de tonnes avant fin 2025». Un défi de taille à relever dans un contexte économique, climatique et géopolitique complexe. De plus, les pouvoirs publics visent atteindre l’autosuffisance en blé dur et réduire les importations de 50%, d’ici deux ans. L’Algérie est le troisième plus grand acheteur de blé russe, selon le président de l’Union céréalière russe, Arkadi Zlotchevski, repris par le média russe Sputnik. Il a affirmé, dans ses déclarations au média russe que «l’Algérie choisissait le blé russe en raison des prix plus intéressants que ceux proposés par la France», précisant que «l’Algérie a été le troisième plus grand acheteur de blé russe la saison dernière, après l’Égypte et la Turquie». L’importation n’intéresse plus les autorités nationales qui ont décidé d’investir plus dans le développement des cultures annuelles et de lever toutes les contraintes bureaucratiques, structurelles et réglementaires qui entravent le développement de la filière céréales. Elles entendent, également, mettre en place les mécanismes et moyens nécessaires pour lutter contre le changement climatique, dont la sécheresse.
Samira Tk