L’Algérie appelle à une transition progressive, inclusive et équitable

Face au risque climatique

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), a montré dans son dernier rapport la vulnérabilité de l’Algérie face au changement climatique. S’ajoute à cela sa dépendance économique aux exportations des sources d’énergies fossiles, étant responsable du réchauffement climatique. Ce qui montre, selon le Commissaire aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique auprès du Premier ministre le Pr Noureddine Yassaa, la spécificité de l’Algérie par rapport à d’autres pays en développement qui réside dans sa double vulnérabilité : climatique et économique. Face à ce constat, a-t-il poursuivi, «l’Algérie appelle à une transition progressive, inclusive et équitable, qui tienne compte des spécificités de chaque pays».
Lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le vice-président du GIEC, a insisté : « L’Algérie doit opérer une transition efficace en développant les énergies renouvelables, mais surtout en maîtrisant la consommation et l’efficacité énergétique, d’autant plus durant ces périodes de grandes chaleurs où nous atteignons des pics de consommation d’énergies.»
Dans ce sillage, l’expert a signalé que le GIEC, à savoir le panel de l’ONU sur les changements climatiques, a déjà élaboré six cycles d’évaluation du climat, et que « le dernier bilan dresse un constat alarmant sur le réchauffement planétaire, et fait état d’une hausse de 1,2 C° alors que les projections pour 2030 tablent sur une hausse de la température qui atteindrait 1,5 C°.»
De fait, selon le Pr Yassaa, « la problématique du climat est à l’agenda des plus hautes autorités internationales et est présente dans toutes les politiques nationales ».
« Le GIEC ne se contente pas d’établir un état des lieux, il propose également des mesures d’adaptation aux Etats, afin de les accompagner, avec des données scientifiques, pour freiner les émissions de gaz à effet de serre et aider les pays à développer leurs capacités de résilience face aux changements climatiques », a-t-il précisé.
Le GIEC a également démontré la responsabilité historique des pays industrialisés dans cet état de fait. « Jusqu’à 45% des émissions mondiales de gaz à effets de serre sont générés par 10% de la population mondiale avec les revenus les plus élevés. Or, nous sommes face à une injustice climatique car ce sont les pays en voie de développement, qui ne sont pas responsables du réchauffement climatique, qui en subissent les effets néfastes de plein fouet », a expliqué le Pr Yassaa.
A ce propos, l’intervenant a relevé que les pays en voie de développement, notamment les Etats africains, appellent à rétablir la justice climatique et à mettre en place une compensation financière de la part des pays responsables du réchauffement planétaire. « Lors de la Cop27 à Charm-El-Cheikh, en novembre 2022, les pays en voie de développement ont arraché, pour la première fois, la création d’un fonds spécial dédié à la compensation pour pertes et préjudices liés aux changements climatiques », rappelle le Pr Yassaa.
Manel Z.